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Tout le palais était au courant. Tous me regardaient différemment, est-ce de la peur ? De l'admiration ? Du mépris ? Je n'arrive pas à le discerner. Mais je suis les conseils de Revan ; faire comme si de rien n'était. Plus facile à dire qu'à faire. J'ai du sang sur les mains, désormais.

- Tu ne veux vraiment pas sortir de ta chambre ? Me demande Kayda. L'air frais te fera du bien.

- Tout le monde me regarde. Dis-je doucement. Et je ne sais pas quelle réponse leur donner. Ils pensent sûrement que je suis une meurtrière, sans savoir qu'il y a une histoire derrière.

- Tout le monde te regarde car tu es leur Impératrice, Venelia. Rétorque Illara. Ils ont peur d'assister à ta chute, nous avons tous peur. Tu es le pilier de cet Empire, si tu ne vas pas bien, si tu es détruite, alors tes sujets le sont aussi. As-tu oubliée comment nous nous sommes tous agenouillé devant toi ?

Je relève la tête, quelque peu encouragée par ses paroles, me rappelant les devoirs que j'aie. Je n'ai pas le droit de m'effondrer. Pas maintenant.

- Tu es au-dessus de nous tous, Venelia. Au-dessus de l'Empereur lui-même. Continue Kayda. Nous ne disons pas cela pour te faire plaisir, mais pour te faire comprendre que sans toi, l'Empereur n'est plus. Et sans l'Empereur, cet Empire n'est plus. Tu es le pilier de toute chose... tu es l'ange qui empêche mon frère de se jeter en enfer.

Et je comprends pour la énième fois que je suis importante dans la vie de Revan. Mais il est aussi important dans ma vie. Non... non, pas important... mais nécessaire. Oui, car j'ai besoin de lui. A chaque instant. A chaque seconde. J'ai besoin de lui.

J'ai toujours eu besoin de lui.

Mais il fut un temps où ce sentiment de besoin me semblait mauvais, dégoûtant, mais maintenant... maintenant j'embrasse ce sentiment de tout mon cœur, comme si ma vie en dépendait.

Je me fais arracher de mes pensées par quelqu'un qui toque à la porte. J'autorise la personne d'entrer et sans surprise, c'est Azaël. Il s'incline comme à son habitude, avant de me relayer l'information qu'il avait appris.

"Le prince des fées a été enterré à côté de sa mère." Et j'en suis heureuse. Je suis contente parce que cette nouvelle n'a pas eu l'effet que je pensais qu'elle aurait sur moi. Il n'y avait pas de chagrin dans mon cœur. Juste le soulagement que tout soit terminé. Il est vraiment mort et ne reviendra pas pour la troisième fois.

Je me lève alors, m'excusant devant les jumelles. Maintenant qu'un de mes plus grands problèmes n'est plus, alors il est temps pour moi de me concentrer sur lon futur avec Revan. C'était tout ce qui me restait. Et le plus gros soucis de ce futur est l'immortalité. Pouvais-je y accéder ?

Je sors du palais, et à l'arrière, je rencontre la sorcière de mon ancien royaume. Elle n'était pas la plus puissante, mais elle était assez savante pour répondre à mes questions.

- Votre Majesté... que dites-vous ? S'exclame la sorcière. Rejeter votre mortalité damnera votre âme à jamais. Vous ne pouvez pas détruire le court des choses. Être immortel est une immondice et-

- Je n'ai pas demandé ce que tu penses de l'immortalité. La coupé-je, irritée. J'ai demandé si je pouvais devenir une vampire sans risque.

- Je... Le risque zéro n'existe pas... cependant, un humain peut devenir un vampire sans soucis. Rare sont ceux qui ne survivent pas.

Je soupire de soulagement. Mon côté humain est sain et sauf alors.

- Mais je ne suis pas entièrement humaine comme je l'ai dis dans ma lettre. La rappelé-je. Qu'en est-il de cela ?

- Votre Majesté, êtes-vous certaine de vouloir le savoir ?

J'acquiesce. Il est vrai que je ne le voulais pas, à cause de mon géniteur, mais il est nécessaire de le savoir si je veux accéder à l'immortalité.

- Vous êtes un Phoenix.

Je me sens légèrement trembler. Voilà ce qu'était l'homme qui s'était introduit dans la chambre de maman. Un Phoenix. Cet oiseau de feu, cru disparu depuis maintenant des siècles. Et je suis l'un d'eux.

- Cependant, vous avez longtemps rejetés ce côté, alors vous n'avez pas hérités du pouvoir de vous changer en oiseau. La seule chose que vous avez hérités sont les flammes, et les ailes. Continue-t-elle.

- Sont-ils immortels ? Peuvent-ils devenir des vampires ?

- Malheureusement, non. Enfin, pour les hybrides. Un Phoenix peut vivre aussi longtemps qu'il le voudra mais vous... votre côté humain est dominant, alors vous êtes mortelle. Dit-elle. Et concernant la transformation en vampire, je ne peux rien dire avec certitude, puisque jamais un Phoenix n'est devenu un vampire... mais le sang ne fait jamais bon mélange avec le feu.

Tous mes espoirs se sont fait détruire devant mes yeux. Comment suis-je censée annoncer cela à Revan ? Il sera aussi détruit que moi.

- Mais je veux devenir une vampire. Je ne veux pas vieillir, je ne veux pas mourir. Je ne veux pas laisser mon mari ! Dis-je faiblement. N'y a-t-il réellement aucune solution ?

- Je suis sincèrement désolée... Dit-elle doucement. Toutes les solutions se terminent de la même façon ; la mort. Je vous conseille d'accepter qui vous êtes... vous ne pouvez pas le changer. Toute chose grandit, puis prend fin. C'est ainsi... c'est l'ordre des choses. Et perturber cette ordre a de terribles conséquences.

- ... Tu peux disposer.

Et sans même lui laisser la chance de répondre, je m'en vais. Depuis que Revan est dans ma vie, j'ai une peur terrible de la mort. Je ne suis pas prête. Je ne suis pas prête de mourir, je ne suis pas prête de le laisser ici. Seul. Et de partir seule. Cruel est de donner du bonheur durant une soixante d'années à un être qui vivra ensuite plusieurs milliers d'années sans sa source de bonheur.

Cruel.

Puis je retourne dans le palais, enfermant ma déception et mon désespoir dans le cœur. Revan saura tout, mais pas tout de suite... je ne veux pas briser notre bonheur. Pas maintenant.

Blood's CrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant