Blood's Crown

96.

Venelia dormait toujours alors que le soleil s'est levé depuis un bon bout de temps. Je ne la réveille pas. Je la laisse se reposer autant qu'elle le peut. Elle s'est énormément fatiguée hier. Apprendre que son ennemi de toujours était en fait son premier amour, et qu'il n'a jamais été le meurtrier de son père, est dur...

Se faire enlever par son supposé ami d'enfance, révéler des pouvoirs qu'elle ne pensait pas avoir et s'ouvrir à moi l'est encore plus.

C'est déjà bien qu'elle soit toujours saine d'esprit...

Et je ne vais pas mentir, cette situation m'est aussi difficile. Mes souvenirs d'elle reviennent à flot, et je ressens diverses émotions au même moment. Je me rappelle de chaque rire, chaque sourire, chaque baiser caché, et chaque "je t'aime" sincère.

Ils me l'ont arrachés de mes bras, ma princesse... ma reine.

Et elle est la seule qui savait qui était réellement mon père. Ce vampire qui battait ses enfants, sa femme. Ce vampire qui a mis fin à la vie de sa femme devant les yeux de son propre fils.

Je me demande si elle s'en rappelle.

- Aah...

Je chasse mes pensées, en entendant Venelia gémir de douleur. Je me redresse, la regardant avec inquiétude. Petit à petit, ses yeux s'ouvrent lentement.

- Revan... Dit-elle en se redressant. Tu es réveillé.

- Tu vas mieux ? M'empressé-je de lui demander.

Elle hoche légèrement la tête.

- J'ai encore un peu mal au dos, mais ça va mieux.

Je pose ma main sur sa joue, et la lui caresse avec mon pouce.

- J'ai cru un instant que tout était un rêve... Dit-elle doucement.

Et puis elle amène sa tête contre mon torse. Je suis agréablement surpris qu'elle ait fait le premier pas.

- La seule bonne chose est que je t'ai retrouvé. Souffle-t-elle.

- Ne me détestes-tu plus ? Lui demandé-je doucement.

Elle lève ses yeux sur moi, ses yeux brillent, et cette proximité entre nous me fait sentir des sensations nouvelles. Il n'y a pas que mon esprit qui se rappelle d'elle, mon cœur aussi se rappelle l'effet qu'elle produit sur moi.

- Non... Comment puis-je te détester, Revan ? Mon ami d'enfance, mon meilleur ami, mon premier amour... celui qui partage mon destin.

Un petit sourire se dessine sur mon visage. J'approche mon visage du sien, et colle nos nez. Nous fermons les yeux, humant sa délicieuse odeur. La seule raison pour laquelle cette odeur m'avait rendu fou autrefois était car mon âme l'a reconnu.

- Je veux que l'on recommence tout à zéro. Dit-elle doucement. Que l'on reprenne là où nous nous sommes arrêtés...

J'acquiesce. Je me sens chanceux qu'elle m'ait accordée une seconde chance, mais avant... je dois lui poser cette question.

- Puisque l'on reprend tout à zéro... je dois te demander, Venelia, dis-je avec hésitation.

Mon ventre se noue, craignant sa réponse.

- Je ne veux pas que tu te sentes captive... je te libère, Venelia. Dis-je doucement. Je t'ai forcé à me marier, mais aujourd'hui, je te laisse le choix. Je te laisse choisir ta destinée. Veux-tu continuer à vivre ici ? Te séparer de moi ? Vivre à nouveau dans ton palais ? Je veux que tu me dises tout ce dont tu as envie.