Je n'ai pas attendu plus longtemps pour sortir de la chambre. Sans un sourire, sans un froncement de sourcils, sans aucune parole et avec l'expression stoïque, je me dirige vers le royaume des fées.
Ma patience a atteint sa limite.
Une fois à l'extérieur de mon palais, je n'attends pas mes gardes et cours jusqu'au royaume des fées. Cela ne m'a pas pris très longtemps. J'endors les gardes à l'arrière du palais, puis entre à l'intérieur comme si ce palais m'appartenait.
Comme si j'étais le chef de ces lieux.
Connaissant mon chemin, je monte dans la chambre d'Edham. Je pousse violemment la porte, puis entre. Je ne le vois pas. Par contre, je vois Emmaline. Elle est allongée, seule, sur son lit.
- Revan ? Dit-elle avec surprise.
- Prends tes affaires et dégage de là. Dis-je sans la regarder.
- Revan, laisse-moi t'expliquer...
Je ferme les yeux un instant, en prenant une grande inspiration.
- Dégage. Sinon je vais commettre deux meurtres au lieu d'un.
Je la sens frissonner de peur. Elle sait que j'en suis capable. Alors sans un mot, elle se lève, ramasse ses affaires et s'en va. Edham, quant à lui, je peux supposer qu'il est dans la salle de bain, puisque j'entends l'eau couler.
Je m'installe sagement sur son sofa, attendant qu'il finisse. Je ressasse sans cesse ses paroles dans ma tête, et je trouve cela de plus en plus difficile d'attendre.
"Je suis le père..."
"Je n'aurais pas pu tuer mon propre enfant..."
"La reine est amoureuse de moi..."
Enfin, la porte de la salle de bain s'ouvre. Sans plus attendre, je me lève, cours vers lui et le plaque contre le mur. Il n'a rien vu venir. Je le regarde sans aucune expression sur le visage, prêt à lui arracher la tête.
- Lâchez-moi ! S'écrie-t-il.
Au fur et à mesure, un petit sourire se dessine sur mon visage. Un sourire aussi sombre que diabolique. Je le relâche et recule, lui laissant de l'espace.
- Fuis. Chuchoté-je.
Il n'a pas attendu une seconde invitation pour se relever et courir. Mais il a oublié une précieuse règle de survie ; ne jamais tourner le dos à son ennemi.
Alors je lui donne un coup de pied sur ses genoux. Ses jambes se plient en deux face à mon coup, le forçant à tomber au sol en s'agenouillant. Je m'approche de lui et le tient en place, en attrapant ses ailes.
- Revan !
Je lève la tête, ne m'attendant pas à la voir ici. Venelia. Elle nous regarde à tour de rôle, inquiète.
- Non... Dit-elle doucement. Ne le tue pas. Tu... tu vas causer une guerre.
- Je ne crains pas la guerre.
Elle a l'air désespérée, et cela m'enrage encore plus. Que lui a-t-il fait pour qu'elle s'inquiète autant pour lui ? Je lui tourne alors le dos, et me concentre sur ma proie, qui tente toujours de se débattre.
- Ne regarde pas. La prévené-je.
- Revan...
- Je t'ai prévenus, Venelia ! Crie le blondinet. Je t'ai prévenu sur sa cruauté, tu n'as rien voulu savoir !
Je relève alors sa tête pour qu'il me regarde, et je peux sentir son corps trembler entre mes mains. Il apprendra que ma femme est la seule limite à ne pas dépasser. Il comprendra enfin que Venelia est à moi.
- Venelia, ferme les yeux. Dis-je froidement.
Elle ne répond pas. Je jette un rapide coup d'œil vers elle, et je peux voir qu'elle s'est tournée vers la fenêtre. Bien.
Je commence par lui donner plusieurs coups dans le ventre, sans jamais le laisser tomber au sol. Je le tiens toujours par ses ailes.
- Qu'est-ce qu'une fée sans ailes, blondinet ? Murmuré-je.
Il me regarde effrayé. Et il a bien raison.
Car à la seconde qui suit, je lui arrache ses ailes de son dos, le laissant crier à l'agonie. Et enfin, je lui crache la réponse :
- Rien.
VENELIA
Edham crie. Il hurle. Et c'est insupportable. Revan vient de littéralement lui... arracher ses ailes. Je n'ai jamais entendu un tel cri. Comme s'il était en train de mourir, tout en étant en vie.
Je prends une grande inspiration avant de me tourner pour leur faire face. Mon cœur cesse de battre en voyant Edham à genoux, le dos en sang, criant de douleur... et Revan, debout à ses côtés, le regardant de haut et tenant ses ailes dans ses mains.
La violence de la scène me rend nauséeuse. Je me sens mal. Très mal. Et je ne peux qu'imaginer sa douleur. Perdre ses ailes est semblable à perdre mes bras pour moi.
Et pour une fraction de seconde, Edham lève son regard rempli de larmes vers moi. Un regard rempli de trahison et de reproches. Si seulement il était resté à sa place... si seulement il n'avait pas défié Revan, tout en sachant qu'il avait aucune chance.
Revan tourne également sa tête vers moi, et je vois ses yeux brûler de jalousie et de rage. Je peux imaginer que dans sa tête, son esprit est très sombre. J'avais des doutes quant à ce qu'il m'a dit.
"Tu m'obsèdes."
Si je suis véritablement son obsession, alors ce qu'il vient de faire est une suite logique... je ne sais pas comment me sentir par rapport à tout cela. D'un côté, il y a Edham, et d'un autre côté, il y a l'homme à qui je me suis donnée... l'homme qui m'a fait passé une nuit où tout mes désirs se sont réalisés, au point de me faire oublier qui nous étions réellement.
D'un coup, un bruit me fait sortir de mes pensées. Un bruit de pas. Les soldats.
- Revan... Revan, on doit partir. Dis-je doucement. Les gardes sont là. Vite !
Il ne bouge toujours pas. Je m'approche de lui, et l'attrape par le bras.
- Va-t'en. Murmure-t-il. Ils ne peuvent rien me faire.
Mais je commence à paniquer au fur et à mesure que les bruits de pas s'approchent. Ils sont armés. Ils vont lui tirer dans le cœur. Je ne peux pas le laisser et partir.
- Je ne partirais pas sans toi.
Revan me regarde longuement, et je peux sentir le regard rempli de jugement d'Edham. Mais je n'ose pas le regarder...
Puis sans prévenir, Revan me tient par la taille et s'en va, sautant par la fenêtre. Ensuite il court dans la forêt, nous amenant vers le palais. Je commence à réellement croire qu'il est en train d'assombrir mon âme... comment puis-je ne pas lui en vouloir ?
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Blood's Crown
RomanceLa Reine des humains et l'Empereur des vampires se retrouvèrent tous deux au cœur d'une guerre datant de plusieurs siècles, dès leur ascension au trône. Dès l'instant où la guerre prit fin, un des deux dû se soumettre à l'autre. Malgré leur haine et...