Depuis le jour où Emmaline est venue, je ne vois Revan que très peu. Le soir, il arrive après que je me sois endormie, et le matin, il s'en va avant que je ne me réveille. Et lorsque l'on se croise dans les couloirs du palais, il m'ignore. Quelques gardes lançaient également des regards curieux vers nous quand cela arrivait, avant de rapidement baisser la tête... J'ai l'impression qu'il tente de m'éviter, et plus cela dure, plus cela me fait mal.
Peut-être m'en veut-il que je n'ai pas voulu me transformer en vampire ?
Ou peut-être qu'il donne raison aux paroles d'Emmaline ?
J'essaie de m'endormir, en tentant de chasser mes pensées mais je n'y arrive pas. Mes heures de sommeil diminuent chaque jour de plus en plus, je ne fonctionne plus sans lui. Je ne comprends pas quand est-ce que je suis devenue aussi dépendante de lui...
Alors que je fixais le ciel depuis mon lit, j'entends la porte s'ouvrir. Je me lève soudainement, pour lui faire face. Il est assez surpris, de me voir réveillée.
- Désolé, je pensais que tu dormais. Dit-il en détournant son regard.
- Que faisais-tu, Revan ? Lui demandé-je.
- Je travaillais. Comme tous les jours.
Sa voix était neutre. Aucune émotion. Et sans dire un autre mot, il s'approche du sofa. Il réajuste son coussin et sa couverture, puis s'apprête à s'endormir dessus.
- As-tu des sentiments pour elle ? Demandé-je faiblement.
Il tourne sa tête vers moi, surpris de ma question.
- Qui ?
- Emmaline. Lui dis-je. Tu es étrange depuis qu'elle est réapparue...
- Quelle question, Venelia ? Bien-sûr que non. Me dit-il.
Je m'approche alors de lui. Je pouvais sentir une certaine tension dans sa voix, comme s'il cherchait à cacher quelque chose.
- Tu me trompes ?
- Non ! Venelia, que t'arrive-t-il ?
- À toi de me le dire ! Dis-je d'une voix faible. Tu ne me touches plus, tu ne m'embrasses plus, tu ne me regardes même plus ! Si j'ai fais quelque chose de mal, je t'en supplie, dis-le.
Il soupire avant de passer une main sur son visage.
- Tu n'as rien fais de mal. M'assure-t-il.
- Alors pourquoi tu t'es éloignée de moi ? Dis-je les larmes aux yeux.
Il ne dit rien. Il s'approche simplement et m'attire dans ses bras. Mes lèvres se mettent à trembler, relâchant toutes les émotions que j'ai enfouie en moi tout ce temps.
- J'ai tellement peur que tu m'abandonnes... Dis-je, quelques larmes silencieuses coulant de mes yeux. Je n'ai que toi dans ce monde.
- Ressens-tu réellement cela ? Me demande-t-il en me caresse lentement le dos.
Je hoche la tête. Je ne veux pas devenir son fardeau, mais depuis que j'ai compris la profondeur de mes sentiments pour lui, j'ai si peur qu'il décide de me lâcher. Après tout, je lui ai tout donné, mon corps, mon cœur et mon âme. Et pour s'éviter d'affronter la mort, il pourrait se trouver une autre femme, une immortelle comme lui.
Je sais que c'est tellement peu probable, mais je n'arrive pas à me dire qu'une personne est capable de m'aimer pour toujours. Je n'ai pas réussis à guérir de cela à cause de ma mère.
- T'abandonner serait de m'abandonner moi-même. Tu es précieuse pour moi, Venelia. Dit-il doucement. Je suis vraiment désolé de t'avoir donné cette impression...
Je me ferme les yeux alors que j'enfouie ma tête dans son torse. Ses bras m'entourent, et je me sens immédiatement rassurée. Je veux pleurer tellement j'aime cet homme. Je reste dans ses bras, m'imprégnant de sa chaleur et de son odeur.
- Ces derniers jours... je préparais quelque chose d'important. Me dit-il finalement. Et je veux que tout soit tellement parfait, que je ne me laisse distraire par rien. Ce n'est pas contre toi, Venelia...
- Je comprends... Dis-je doucement. Je suis désolée d'avoir agit ainsi. J'ai exagérée et...
- Non, me coupe-t-il, tu n'as pas exagérée. Tu ne sais pas à quel point je suis heureux que tu partages tes émotions avec moi, au lieu de les enfouir. Parce que du loin que je m'en souvienne, tu as toujours gardé tes sentiments pour toi... tu as le droit d'être vulnérable avec moi. Et moi, je suis vulnérable avec toi aussi.
Un léger sourire se dessine sur mon visage. Je me perds dans ses yeux, alors que sa main descend jusqu'à ma taille.
- Dans deux jours... dans deux jours, tu verras la raison que je me suis acharné à préparer. Me dit-il. J'espère te surprendre.
Je décide de ne pas poser de questions. Je ne veux pas me faire sentir trop lourde pour lui. Maintenant que je suis certaine qu'il n'est intéressé par aucune autre femme, je me sens plus détendue et confiante.
- J'ai hâte de voir ce que tu as préparé... Dis-je avec un sourire. Mais pour l'instant, je veux juste profiter de cet instant avec toi.
Il sourit à son tour et me tire doucement vers lui pour un tendre baiser. J'en oublie toutes mes inquiétudes dès lors que ses lèvres écrasent les miennes. Mais cela ne dure pas longtemps, il s'éloigne rapidement.
- Allons faire un tour dans le jardin, puisque nous sommes tous les deux réveillés. Me dit-il.
J'acquiesce. Puis il prend ma main dans la sienne, et nous sortons de notre chambre. Je le suis jusqu'au sombre jardin, éclairé par la faible lumière de la lune.
- Il y a beaucoup de roses dans ton jardin. Remarqué-je. Cela doit être ta fleur préférée.
- Oh, non... je déteste les roses. Me répond-il. Elles finissent toutes par périr. Elles ne durent pas.
- C'est le cas de toutes les fleurs. Enfin... de toutes choses existantes. Dis-je en haussant des épaules.
Il se tourne alors vers moi.
- Je déteste toute chose qui a une fin.
- Alors tu me détestes ? Lui demandé-je.
- Non... Dit-il d'une voix douce. Je déteste ta mortalité, pas toi.
Je soupire. Revan fait tant de choses pour moi... je ne veux pas être égoïste. Dès que je le pourrais, je vais rendre visite à une sorcière. L'ancienne sorcière de mon royaume. Elle devrait me dire de quelle espèce je suis, et s'il y a un moyen sûr pour que je puisse devenir une vampire.
Si je trouve ne serait-ce qu'un seul moyen, alors j'abandonnerais ma mortalité et mon humanité pour lui. À tout jamais.
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Blood's Crown
RomanceLa Reine des humains et l'Empereur des vampires se retrouvèrent tous deux au cœur d'une guerre datant de plusieurs siècles, dès leur ascension au trône. Dès l'instant où la guerre prit fin, un des deux dû se soumettre à l'autre. Malgré leur haine et...