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Voyant Revan au sol, sa boîte de médicaments avec lui, j'ai directement compris qu'il a pris les mauvaises pilules. Celles que j'avais mise, et que j'ai malencontreusement oublié. Je ne pensais pas le voir autant détruis, et je ne pensais encore moins qu'il allait tenter de se faire du mal.

Alors pour l'arrêter, j'ai décidé - impulsivement - de l'embrasser. Dès que ses lèvres se sont mêlées aux miennes, j'ai sentis qu'il reprenait conscience. Et j'étais fière de moi, car bien que je lui ai infligé cette peine, j'ai réussis à la lui retirer.

Mais je pense que j'ai été trop prise par notre baiser, que j'ai tout oublié. Je laissais simplement ses lèvres guider les miennes, alors que je n'avais aucun contrôle d'où mes mains atterissaient.

- Punaise, Venelia. Tu étais tout ce qu'il me manquait. Je te veux.

Mon cœur bat si rapidement que je le sentais sur le point d'exploser. C'est la première fois qu'il me le dit. Et je vois ses yeux brûler de désir. Malgré la froideur de sa peau, il dégage une chaleur indescriptible.

Moi aussi, je le veux. Mon Dieu, je le désire tant à cet instant.

Cette fois, il m'embrasse à nouveau. Mais contrairement à la première fois, il m'embrasse avec plus de fougue, plus d'acharnement, et plus de désespoir. Il me veut désespérément, il n'en a jamais assez. Sa main me tient la nuque, serrant mss cheveux dans so poing, et l'autre main était sur mon dos. Moi, je le tenais par la nuque, tentant de l'approcher de moi.

Cet homme me veut, il me désire, il me languit. Il est si faible, en ce moment. Mais je ne veux pas profiter de sa faiblesse contre lui. Non, car je suis autant faible que lui.

Malgré tout, je finis par séparer nos lèvres.

- Il... il en faudra encore plus pour m'avoir. Dis-je, à bout de souffle.

Il ne me laisse aucun répis, il s'approche de mon cou et dépose plusieurs petits baisers.

- Venelia, j'ai vraiment besoin de toi, maintenant. Souffle-t-il.

Je suis à deux doigts de craquer. Je suis tombée bas pour avoir embrassé mon ennemi, mais je ne tomberais pas plus bas. Je ne le dois pas.

- Venelia... plaide-t-il.

Je m'éloigne de lui, la distance entre nous me faisant reprendre conscience. Nos respirations étaient toujours rapides, et la gêne commence à prendre le dessus.

- Ne me regarde pas ainsi.

- ... Comment ? Lui demandais-je, confuse.

- Comme si tu venais de commettre un crime.

Il s'approche ensuite de moi, refusant catégoriquement cette distance. Plus je m'éloigne, plus il s'approche.

- Vous êtes mon ennemi. Soufflais-je. C'est un crime.

Ses yeux bougeaient dans tous les sens, signe qu'il regardait chaque parcelle de mon visage. Et sa pupille qui se dilate me perturbe beaucoup.

- C'est à cause de toi que mon médicament ne fonctionne plus, n'est-ce pas ?

Je fais les gros yeux. C'était sûr qu'il allait le savoir. Qui d'autre cela pouvait être ? Il a son ennemi qui vit sous son toit. C'était la seule solution plausible. Alors avec hésitation, je hoche la tête. Je me prépare déjà mentalement à le voir en colère, à tenter de me faire du mal en retour.

Mais à ma surprise, il approche sa tête de la mienne, le sourire en coin.

- Je te déteste, Venelia. Me susurre-t-il à l'oreille. Je te haïs, même. Mais qu'est-ce que je te désire...

J'avale difficilement ma salive, cherchant une issue du regard.

- Il y a tant de femmes dehors, alors...

- Il n'y a que toi. Me coupe-t-il. Tu es la seule que je veux.

Je recule, m'éloignant de ses bras. Si je reste, j'aurais du mal à lui résister. Et je sais que je regretterais de m'être laissé aller. D'avoir été faible. Je ne me le pardonnerais jamais. Car ses mains qui me touchent, sont les mêmes mains qui ont tués mon père.

- Pourquoi fuis-tu, Venelia ? Me demande-t-il.

Je me dirige vers la sortie de son bureau, mais il m'arrête en m'attrapant par le bras.

- Tu ne pourras pas me fuir longtemps. C'est tout bonnement impossible. Me dit-il. Tu vas finir par ne plus pouvoir me résister.

Je tourne ma tête vers lui, le regard froid.

- C'était une erreur d'être venue ici. Dis-je, dégoûtée de moi-même. J'aurais dû vous laisser mourir.

- Tu m'aimes, tu ne peux pas me laisser souffrir. Dit-il en haussant des épaules. Tu t'inquiètes pour moi, Venelia.

- Seulement parce que votre mort signifie la mienne. Lui répondis-je sèchement. Rien de plus.

Il secoue sa tête en s'approchant encore une fois.

- Venelia, je ne m'arrêterai pas jusqu'à t'avoir. Dit-il d'un air déterminé. J'en fais le serment.

J'avale difficilement ma salive. J'espère qu'il est toujours sous l'effet de son médicament, qu'il ne dit pas cela sérieusement.

- Tu as encore plus d'une cinquantaine d'années à vivre avec moi. Me dit-il. Penses-tu pouvoir abandonner durant toutes ces années ? Cela me paraît impossible.

- Peut-être que cela ne sera pas une cinquantaine d'années.

Il fronce les sourcils, confus.

- C'est-à-dire ?

- C'est-à-dire que tous les mortels ne meurent pas à leurs soixante-dix ou quatre-vingt ans. Nous ne mourrons pas tous de vieillesse.

Il n'est plus confus après que je me sois expliqué, mais il semble désormais contrarié. Enfin, je pense. Cela a toujours été dur pour moi de déchiffrer ses émotions.

- Mais toi, si. Rétorque-t-il. Tu mourras de vieillesse.

Je ris sarcastiquement.

- Vous êtes devin et je ne suis pas au courant ?

- Je suis sérieux, Venelia.

- Moi aussi je suis sérieuse. Je pourrais mourir dans mon sommeil, dans l'heure qui suit ou dans la semaine.

Il secoue sa tête, refusant d'écouter et comprendre cela.

- Nous, les mortels, avons acceptés la mort comme notre finalité. Dis-je en haussant des épaules. Puisque vous avez voulus me prendre comme épouse, alors vous n'avez d'autres choix que d'accepter le fait que je suis mortelle.

Il a l'air dépité, comme s'il venait de réaliser tout cela. Comme s'il n'y avait pas pensé.

- Alors ne vous inquiétez pas, ma mort est proche. Conclus-je. Je ne serais bientôt plus une tentation pour vous. Et vous ne le serez plus pour moi. Puisqu'après tout, cinquante ans est une si courte durée pour les vampires.

Et sur ces mots, je quitte enfin son bureau, et prends une grande inspiration.

Blood's CrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant