Blood's Crown

19.

La semaine est déjà passé aussi vite qu'elle a commencé. Le temps passe si vite. Cela fait déjà bientôt un mois que je suis mariée. Un mois... cela semble si court.

Aujourd'hui, je vais me rendre dans le royaume des fées. Dieu, que cela me pesait sur le cœur. Je ne faisais que d'y penser. Je suis si stressé et si inquiète, je prie que ce dîner passe rapidement et sans soucis. Je n'ai pas la force de voir un autre royaume s'effondrer sous mes yeux, de voir Edham mourir...

- Votre Majesté, votre robe est prête. Me prévient ma Dame.

Je me lève alors et plusieurs femmes viennent m'habiller, d'abord de mon corset puis de ma robe. La manche dévoile mes épaules, et la partie qui couvre mes bras est transparente avec quelques décorations au-dessus. La robe est légèrement décolleté.

- L'Empereur ne sera pas heureux de voir cette tenue, votre Majesté.

Je ne dis rien. Je me contente seulement de me regarder dans le miroir en même temps que les femmes me préparent. Si cela ne lui plaît pas, alors tant mieux.

Les servantes s'attaquent ensuite à mes cheveux, me faisant la plus parfaite des coupes. Pendant que d'autres d'entre elles me maquillent et me mettent les bijoux correspondants.

Elles finissent par me mettre la couronne décorée de pierre d'émeraude. Avant de sortir de la chambre, je me regarde une dernière fois dans le miroir en souriant. Je suis prête à voir de la rage dans le regard de l'Empereur.

Il comprendra qu'il ne me contrôle pas, que je ne lui appartiens pas.

Je sors de mon appartement, et descends les gigantesques escaliers en tenant ma robe, suivi de gardes. Ils m'ont prévenus que l'Empereur m'attend à l'extérieur. Parfait.

Arrivé à l'extérieur, je vois l'Empereur habillé d'un costume et d'une chemise blanche légèrement serrée, ce qui faisait apparaître les muscles de son torse. Je m'approche de lui, et lorsqu'il me remarque, son regard se noircit directement.

J'entre dans la calèche sans lui porter d'attention, et peu après il me rejoint et s'assoit face à moi. Son regard est toujours aussi sombre, fixé sur ma tenue, et ses poings sont serrés.

- Ne vous ai-je pas commandé de porter une robe rouge ? Me demande-t-il, en colère.

- Effectivement. Mais je trouvais que la robe émeraude m'irait mieux. Dis-je en souriant.

- Le rouge représente notre Empire ! S'exclame-t-il.

Je me penche alors en avant, m'approchant de lui.

- Votre Empire. Le rectifiais-je. Je vous ai épousé, certes, mais je ne représente aucunement votre Empire.

Il m'attrape alors par le poignet, me regardant férocement dans les yeux.

- Vous le faites exprès, hein ? Dit-il en riant diaboliquement. Vous le faites pour plaire à ce petit prince des fées. Pour attirer son attention.

- Vous vous trompez. Dis-je en faisant un sourire en coin. Je l'ai fais car j'en avais envie. Et pour vous montrer que vous n'avez aucun contrôle sur moi.

Je recule ensuite, collant mon dos contre le siège, et dégageant sa main de mon poignet.

- Puis, je n'ai pas besoin d'efforts pour plaire et avoir l'attention d'Edham. Dis-je en le défiant du regard. Je peux le rendre fou, rien qu'avec la mention de mon nom.

- Oh, chère épouse, comme je vous rendrais folle une fois que mes mains seront sur vous. Dit-il en faisant un sourire en coin.

Et pour suivre ses mots de ses gestes, il pose sa main sur mon menton pour relever mon visage, avant de tracer le contour avec ses doigts. Son doigt descend ensuite lentement sur mon cou, puis sur mes épaules, et s'arrête un peu avant mon décolleté, me faisant respirer rapidement.

- Et...

Ses yeux descendent sur mes mains. Il s'empare de la main qu'il a gravé de son initial, et me retire le gant.

- Gardez vos mains nues, afin que tous voient à qui vous appartenez. Dit-il en amenant ma main à sa bouche.

Je dégage rapidement ma main, mais au lieu de s'en arrêter là, en voyant mon air contrarié il s'approche et pose ses mains sur chaque côté de ma tête.

- Et si cela ne vous plaît pas, j'ai un autre moyen de montrer que vous m'appartenez.

Mon cœur se met à battre rapidement et je déglutis péniblement.

- Reculez. Dis-je froidement.

Mais il n'en fait rien. Il sourit, tout en gardant cette proximité. Je détourne le regard, cherchant un moyen de fuir mais il n'y a aucune issue.

Ses canines sortent et ses yeux deviennent rouges. Je tente de garder mon calme alors qu'il s'approche de mon cou. La peur me paralyse. Il va planter ses crocs dans mon cou. Mon Dieu, ce n'est vraiment pas le moment. Je ne peux pas sortir en public avec deux traces de crocs dans mon cou.

- Reculez, j'ai dis ! M'exclamais-je.

Il se met à rire mais je crois bien qu'il n'a aucune intention de reculer. Et je ne peux même pas crier. Personne ne m'aidera, je ne ferais que m'embarrasser.

- Cette fois, ce sera votre cou, ensuite cela sera vos lèvres. Dit-il en souriant. Ne vous inquiétez pas, Venelia. Vous allez aimer.

- Vous n'avez pas intérêt. Dis-je en serrant des dents. Croyez-moi, je vous planterais dans le cœur, cette fois. Et je mettrais du poison sur mes lèvres !

- Oh, vous ne voulez pas m'embrasser à ce point ? Dit-il en riant.

Mais il arrête de rire et s'approche. Je sens le bout de ses crocs se poser sur ma peau tenue, mais avant même qu'il ne les plante dans mon cou, la calèche s'arrête.

Je soupire de soulagement. Nous sommes arrivés. Il recule alors, une pointe de déception dans le regard.

- Vous êtes sauvés... pour cette fois. Me prévient-il.

Je suis sauvée. Je suis sauvée mais pour combien de temps, encore ?

La porte de la calèche s'ouvre, et l'Empereur descend avant moi. Il me tend sa main pour descendre, que je suis obligée de prendre puisque nous sommes en public.

- Tiens-toi bien, mon épouse. Me prévient-il avant de rentrer dans le palais.