Je suis enfin remise sur pied. L'Empereur m'a grandement aidé, je dois l'admettre. Il ne m'a pas laissé un seul instant dans la chambre. Il s'est occupé de moi, comme le ferait un vrai mari, même si parfois je lui parlais froidement et avec mépris.
Je ne fais que ressentir des émotions contradictoires, ces derniers jours. J'ai envie de le détester, j'ai bien plus qu'envie même, mais je ressens un énorme poids sur le cœur, comme si je me forçais. En fait, je me force à le détester. Mon cœur ne l'accepte pas, bien-sûr.
Mais d'un autre côté... je me dis que le cœur est ce qui nous entraîne parfois vers le gouffre. Il n'est pas le plus digne de confiance. S'il l'était, il détesterait l'Empereur à tout jamais pour la mort de mon père. Il n'en voudrait pas à mon père non plus d'avoir tenté de m'amener à lui.
Je suis certaine que mon père l'a fait pour mon bien. Il me voyait dans une situation désastreuse, épouse d'un vampire, notre ennemi, et la seule issue est, certes, fatal mais... nécessaire. Enfin, selon lui. Et le pauvre homme a dû perdre la tête s'il nous a vu dans le cimetière.
- Venelia ?
Je fais les gros yeux en entendant la voix de l'Empereur. Je mets rapidement ma robe, avant qu'il ne puisse me voir.
- Attendez ! M'écriais-je. Je ne suis pas encore prête.
Mais cela ne l'arrête pas et il ouvre la porte. Il fronce les sourcils en me voyant habillée de ma robe, et le dos n'était pas fermée.
- Je suis venu faire tes bandages. Me dit-il. Tes points ne doivent pas s'ouvrir pendant la cérémonie.
- Je peux le faire seule. Lui dis-je. Ou... Illara et Kayda peuvent le faire.
- Tu ne peux pas le faire seule, tu le sais. Et je suis ton mari, c'est à moi de le faire. Allez, tourne-toi.
Je secoue ma tête en m'éloignant de lui.
- Je vais le faire seule. Insistais-je.
- De quoi as-tu peur, Venelia ? Dit-il en approchant sa tête, avec un sourire en coin. Je ne mords pas... Pas sans ton consentement, en tout cas.
Je sens mes joues chauffer, alors que mon dos se colle au lavabo et ses bras m'emprisonnent entre eux. Mes yeux se baissent instinctivement vers ses mains, et j'avale difficilement ma salive en la voyant musclé et ses veines sont visibles.
- Mes yeux sont en haut, chérie. Souffle-t-il.
Je dois rapidement me sortir de cette situation, alors je soupire avant de lui répondre :
- D'accord. Faites mes bandages. Dis-je doucement. Mais vite.
Il sourit, fier de sa petite victoire puis s'éloigne pour que je me tourne. Je lui donne alors mon dos. Il prend mes cheveux dans ses mains et les pose sur mon épaule, dévoilant l'entièreté de mon dos.
Je me mets à respirer rapidement lorsque sa main entre en contact avec ma peau. Sa main est froide mais pour une raison ou une autre, elle me paraît chaude, brûlante même. J'en arrive à oublier de respirer pendant un moment.
Je ne ressens même plus ce qu'il fait, tellement je tente de me concentrer sur ma respiration.
- J'ai bientôt finis. Me prévient-il.
Je hoche la tête, sans dire un mot. Son souffle chaud frappe ma nuque, alors que ses mains étaient toujours sur ma peau. Au bout d'un moment, je l'entends fermer ma fermeture éclair puis me tourne lentement vers lui.
- Tu es magnifique... Souffle-t-il.
J'avale difficilement ma salive, alors que ses yeux se dirigent vers mes lèvres. Il s'approche énormément de moi, au point de coller son corps contre le mien.
- Je pensais que... je vous dégoûtais. Dis-je, hésitante. Que mon corps vous dégoûte.
Son visage s'approche dangereusement du mien et ses yeux rouges brillaient d'une lueur qui m'est indescriptible. Je sens le désir planer entre nous, une tension que je n'ai jamais ressenti auparavant. Pas même avec Edham.
- Tu m'as prouvé que j'ai tort.
Sans même que je n'ai plus placer un mot, sa tête vers dirige lentement vers mon cou. J'ai eu peur pendant un instant qu'il plante ses crocs, mais à la place il dépose délicatement ses lèvres sur ma peau.
Il dépose de légers baisers le long de mon cou, et je ne peux que fermer les yeux, me mordant les lèvres.
Et j'ai l'impression que ma haine est tellement grande envers lui, qu'elle s'est transformée en désir. Enfin, quelques fois. Lorsqu'il est loin, la haine est bien présente.
- Dis-moi à quel point tu me détestes, Venelia.
- Je... Dis-je difficilement.
Il tente de me déstabiliser avec ses lèvres mais je me racle la gorge, tentant de me reprendre.
- Je vous déteste. Chuchotais-je. Chaque part de moi vous déteste. Votre respiration, votre voix, votre visage, votre existence m'irrite. Chaque soir je rêve d'arracher votre cœur de mes propres mains, je ne me suis jamais cru violente pourtant avec vous, je le suis.
Sa main s'agrippe encore plus fortement contre ma taille.
- J'ai envie de passer chaque minute de mon existence à vous faire du mal, à vous ruiner. Continuais-je. J'ai envie de tout vous prendre, tout ce que vous aimez, tout ce qui vous appartient. Et rien que pour vous, à ma mort, je reviendrais. Je reviendrais pour vous hanter et vous passerez le restant de votre vie à perdre la raison.
Je sens alors ses lèvres former un sourire contre ma peau.
Enfin, il s'éloigne, me laissant respirer correctement.
- Rappelle-toi bien de tes mots, quand tu seras folle amoureuse de moi. Me souffle-t-il.
- Je ne le serais jamais. Dis-je.
- C'est ce qu'on verra. Dit-il.
Je fronce les sourcils, il se permet de beaucoup rêver. Il finira déçu.
- Moi, je dirais plutôt que vous êtes celui qui tombera fou amoureux de moi. Lui dis-je. Regardez vous, depuis que je vous ai embrassés vous n'arrivez plus à vous défaire de moi.
- Mmh... tu oublies que j'ai la capacité de réprimer mes émotions. Rétorque-t-il. Même si cela pourrait être dangereux pour toi. Je peux tuer sans regret.
- Vous allez voir. Lui dis-je d'un air de défi. Je ferais tout pour vous faire tomber amoureux de moi, puis je vous briserais le coeur.
Il rit légèrement, ne pensant pas que cela soit possible. Il me sous-estime... mais il ne sait pas que j'ai totalement la capacité de le rendre fou de moi en un claquement de doigts... comme Edham.
Et le rejeter par la suite sera une partie de plaisir.
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Blood's Crown
RomanceLa Reine des humains et l'Empereur des vampires se retrouvèrent tous deux au cœur d'une guerre datant de plusieurs siècles, dès leur ascension au trône. Dès l'instant où la guerre prit fin, un des deux dû se soumettre à l'autre. Malgré leur haine et...