9.

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Je suis l'Empereur jusqu'à notre appartement. Je me sens mal. Cet Empire et ce palais ne m'inspirent rien de bien. Et voir des humains durant cette "fête" m'a mis encore plus mal à l'aise. Ils sont des nôtres, mais à la fois, ils sont des traîtres.

Tout à l'heure, mon sang s'est glacé lorsque cette humaine s'est approchée de moi avec son époux, un vampire. Une des jeunes filles qui était porté disparus durant des mois, pour laquelle j'ai dû réconforter sa mère. Cette pauvre mère doit toujours se demander ce qu'est devenue sa fille, sans se douter un seul instant qu'elle a épousé un vampire.

Je chasse mes pensées en voyant un seul lit dans la chambre. Je fais les gros yeux. Je ne vais pas dormir ici, n'est-ce pas ? Pas à côté de ce monstre !

- Que se passe-t-il, ma chère épouse ? Me demande-t-il. 

- Vais-je dormir ici ? Lui demandais-je.

Au lieu de me rassurer, il se met à rire. 

- Oui. Dit-il en déboutonnant sa chemise. Cela ne vous posera pas de problème, n'est-ce pas ? Nous sommes mari et femme, après tout. 

- Je ne suis pas votre femme ! Crachais-je.

Il sort alors un poignard qui était accroché à sa ceinture, il pose ce poignard de force dans ma main. Je fronce les sourcils, ne sachant pas comment pouvait-il me faire confiance à ce point. Je peux planter ce poignard dans son coeur, et je serais libre.

- Puisque vous n'êtes pas ma femme, poignardez-moi. Mais lorsque vous l'aurez compris, il sera trop tard. Me dit-il. Vous mourrez.

- Que voulez-vous dire ? 

- Vous êtes mon épouse, alors votre sang est lié au mien. C'est-à-dire que vous êtes en vie grâce à moi. Dit-il en souriant. Si je meurs, vous mourrez également. Car le mariage fait de nous un seul être. 

Je blêmis. Alors je ne peux même pas penser à prendre sa vie, sans devoir perdre la mienne. Je ne le savais pas. Et même si je le savais, cela n'aurait rien changé. Je l'aurais tout de même épousé. Je vais devoir chercher un moyen de défaire les liens qu'il a crée.

Je m'enferme ensuite dans la salle de bain, me lave puis me change avec une de mes robes de chambre. Je n'ose pas sortir ainsi devant lui. Dieu sait ce qu'il est capable de me faire. Mais je n'ai rien d'autre à porter. Je prends un grand souffle, puis ouvre la porte et sors.

Dès lors qu'il me voit, je le vois me reluquer de bas en haut, sans gêne. Et ses yeux deviennent rouges. Vraiment rouges. C'est effrayant...

- J'avais oublié à quel point les humaines sont délicieuses. Dit-il en souriant perversement. 

Il me dégoûte. Et je me dégoûte de pouvoir lui montrer autant de chair. Mais je n'avais pas le choix. Vu comment il me regarde, j'ai peur qu'il me saute dessus et qu'il me force à faire ce dont je n'ai pas envie.

- N'allez-vous venir pas dormir ? Me coupe-t-il de mes pensées.

- Vous... Vous n'allez pas me toucher. Lui dis-je, tentant de paraître ferme.

- Malgré l'idée tentante, vous toucher me dégoûte au plus haut point. Dit-il froidement. Ne vous flattez pas. 

Malgré son ton insultant, je soupire de soulagement. Si mon corps le dégoûte alors j'en suis ravie. Je m'approche de notre lit et m'endors sur le bord. Si je fais un faux mouvement dans mon sommeil, je tomberais sur le sol.

Rapidement, je sens le matelas s'affaisser, signe qu'il s'est endormi derrière moi. Mes mains se mettent à trembler. Je ne me sens pas à l'aise. Le savoir à mes côtés durant toute la nuit n'est pas rassurant. Je dois faire attention, car si sa mort entraîne la mienne, ma mort n'entraîne pas la sienne. Il peut me tuer durant mon sommeil.

Mais j'essaie de chasser cette pensée. Je dois penser à quelque chose de positif. Et la première pensée qui me vient est...

Edham.

Je ferme fortement les yeux et pense à tous nos moments ensemble. Malgré tout, Edham est la seule bonne chose qui me soit arrivé dans ce point. Lorsque je me sentais triste, c'était vers lui que je courrais. Depuis petite. Il était mon ami, mon meilleur ami. Et parfois, un amant. Un amant pour lequel je n'avais aucun sentiment.

Je me rappelle encore de ses lèvres sur les miennes, je me rappelle de la façon dont il me tenait, dont il me voulait. Je pense que j'avais besoin de me sentir aimé, et c'est à son contact que je le sentais réellement. Et ses souvenirs sont si forts que j'en oublie la présence de l'Empereur derrière moi.

Si ce n'était pas pour lui, je serais déjà en train de préparer mon mariage avec Edham. J'allais épouser un homme qui m'aime, un homme capable de tout pour me voir sourire, pas un homme qui me déteste et qui est prêt à me tuer à n'importe quel moment.

- Vous pensez à un autre homme. Entendis-je. Je n'aime pas cela, sachez-le.

Je fronce les sourcils sans me retourner. Comment peut-il le savoir ? Et comme s'il pouvait entendre ma question, il y répond :

- Votre rythme cardiaque s'est excessivement accéléré, et bien que flou, je peux avoir un aperçu de ce que vous pensez.

Mes joues deviennent rouges de honte. Je ne le savais pas... sinon, j'aurais fais plus attention.

- Vous n'êtes pas fidèle, chère épouse. Souffle-t-il.

- Je le suis. Rétorquais-je froidement. Je ne contrôle pas mes pensées, seulement.

La honte s'en est allé. En fait, je suis bien heureuse qu'il ait vu que je pense à quelqu'un d'autre, pour qu'il ne se croit pas très important. Je devais épouser un autre homme. Pas lui. Pas cette créature de la nuit, ce buveur de sang, immortel et ennemi des hommes.

- Alors je les contrôlerais pour vous.

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas ce qu'il veut dire. Avant que je ne puisse prononcer un mot, je vois comme un rideau se posant sur mes yeux, me forçant ainsi à m'endormir...

Blood's CrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant