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Après presque une semaine, rien de grand ne s'est produit. Enfin, jusqu'à ce matin... une lettre m'est parvenue. Azaël me l'a tend, et je fixe longuement le sceau vert dessus. Les fées. Je fronce les sourcils, le cœur commençant à battre de plus en plus rapidement.

J'ouvre l'enveloppe et déplis la lettre. La première chose qui me frappe est qu'il n'y aucune forme de politesse au début de la lettre. La personne qui s'adresse à moi ne fait preuve d'aucune diplomatie, d'aucune formalité. Et c'est assez peu commun, je dois le dire...

"Une chance est ce que je peux te donner, Venelia."

Ma première pensée est qu'Edham a été  remis sur pied, et il me menace désormais. Enfin, c'est ainsi que ses mots sonnent dans mon oreille.

"Mon frère est toujours souffrant. Et tout le royaume est désormais au courant de tes agissements. C'est pourquoi je te demande une chose..."

J'allais continuer ma lecture quand je sens quelqu'un m'attacher la lettre des mains. Cela ne m'a pas pris longtemps pour savoir que c'est Revan. Je me lève pour lui faire face, tentant de reprendre cette lettre alors qu'il la lisait.

- Rends-la moi. Lui dis-je froidement. Elle m'est adressée.

- Elle nous est adressé. Rétorque-t-il, après avoir finis sa lecture. Il tente de te blâmer pour une chose que j'ai commise.

Je fronce les sourcils avec mécontentement.

- Et de quel droit ce vaurien te parle de cette manière ? Continue-t-il. S'il faut que je lui arrache ses ailes à lui aussi...

- Arrête. Dis-je fermement. Rends-moi cette lettre et laisse-moi résoudre mes propres problèmes. Gavril ne peut rien contre moi, je peux me défendre seule !

Il fronce les sourcils, penchant sa tête légèrement sur le côté.

- Gavril ? Dit-il, en colère. J'ai attendu presque une année entière pour que tu prononces mon nom, mais lui... tu l'appelles déjà par son nom. Pas étonnant qu'il soit aussi informel avec toi.

- Peut-être parce que lui n'a pas assassiné mon père, me laissant orpheline. Tu ne crois pas ? Lancé-je.

Je vois ses mains se resserrer en point, et son visage changer d'expression. Je profite qu'il soit distrait pour arracher la lettre de ses mains.

- Et... tu préférais sûrement que je l'appelle "Son Altesse le prince cadet des fées", est-ce cela ? Le provoqué-je.

Sans attendre sa réponse, je m'éloigne et continue la lecture de la lettre.

"... de te rendre.

Sinon, nous allons devoir déclarer la guerre à l'Empereur, et prendre ton royaume.
Ton crime ne restera pas impuni...

Gavril."

Je blêmis. Moi, me rendre ? Je vais me rendre et ensuite ? Je ne peux pas... c'est impossible. Je me suis rendue une fois, j'ai finis épouse de l'Empereur. Je ne ferais pas cette erreur une seconde fois.

- Maintenant que tu as lu la lettre, je veux t'informer que je ne te laisserais pas te rendre. Me dit Revan. Et s'ils veulent nous déclarer la guerre, avec joie. J'aurais une bonne excuse pour m'emparer de leur royaume.

- Ils ne sont pas assez idiots pour te déclarer la guerre... Dis-je doucement. Et ils ne sont pas assez idiots pour annoncer leur plan dans une lettre. Ils ont sûrement une autre idée en tête.

- Pourtant, ils ont été assez idiots pour t'aider en pleine guerre contre moi. Rétorque-t-il. Ce n'est pas improbable.

Je passe mes mains dans mes cheveux. Il n'a pas tort. Mais je ne veux pas être à l'origine d'une autre guerre. Mon peuple a beaucoup souffert. Je ne veux pas briser leur espoir d'une paix éternelle.

- N'y pense pas trop. Me dit-il. Ne t'occupe pas l'esprit. Tout ira bien, je peux te le promettre.

- Non... soufflé-je. Non, non. Non, rien n'ira bien. Tu ne comprends pas la gravité de la situation, Revan !

- Je comprends très bien, mais nous n'avons rien à craindre. Nous sommes plus puissants qu'eux. M'assure-t-il.

Je secoue ma tête. Je commence à paniquer, comme si une prise de conscience m'avait frappé.

- Si nous entrons en guerre contre les fées, alors les sirènes seront contre nous aussi... Dis-je faiblement. Sais-tu à à point les sirènes sont cruelles ? Elles n'auront qu'à chanter pour bercer les humains, et les noyer. Moi-même je ne peux pas résister à leur chant !

- Venelia, je t'ai dis de ne rien craindre. Répète-t-il plus fermement. Tu es mon épouse, tu dois garder ton sang froid et m'écouter. Tu dois comprendre que toi, Reine des mortels, tu as un pouvoir entre tes mains que nul autre a. Toi et moi ensemble, nous pouvons piétiner chaque espèce qui existe. Toi et moi ensemble, nous sommes inarrêtable, inégalé. Comprends ton pouvoir, pour que tu puisses t'en servir.

Je cligne des yeux plusieurs fois, la panique commençant à s'en aller... grâce à lui. Il attrape mon menton de sa main et me relève la tête, plantant son regard dans le mien.

- Plus nous avançons dans notre mariage, plus nos êtres fusionnent. Me dit-il. Et depuis que nous avons enfin consommés notre mariage, nous ne devenons qu'un. Littéralement. Je ressens tout ce que tu ressens, Venelia. Et c'est pareil pour toi. Bientôt, mes pouvoirs seront les tiens, et tu seras l'une des mortelles les plus puissantes ayant jamais existés.

Mon cœur rate un battement alors que je digère peu à peu ce qu'il dit. Moi ? L'humaine la plus puissante ?

- Ne fuis plus, Venelia. Dit-il en faisant un sourire en coin. Eux te fuiront. Eux te craindront.

Sa main se trouve lentement sur ma joue, il la caresse lentement à l'aide de son pouce, et je n'arrive pas à retirer mon regard du sien. Il m'hypnotise.

- Donc je ne dois pas prendre ses menaces au sérieux ? Lui demandé-je.

- Ne les prends pas au sérieux. Répète-t-il. Personne ne pourra te faire du mal. Dans ce monde, si ce n'est pas moi, personne ne pourra te faire du mal.

- Il n'y a que toi qui est autorisé à me faire du mal ? Dis-je.

Il me fait un sourire en coin avant de hocher la tête. À mon tour, je lâche un rire ironique en tournant ma tête sur le côté.

- Que c'est romantique.

Il rit à son tour, dévoilant ses dents blanches et ses canines. J'avale difficilement ma salive. Cette chose a déjà pénétré mon cou... c'est terrible.

Et encore une fois, Revan réussit à nouveau de tout me faire oublier. Il a cette étrange capacité de me faire oublier tout ce qui peut m'être une source de peur, de panique, pour les remplacer par lui.

Rien que par lui.

Blood's CrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant