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Alors que j'étais sur mon balcon, un oiseau brillant d'une lumière éclatante vole au-dessus de ma tête. Je le contemple jusqu'à ce qu'il se pose sur le mur du balcon. Il sifflait, comme s'il tentait d'attirer mon attention.

Ses sifflements deviennent de plus en plus fort, et de plus en plus insistants jusqu'à ce que je reconnaisse son chant. L'oiseau d'Edham... je fais les gros yeux, ne comprenant pas ce qu'il fait là. Je le prends entre mes mains et l'inspecte, à la recherche d'une note.

Et j'en trouve une attaché à ses pattes. Je prends la note, et une fois faits, l'oiseau s'envole. J'ouvre la note, et remarque qu'elle est enroulée sur une fiole. Je fronce les sourcils avant de déplier la note et la lire.

"Ta liberté est entre tes mains, Venelia..."

Je serre la petite fiole entre mes mains, ne cessant de regarder l'heure, anxieuse. Je vais bientôt commettre un crime. Un crime passable de peine de mort. Un crime contre l'Empereur des vampires. Enfin, peut-être. Je n'en suis pas certaine. Je ne connais pas totalement les effets du liquide contenu dans cette fiole.

Le plus important est qu'après avoir bu le contenu de la fiole, cet étrange poison, l'Empereur et moi n'aurons plus aucun lien. Le lien de sang sera totalement rompu. Je pourrais ensuite fuir, le tuer, enfin... faire ce dont j'ai envie. Plus rien ne pourra m'arrêter. Je pourrais me battre à nouveau pour mon royaume, pour mon peuple, pour mon titre, pour ce que mon père m'a laissé. 

En entendant quelqu'un toquer à ma porte, je chasse mes pensées et cache la fiole dans la ceinture de ma robe. J'autorise à la personne en question d'entrer, et je suis surprise de voir une des jumelles, Illara. 

- Venelia, j'ai besoin de ton aide. Me dit-elle.

- Dis-moi.

- Azaël... il pense que j'aime quelqu'un d'autre. Me dit-elle faiblement. Il n'a pas compris que c'était lui. J'ai besoin de toi.

Je prends sa main dans la mienne.

- Lui as-tu avoué ? Lui demandais-je.

- Non, comment oserais-je ? Dit-elle doucement. Et si cela n'est pas réciproque ? Et s'il le dit à mon frère ? Mon frère me tuera, Venelia ! Il me préférera morte qu'épouse d'un mortel !

En l'entendant parler, j'espère secrètement que ce poison tuera l'Empereur. Même si c'est leur frère, Illara et Kayda seront libre de leur crainte envers lui. Elles ne méritent pas un frère comme lui.

- Il ne lui dira rien, je peux te l'assurer. Lui dis-je en souriant légèrement. Azaël n'oserait pas, car je suis presque sûre que tes sentiments sont réciproques.

- Co-Comment le sais-tu ? Bégaye-t-elle.

- Oh, j'ai des yeux, Illara. Dis-je en riant. Si tu veux mon avis, avoue-lui tout. Ne perdez pas plus de temps, car le temps, c'est ce qui nous manque cruellement. Dis-lui, avant que ce ne soit trop tard.

Ses yeux se remplissent légèrement de tristesse. Je sais que j'ai dis que je n'encouragerais jamais les relations entre les vampires et les humains, mais... c'est plus fort que moi. Azaël est une bonne personne, il mérite d'être heureux. Et Illara aussi. Elle est différente de tous les vampires que j'ai croisée.

On aurait presque dit que c'est une humaine. Et ce n'est qu'une adolescente... elle est si innocente, si naïve et si douce. On ne peut pas lui en vouloir.

- Merci, Venelia. Dit-elle en se levant, avec un sourire radiant. Je vais suivre tes conseils, merci.

Je lui souris avant qu'elle ne lève.

- Où vas-tu ? Lui demandais-je.

- C'est bientôt l'heure du dîner. Me dit-elle. Je vais retourner auprès de Kayda, pour qu'elle ne dîne pas seule. 

Je hoche alors la tête. Elle s'en va de mon appartement, et je me prépare pour sortir également. Je repasse ma robe avec mes mains en me levant puis prends un grand souffle avant de sortir.

Je rejoins d'un pas rapide la salle à manger, espérant arriver avant l'Empereur. Je tente de contrôler ma respiration après être arrivé dans la salle à manger, l'Empereur n'est pas là. Je me dirige vers sa bouteille de sang en regardant autour de moi.

Je sors la fiole, et vide son contenu dans la bouteille, en faisant attention de ne pas faire tomber de gouttes. L'odeur du sang est nauséabonde mais je tente de me contrôler. Je referme ensuite la bouteille, et range la fiole vide dans ma ceinture. Je m'approche de mon siège, et avant que je ne puisse m'asseoir, j'entends sa voix.

- Bonsoir, Venelia.

Les battements de mon cœur s'accélèrent. Il est là. Je prends une grande inspiration avant de m'asseoir. 

- Bonsoir...

Il s'assoit.

- Avez-vous passés une bonne journée ?

La servante arrive.

- Oui.

Elle lui verse du sang dans son verre.

- Ma sœur est venue vous voir.

Il prend son verre en main.

- Oui, pour discuter.

Et l'amène à sa bouche.

- Rien de grave, j'espère ?

Je secoue ma tête, tenant le couteau fortement dans ma main tremblante. Rien n'a changé.

- Qu'attendez-vous ? Me demande-t-il. Mangez.

Je hoche la tête, puis prendre mes couverts en main. Il se ressert un second verre.

- Je pensais que vous seriez habitués depuis, mais cela semble toujours vous dégoûter. Dit-il en souriant.

Je tente de réprimer le frisson de peur qui me vient lorsque je le vois commencer à tousser. Il amène sa main à son cou, comme si cela l'irritait. Je ferme mes mains en poings, craignant que cela soit l'effet du poison.

- Venelia, qu'avez-vous... fait ? Dit-il difficilement. 

Je me lève alors de table, je ne sais pas si le poison a fait effet alors je ne prends pas le risque de le poignarder au coeur. L'Empereur tente de se relever également mais il tombe au sol. En tombant, il se tient au bas de ma robe, effrayé.

- Venelia...

Je tente de dégager sa main de ma robe pour que je puisse fuir, mais sa prise est bien trop forte.

- Lâchez-moi ! Dis-je avec panique.

A tout moment, un de ses gardes peut entrer et mettre fin à ma vie sur le champ. M'attachant à ma vie, je tire ma robe du mieux que je peux et éventuellement, il ne la tient plus. Enfin, il la tenait tellement fort que le bas a fini par se déchirer.

- Venelia, ne... partez pas !

Il allait attraper de nouveau ma robe, mais je m'éloigne à tant. Il tentait de m'attraper avec désespoir, mais je ne lui laisse aucune chance et je cours. Je cours, tout en l'entendant m'appeler désespérément. 

Etrangement, il n'y aucun garde. Aucune servante. J'en profite pour me diriger vers la sortie du palais. Sentant enfin la liberté. Je souris, lorsque je me rends compte que je suis à l'extérieur du palais.

Mon Dieu.

Mais cette joie se transforme rapidement en horreur lorsque je remarque que ma vue s'est assombri, et que mon corps s'écrase contre le sol froid, inconscient.

Blood's CrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant