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Chaque jour j'attends de l'Empereur des nouvelles de ma sœur. Des nouvelles qui ne viennent jamais. Je ne sais pas si je devrais espérer ou simplement me résilier sur le fait que ma sœur est réellement décédée. L'espoir me brisera, je le sais...

Et cette histoire ne fait que de me rapprocher sans que je ne le veuille de l'Empereur... alors que je déteste sa compagnie. Il est parfois sérieux, mais parfois il ne cesse pas de me faire des remarques dérangeantes. S'il était réellement mon mari, je n'y aurais pas fais attention mais il est mon ennemi.

Alors que je me perdrais dans mes pensées, je remarque un papier dépassant de sous un coussin. Je me lève du canapé pour m'approcher du fauteuil. Je relève le coussin, et prends le papier. C'est un journal.

Je me rassois, regardant le journal. D'habitude, les servantes le laissent sur la table. Là, il était caché.

Je l'ouvre et me mets à le lire. Immédiatement, le titre me donne des nausées. Les larmes me montent aux yeux et mes mains se mettent à trembler.

La trahison de la Reine ?

Et plus je lis, plus j'ai un haut-le-cœur.

"La Reine entame bientôt son quatrième mois de mariage, et face à l'indignation de son peuple, elle n'a pas réagit.

Peuple, nous devons agir nous-mêmes... car malheureusement, notre reine se complaît dans le luxe de l'empire de notre ennemi. Peuple, nous avons une Reine traîtresse."

Ces mots ont dû être imprimés et distribués dans tout le royaume. Certains seront d'accord, sans savoir ce que je vis réellement. Depuis quand épouser un homme que l'on n'aime pas, le meurtrier de son propre père, est simple et plaisant ?

- Je l'ai fais pour vous, bon sang ! M'écriais-je.

Je me lève d'un bond et sors de l'appartement en furie. L'Empereur est là, dans son bureau, alors j'entre sans toquer. Je referme la porte derrière, puis violemment, je jette le journal devant lui.

- À cause de vous, mon peuple me déteste ! M'exclamais-je. Vous avez tous ruinés !

- Qu'ai-je ruinés, Venelia ? Me demande-t-il. Si ces personnes n'arrivent pas à apprécier le sacrifice que vous avez faites, alors ils ne méritent pas de faire partie de vos alliés.

- Je ne cherche pas d'alliés ! C'est mon peuple ! Mon peuple !

Il soupire puis se lève et s'approche de moi.

- Votre peuple, commence-t-il, votre peuple est ici. Ici, vous êtes respectés, vous êtes traités comme une reine.

- Respectés ? Dis-je d'un ton moqueur. Dois-je vous rappeler comment avait agit Azaël envers moi en prison ? S'il vous arrive quoi que ce soit, même si je n'en serais pas la responsable, ils me sauteront dessus. Ils me traiteront pire qu'une traîtresse. Et je peux jurer que mon corps ne sera même plus intacte pour être enterrée.

Il serre sa mâchoire face à mes paroles.

- Je ne laisserais jamais cela arriver.

- Et comment allez-vous faire ? Lui dis-je. Allez-vous ressusciter pour me venir en aide ? Ou, attendez, allez-vous faire revenir votre fantôme ? Vous allez sûrement me faire perdre la raison avant que votre peuple ne puisse me toucher.

- Non ! S'écrie-t-il. Non, Venelia.

Je ne dis plus rien, je sens simplement ma respiration s'accélérer à cause de la colère. Depuis que je suis ici, je n'ai pas passé une seule journée sans être en colère contre lui...

- Et on dirait bien que vous n'avez toujours pas oublié ce qu'il s'est passé en prison...

- Effectivement. Affirmais-je. Je n'ai pas oublié, et je ne vous ai pas pardonné non plus. Je vous parle seulement pour ma sœur. C'était notre accord.

Il me regarde longuement, ne disant rien. Cela m'étonne même qu'il ait pensé que j'aurais pu oublier ou  pardonner. Ses actions ne font que s'empirer, et je ne pense pas qu'il aura mon pardon un jour.

- Et maintenant, vous m'avez pris mon royaume...

Je le vois serrer ses poings, mais il ne dit toujours rien.

- Connaissez-vous le sort des traîtres, dans mon royaume ? Lui demandais-je. Avant même qu'ils n'aient pu arriver au tribunal, ils sont chassés, tués, et parfois même brûlés vifs. C'est le sort qui m'attend, si je ne vous tue pas. Mais si je vous tue, je mourrais avec vous. Je n'ai plus aucune issue. Vous avez réussis, je suis devenue entièrement et complétement dépendante de vous. 

- Je n'ai rien fais, Venelia. Me dit-il.

- Je me demande alors ce que cela sera quand vous aurez fait quelque chose. Dis-je en souriant sarcastiquement. 

Il s'approche de plus en plus de moi. 

- Je n'ai réellement rien fais, cette fois. Dit-il d'une voix plus douce. Je sais que j'ai fais des erreurs dans le passé, et je porterais leur responsabilité, mais je me suis promis de m'engager à devenir un meilleur époux. 

- C'est trop tard, votre Majesté. Dis-je en le défiant du regard. Le mal est fait. Et il n'y a rien qui pourra réparer ce que vous avez faits.

- Par rapport à la mort de votre père seulement ? Me demande-t-il.

Je secoue ma tête.

- Pas seulement... Je peux même faire une liste de tout ce que vous m'avez fait jusqu'à aujourd'hui.

- Dites-moi tout, ma chère. Dit-il en abaissant sa tête vers la mienne.

Je me racle la gorge, tentant de me concentrer sur la haine que je lui voue alors que son visage n'est plus qu'à quelques millimètres du mien. 

- Vous avez tués mon père, vous m'avez forcés de vous épouser, vous m'avez gravés votre initial à la main... Dis-je en listant ses actions. Enfin, je ne dirais rien pour cette fois-là car ce n'était que juste après que je vous ai poignardés... Ensuite, ce que vous avez faits en prison. Cette illusion... C'était la plus cruelle des choses.

- Qu'avez-vous, ce jour-là, Venelia ? Me demande-t-il.

- Cela ne vous regarde pas ! Dis-je froidement.

Son regard change soudainement, et il fait un sourire en coin, comme à son habitude.

- Je vous ai entendu pleurer, après votre sortie. Dit-il. Mais cela ne devait pas être si grave, n'est-ce pas ?

Je me sens trahie dans mon intimité. Je ne voulais pas qu'il le sache. Je ne voulais pas qu'il sache qu'il m'a fait du mal au point de me faire pleurer.

- Vous ne savez rien. Dis-je sèchement.

- Quelle était votre pire cauchemar, Venelia ? Dit-il en souriant. D'avoir été séparé de votre amant ? Ou quand maman vous a crié dessus ? Ou bien une petite claque que papa vous aurez donnés ? 

Le voir se moquer ainsi de moi m'insupporte, et malgré que je me retienne, je n'arrive pas à m'empêcher d'exploser.

- Le suicide de ma mère ! M'écriais-je. J'ai vu le corps de ma mère, pendue ! J'ai vu le suicide de ma mère et je l'ai vu rendre son dernier souffle, je l'ai vu suffoquée !

Blood's CrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant