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Je lis mon livre dans ma chambre, avec ma sœur à mes côtés. Elle dessine. Cela a toujours été sa passion. Et elle est vraiment douée...

- Illara, où penses-tu qu'ils sont partis ? Me demande Kayda.

- Je ne sais pas. Ils ont sûrement voulus s'éloigner un peu, entre mari et femme.

Depuis hier, il n'y a aucune nouvelles de Venelia et mon frère. Je ne m'inquiète pas car je sais qu'il a souvent l'habitude de disparaître pendant quelques jours avant de revenir. Et puisque Venelia est sa femme, cela n'est que logique.

Après quelques minutes, la porte s'ouvre et Azaël entre. Un sourire timide se dessine sur mon visage, alors qu'il s'approchait de nous. Je me demande si réellement mes sentiments sont réciproques. D'après Venelia, ils le sont.

- Vos Altesses. Dit-il. J'ai... une mauvaise nouvelle.

Je fronce les sourcils et mon sourire disparaît rapidement. J'ai un mauvais pressentiment. J'ai peur.

- Qu'y a-t-il ? Dis-je en tentant de contrôler ma voix.

- Sa Majesté l'Empereur... son corps a été retrouvé dans le territoire des mortels.

Je me lève rapidement, faisant tomber mon livre au sol. Kayda s'est figée, le regard lève sur Azaël.

- Son corps ? Murmurais-je. Azaël, son corps ?!

- ... Oui, votre Altesse. Répond-il doucement. Il a été poignardé au cœur.

Les larmes me montent aux yeux. C'est impossible. Revan n'est pas... il n'est pas partit. Ils ont dû se tromper.

- La reine Venelia est la première suspecte. Continue-t-il. Nous ne l'avons pas trouvés encore.

Venelia... Au fond de moi, je savais que cela allait arriver. Mon frère l'a trop blessé pour qu'elle reste sans rien faire. Et si c'est elle, je n'arrive pas à lui en vouloir. À sa place, j'aurais sûrement fais pareil. Et elle doit être décédée maintenant, à cause du lien de sang.

- Azaël... écoute, si c'est encore un plan de mon frère, dis-le moi. Lui dis-je faiblement. Je te promets que je ne dirais rien à personne. Dis-moi.

Il baisse la tête, silencieusement.

- Azaël ! M'écriais-je. Dis-moi ! Dis-moi que tout est un plan ! Qu'il veut punir Venelia ! Azaël... si mon frère est réellement mort, je ne pourrais pas le supporter, d'accord ? Je ne pourrais pas vivre avec cela pour une éternité !

- J'aimerais que cela soit le cas... Dit-il tristement. Toutes mes condoléances.

Mon corps se met à trembler, alors que Kayda tombe à genoux, pleurant et criant. Je retombe, assise, sur le sofa. L'air m'est dur à respirer. Mes lèvres tremblent, alors que mes joues me font mal à force de me retenir de pleurer.

- Votre Altesse... ?

- Va-t'en, Azaël. Laisse-nous.

Il s'en va alors sans rien dire. Lorsque la porte se ferme, je ferme les yeux et me mets à pleurer. Kayda se lève et se jette dans mes bras. Nous deux, pleurant la mort de notre frère.

- Il est partit, Illara... oh, Revan !

La douleur est insupportable alors je n'ai d'autres choix que d'éteindre mes émotions. Maintenant que je ne ressens plus de tristesse, je sais ce que la mort de Revan veut dire. Pas de vengeance, non. Je vais devenir impératrice...

VENELIA

Je regarde l'empire des vampires de loin depuis le balcon de la chambre d'Edham. Je me demande comment vont Illara et Kayda. C'est les seules pour lesquelles je m'inquiète.

- Venelia ?

Je me tourne pour tomber nez à nez avec Edham.

- J'ai parlé avec la presse. M'informe-t-il. La famille de l'Empereur a appris sa mort. La presse des mortels aussi. Ils vont faire un article sur toi. Une fois que tous sauront que tu as tués l'Empereur, tu pourras retourner dans ton royaume comme héroïne.

Je me lève alors et le prend dans mes bras.

- Merci, Edham. Dis-je doucement. Je ne sais pas ce que j'aurais fais sans toi.

- Je me suis promis d'être toujours là pour toi, Venelia. Dit-il en souriant.

Je lui souris légèrement puis recule.

- Mais... comment ont réagis les sœurs de l'Empereur ? Lui demandais-je. Vont-elles bien ?

- En quoi cela nous importe qu'elles aillent bien ou non ? Me demande-t-il. J'espère qu'elles souffrent.

Je secoue ma tête.

- Non, ne dis pas cela... Dis-je doucement. Elles n'ont rien fais. Elles sont encore petites et...

- Tu as pitié pour elles, Venelia ? Me coupe-t-il. Pour les sœurs du meurtrier de ton père ? Pour des vampires, tes ennemis ?

Je fronce les sourcils. Il ne comprend pas. Il ne les connaît pas. À ces deux jeunes filles, je ne peux que leur souhaiter du bien. C'est même regrettable que mon ennemi soit leur frère. J'aurais aimé qu'ils n'aient aucun lien, pour qu'elles n'aient pas à souffrir.

- Si j'étais à ta place, je les aurais tués avant l'Empereur pour qu'il souffre encore plus. Me dit-il.

- Edham ! Je te dis qu'elles ne sont même pas encore majeures ! Je ne suis pas aussi cruelle pour faire une chose pareille. M'exclamais-je. Mon ennemi était l'Empereur, pas elles.

- Sont-elles des vampires ou non ? Laisse-moi répondre, oui elles le sont. Nous devons tous les exterminer, comme tes ancêtres faisaient.

Je vois rouge. Je n'aime pas la façon dont il parle.

- Dans ce cas, nous devons exterminer ton espèce aussi ! Dis-je en colère. Tu étais au même niveau que les vampires, pour mes ancêtres. Ne serait-ce pas plus juste ? Ce monde était le monde de humains seulement !

Et ce que je disais ne lui plaisait pas. Je pouvais voir son regard ennuyé.

- Depuis que tu es partis vivre avec ces vampires, tu as changé. Dit-il avec dégoût. J'espère que cela ne durera pas, Venelia. J'espère que tu retrouveras bientôt la raison.

Je commence à me questionner moi-même. Lui paraissais-je aussi cruelle que cela, pour qu'il puisse penser que je ferais du mal à des petits vampires ? À des jeunes adolescentes ? À des innocents ?

Peut-être que j'ai véritablement changé, alors. Et pour le meilleur.

- Une fois que je redeviendrais reine, et qu'une des sœurs jumelles se fassent couronner, j'organiserai une rencontre entre nous deux. L'informais-je. Je ne veux pas continuer cette guerre, et je suis certaine qu'elles aussi.

- Venelia, tu...

- Non. Non, je ne veux pas que tu protestes. Le coupais-je. Ce n'était pas une proposition, Edham. Mais un ordre. Et tu n'as aucun droit de le questionner.

Il me regarde avec dédain. Il faut que je sois dure avec lui. Il le faut, pour qu'il comprenne. J'ai fais l'impensable, il y a peu. Désormais, je me sens capable de faire bien plus. Et plus rien ne m'arrêtera.

Blood's CrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant