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Le lendemain, je me prépare. Je porte un pantalon et au-dessus un haut. J'attache ensuite mes cheveux en queue de cheval. Les jumelles m'attendent en bas. Je me regarde une dernière fois dans le miroir avant de sortir de l'appartement.

- Votre Majesté ! S'écrie Azaël en courant vers moi.

Je m'arrête pour lui faire face et lui, avait la tête baissée, gênée de me regarder habillé de cette façon.

- Sa Majesté l'Empereur a refusé de vous laisser utiliser le terrain d'entraînement aujourd'hui. Me dit-il. Il refuse que vous enseignez l'épée à ses sœurs.

- Et toi, bien-sûr, tu n'as pas pu retenir ta langue ! Dis-je en colère. Je t'ai demandé de vider le terrain pour moi, pas de prévenir l'Empereur !

- Votre Majesté, je... je ne pouvais rien faire sans son accord. Dit-il doucement.

Me rappelant de la joie qu'éprouvait ses sœurs hier, je refuse de le laisser faire ce qu'il veut.

- Très bien. Ne videz pas le terrain. Lui dis-je froidement. Mais je ne m'empêcherais pas d'y aller tout de même.

- Non, votre Majesté, vous ne pouvez pas !

Mais je ne l'écoute pas. Je me dirige vers la chambre des jumelles pour les amener avec moi. Elles doivent être au courant elles aussi. Je ne vois plus Azaël derrière moi, alors je me doute qu'il soit partit prévenir l'Empereur. J'entre dans la chambre et les vois assises et prêtes.

- Allez-y, les filles. Leur dis-je. Notre entraînement nous attend.

- Mais Revan a dit... commencent-elles.

- Allons-y. Répétais-je. Si vous voulez apprendre à manier l'épée comme vous le dites, suivez-moi. Sinon, restez. Je vais m'entraîner moi-même.

Puis je sors de leur appartement et descends les escaliers du palais. Je sens très rapidement deux personnes me suivre, je souris discrètement, ravie de ma petite victoire.

Je sors du palais et me dirige vers le terrain. Je vois les soldats de l'Empereur s'entraîner. Puisque l'Empereur a refusé de vider le terrain pour nous, alors nous ferons notre entraînement à leur côté.

Mais avant que je ne puisse être vue, je sens quelqu'un me tirer vers l'arrière. Je n'ai pas besoin d'être un génie pour comprendre que c'est l'Empereur. Il me tire vers l'arrière et il me couvre de son long menton.

- Mais qu'est-ce que vous faites ?! M'écriais-je.

Je me tourne pour lui faire face. Ses sœurs se sont mises sur le côté, et lui me regardait sévèrement. Il était en colère. Très en colère.

- À quoi jouez-vous ? Siffle-t-il entre ses dents. Ces hommes auraient pu vous voir dans cette tenue !

- Et alors ? M'exclamais-je. Personne n'allait me voir si vous n'aviez pas refusés de nous laisser le terrain de libre.

Il s'approche de plus en plus de moi, réduisant l'espace nous séparant. Je peux désormais sentir son souffle frapper mon visage.

- Si je n'ai pas pu voir la forme de votre corps, aucun autre homme n'y a le droit. Dit-il en serrant sa mâchoire. Vous êtes mon épouse ! Pas la leur. Vous m'entendez ?

- Ce n'est pas dans les coutumes de laisser transparaître les formes par les vêtements, certes. Dis-je en le défiant du regard. Mais je ne suis pas réellement votre épouse. Vous le savez. Alors cessez cette vaine jalousie. Cela ne vous convient pas du tout.

Mais il ne se calme. Il est toujours si en colère que d'autres hommes auraient pu voir ce qu'il n'a jamais vu. Dans le monde des mortels, porter un pantalon montrant la forme des jambes n'étaient pas très bien vus. Mais pour les entraînements, cela était normal. Cependant, l'Empereur me fait croire qu'ici cela n'est pas du tout toléré.

Et cette crise de jalousie n'en est pas réellement une, je sais. Son honneur est en jeu. Et cela me fait plaisir d'en jouer. Cela me fait plaisir de le sortir de ses gonds, de lui montrer qu'il ne contrôle pas tout.

- Que regardez-vous ?! S'écrie l'Empereur.

Je tourne la tête vers ma gauche et remarque que tous les soldats nous regardaient désormais. Enfin, ils regardaient surtout l'Empereur.

- Allez, partez d'ici. Leur commande-t-il. L'entraînement est terminé pour aujourd'hui. Partez tous !

Je fronce les sourcils alors que les hommes s'en vont et le terrain se vide très, très rapidement.

- Mais pourquoi-

Il ne me laisse pas le temps de finir ma question qu'il m'interrompt en m'invitant à avancer vers le terrain, de sa main.

- Allez-y. Le terrain est vide. Faites ce qui vous plaira. Dit-il.

Et je suis plus que surprise. Mais je me ressaisis, puisque j'ai le droit d'aller sur le terrain, je ne vais pas m'en priver. Avant de m'en aller, je retire le long manteau qu'il m'a posé sur le corps, puis le lui tend.

- C'est à vous. Lui dis-je.

Il reprend le manteau, sans dire un mot. Je me dirige ensuite vers le terrain, mais vois que les jumelles ne bougent pas. Je les encourage alors, les appelant à s'avancer.

- Par contre, je n'autorise pas à mes sœurs à faire ce genre d'activité. M'interrompt-il.

- Pourquoi cela ? Lui demandais-je. Elles-même le veulent. Elles sont assez grandes pour décider de ce qu'elles veulent. Non ?

Il tourne sa tête vers ses sœurs, les fixant une à une. Il ne dit rien, comme s'il s'est créé un débat dans sa tête, pour savoir quelles décisions prendre. Enfin, il finit par leur demander si c'est ce qu'elles veulent. Elles l'affirment.

- Bien, souffle-t-il, bien... Allez-y. Partez, préparez-vous.

Ses sœurs hochent la tête en souriant, puis s'en vont en courant. C'est effroyable. Ses propres sœurs le craignent. Et je sais que dans ce cas, je dois le craindre encore plus. Mais je n'y arrive pas. J'aime le défier. J'aime le pousser à bout. J'aime voir ses yeux virer au rouge dû à la colère.

- Et qui me dit que vous n'allez pas saisir cette occasion pour tuer mes sœurs ? Me demande-t-il avant que je ne m'en aille.

- Je ne suis pas aussi lâche que vous pour tuer des innocents. Lui dis-je froidement. Si je devais tuer vos sœurs, je l'aurais fais depuis longtemps.

Il s'approche alors et se penche vers mon oreille. Il ne parle pas tout de suite, il reste figé un instant avant de prendre une grande inspiration.

- Je vous promets que s'il arrive quoi que ce soit à mes sœurs... Murmure-t-il. Je n'aurais aucune pitié, votre torture durera des décennies. Je vous ferais subir tout ce qu'il y a de plus pire, jusqu'à ce que vous me suppliez de vous épargner à genoux.

Puis il s'en va, me laissant un léger frisson de peur.

Blood's CrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant