Depuis le balcon, je peux voir au loin mon royaume disparaître derrière le brouillard. Cela me rend si triste. Il y a quelques semaines de cela, j'errais dans les couloirs de mon palais, ne me doutant pas un instant que je deviendrais l'épouse de l'Empereur des vampires.
Si je ne détestais pas l'Empereur, j'aurais pu être si puissante. Mais je n'arrive pas à mettre cette haine de côté. Chaque fois que je regarde la cicatrice qu'il m'a laissé dans la main, où quand je me rappelle des moments où il utilisait ces illusions contre moi tout en se moquant, je me dis qu'on ne pourra être rien d'autre que des ennemis.
Je lève la tête vers le ciel et ferme les yeux.
- Maman. Dis-je en m'approchant d'elle.
Elle dort, alors je m'assois devant elle, regardant chaque parcelle de son visage.
- Tu es belle, ma maman. Dis-je en souriant. C'est dommage que tu ne m'aimes pas. J'aurais aimé que tu me souris une fois. Tu es belle quand tu souris, maman.
Profitant de son inconscience, je pose mes mains sur ses cheveux et les lui caresse lentement avant de lui embrasser délicatement la joue.
Elle se réveille en sursaut, et me pousse. J'atterris au sol, encore sonné par ce qu'il vient de se passer. Elle semble effrayée.
- Qu'est-ce que tu fais ici ?! S'écrie-t-elle.
- Je... je voulais te voir, maman. Dis-je faiblement.
Elle tire ses cheveux en se mettant à crier hystériquement. Moi, je n'avais pas bougé.
- Pars ! Crie-t-elle. Pars, je ne veux pas te voir !
Je me mets à sangloter, alors qu'elle criait toujours de façon hystérique. Enfin, la porte s'ouvre sur mon père. En voyant l'état de ma mère, il court vers moi et me prend dans ses bras.
- Je n'ai rien fais, papa. Dis-je en pleurant. Je te promets, je n'ai rien fais !
Il ne parle pas, il me porte dans ses bras et me sort de la chambre. Je pleurais dans ses bras et il tentait de me consoler. Une fois dans ma chambre, il me pose dans mon lit.
- Papa... Dis-je faiblement. Je suis désolée !
- Tu n'as pas à l'être, mon cœur... Dit-il doucement.
Il sèche mes larmes puis me prend ensuite dans ses bras.
- Je te ferais oublier tout cela, mon ange. Je te le promets.
J'ouvre les yeux et remarque que mes joues sont mouillés. Je ne sais même pas pourquoi je pense à ma mère. Je l'ai sûrement associé sans le vouloir à la nuit. Dans mes souvenirs, chaque lieu où je la voyais était teinté de noir, privé de lumière même si la pièce était plus qu'illuminé.
Pendant longtemps, j'ai détesté la lumière du jour car je pensais que c'était ce qui la rendait triste, que c'était la nuit qui la réconfortait. Et je me suis détesté, pensant que je pourissais son existence. À vrai dire, je ne lui en veux pas.
Et je suis contente d'avoir eu un père qui tentait de me protéger de ses ténèbres.
C'est peut-être triste à dire, mais la mort de ma mère l'a soulagé et m'a également soulagé. Alors que les hommes versaient de la terre sur son cercueil, j'ai eu l'impression de renaître à nouveau. J'ai eu l'impression de voir les couleurs et la lumière pour la première fois.
Et c'est là que j'ai rencontré Edham, mon premier amour...
- Venelia...
Je me lève de mon fauteuil en sursaut. Sa voix. Je me tourne, et la vois. Je cligne des yeux plusieurs fois avant d'en être certaine.
- Maman ? Soufflais-je.
Elle semblait en paix. Elle ne hurle pas, ne pleure pas. Elle me regarde seulement en souriant. Je m'approche d'elle. Elle n'est pas réelle. Elle ne peut pas être réelle.
Et mes doutes se confirment lorsque je vois l'Empereur à l'arrière, me regardant sans dire un mot.
Voyant rouge, je sors ma dague et m'approche dangereusement de lui.
- Vous êtes partis trop loin, cette fois. Dis-je agressivement.
Puis je pose la dague sur sa gorge, le regard rempli de haine. Il me regard surpris, comme s'il ne s'attendait pas à cela. Mais il dissimule très rapidement cette surprise par de la moquerie. Encore.
- Allez-y. Dit-il en souriant. Égorgez-moi, Venelia.
- Venelia...
La voix de ma mère à l'arrière me déboussole. Cela semble si vrai, comme toutes ses illusions qu'il a utilisé contre moi. Plus cette voix continue, plus cela me rend folle. Cela me rend folle jusqu'au point où je le poignarde au cou, sans qu'il ne bronche, sans qu'il ne montre un signe de douleur.
- Ça suffit ! Criais-je, les larmes aux yeux. Faites la taire !
Il pose ensuite sa main sur ma main tenant la dague et la retire sèchement de son cou.
- Je suis immortelle, vous semblez l'oublier encore. Dit-il.
J'ai un mouvement de recul en voyant la plaie dans son cou se refermer parfaitement, comme si je ne venais pas de lui planter une lame dedans. La seule preuve qu'il y a eu de ma dague dans son cou est la trace de sang. De son sang.
- Et vous semblez avoir oublier ma mise en garde, également. Dit-il doucement. Que si cela revenait à se reproduire, j'allais grave mon initial là où se trouve votre cœur.
- Vous avez créés l'illusion de ma mère ! Dis-je, la voix tremblante de rage. Vous n'aviez pas le droit ! Vous n'avez aucun droit !
Il s'approche de moi rapidement. Je n'ai même pas eu le temps de le voir, il s'est approché comme une ombre et m'a tenu fortement le poignet. Sa force est multiplié par dix comparé à la mienne, ce qui me fait énormément mal.
- Vous devez comprendre que j'ai tous les droits. Dit-il doucement. Absolument tous les droits. De vous faire mal, de vous rendre heureuse, de vous mettre en colère, de vous briser le cœur et même de mettre fin à votre vie.
Je le regarde, les sourcils froncés.
- Je crois que vous n'avez pas compris qui je suis. Dit-il en s'approchant de mon visage. Je suis Revan, Empereur Revan, descendant du vampire originel, le premier vampire, et je suis le vampire le plus fort au monde. En fait, je suis la créature la plus puissante. Alors rien ne peut m'empêcher d'agir de la façon dont je désire. Pas même vous.
Je suis beaucoup trop en colère pour me laisser impressionner par ses mots. Pourtant, il ne dit rien que je ne connais pas.
C'est très audacieux de ma part de penser que je peux le vaincre, mais j'ai toujours de l'espoir.
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Blood's Crown
RomanceLa Reine des humains et l'Empereur des vampires se retrouvèrent tous deux au cœur d'une guerre datant de plusieurs siècles, dès leur ascension au trône. Dès l'instant où la guerre prit fin, un des deux dû se soumettre à l'autre. Malgré leur haine et...