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Le réveil fait mal. Ma tête me fait souffrir. Ma vue est troublé. Et tout mon corps est ramolli. Je ne comprends pas comment je peux être dans une telle douleur, et je ne me rappelle plus de rien. J'essaie de recoller les morceaux en même temps que je me lève.

Surprise, je vois des barres. Je suis dans une cellule. Et je dormais sur un lit en béton, d'où mon mal. Petit à petit, je me rappelle de tout.

De l'Empereur qui était sol, souffrant à cause du poison.

De moi qui lui a infligé cela avant de m'enfuir. M'ont-ils attrapés ?

Je me mets à paniquer, à l'idée d'avoir fait tout cela pour rien. Et je panique encore plus lorsque j'entends sa voix :

- Enfin réveillée ?

L'Empereur. Il est là. Devant moi. En le voyant, mon premier réflexe est de mettre au fond du lit en béton, amenant mes jambes contre moi.

- N'ayez crainte, je ne vous ferais rien. Que pourrez faire un fantôme, après tout ? Dit-il doucement.

- Un fantôme... ? Répétais-je d'une petite voix.

- Avez-vous oubliés ? Vous m'avez tués lors de notre dîner. Me rappelle-t-il. Vous ne vous êtes même pas retournés.

Mon cœur se met à battre rapidement. Mon cerveau joue-t-il avec moi ? Je m'approche de l'Empereur et le touche afin de m'assurer que ce ne soit pas lui. Et ce n'est pas lui. J'arrive à passer ma main à travers lui. Ce n'est pas lui.

- Voyez ? Je suis le fantôme de Revan. Dit-il doucement. Et je compte vous hanter, pour le crime que vous avez commis.

- Non... Dis-je en secouant ma tête. Non, je suis en train de rêver. J'ai réussis à m'échapper. N'est-ce pas ? J'ai réussis ! J'étais sortis du palais. Je...

- Vous vous êtes évanouis, puis vous avez été attrapés par les gardes. Me dit-il en haussant des épaules. C'est bête, hein ? Si proche du but...

Je tiens ma tête entre mes mains. Ce n'est pas possible. Je dois être en train de rêver.

- Votre repas. Entendis-je.

Cette fois, ce n'est pas l'Empereur. C'est Azaël. Il ouvre la cellule et me pose un plateau de nourriture.

- Azaël ! M'exclamais-je. Azaël, dis-moi, l'Empereur est-il réellement mort ?

Il me lance un regard noir.

- Oui. Dit-il froidement. Illara sera bientôt couronné impératrice... à cause de vous.

Je sens mon cœur se déchirer. Pas pour l'Empereur. Mais pour elle.

- Et lui ? Dis-je en pointant du doigt le fantôme de l'Empereur. Le vois-tu ? Pitié, dis-moi que tu le vois.

Il tourne sa tête vers là où je pointe du doigt.

- Non, je ne vois rien. Me répond-il. Mangez avant que cela ne refroidisse, votre Majesté.

Puis il s'en va. Non... non, ce n'est pas vrai. Ce n'est pas possible ! Je dois rêver ! Je ne peux pas vivre le restant de ma vie dans une cellule, avec le fantôme de mon ex-époux ! Ce n'est tout simplement pas possible !

- Illara connaîtra le même sort que moi, alors. Dit-il en riant tristement. Couronné à seize ans.

- Je... Je ne voulais pas. Je n'y ai pas pensé. Je...

- Bien-sûr que vous n'y avez pas pensés ! Vous n'avez pensés qu'à vous-même. Me reproche-t-il. Vous êtes égoïste. Est-ce si mauvais que cela d'épouser le plus puissant des êtres ?

Je passe mes mains dans mes cheveux. Je vais perdre la tête.

- Je dois trouver un moyen de fuir, je n'ai pas fais tout cela pour rien ! Me plaignis-je.

Je me lève alors et m'approche des barres de la cellule, regardant à l'extérieur.

- Vous n'allez pas réussir. Me dit le fantôme. C'est ridicule. Demandez pardon à ma soeur, peut-être vous pardonnera-t-elle.

Je ne l'écoute pas. Illara me comprendra, elle n'est pas mauvaise. Elle me comprendra. Elle comprendra que je n'ai pas cela contre elle, que je ne pouvais pas rester avec un homme que je n'aime pas, un homme qui n'est autre que mon ennemi !

- Azaël ! M'écriais-je. Azaël, viens, s'il te plait !

En l'espace de quelques secondes, je le vois arriver devant ma cellule, toujours avec ce regard me reprochant mon crime.

Azaël, bien qu'il soit humain, ne m'est pas loyal. Il n'a jamais fais partis de mes sujets. J'aurais dû le comprendre plus tôt. Il devait être un de ces humains contre moi. Il a prêté allégeance à l'Empereur, il lui a juré loyauté. Je n'ai jamais été sa reine. S'il était bon envers moi, ce n'était que parce que je suis l'épouse de son maître. Enfin, étais... 

- Laisse-moi parler à Illara. J'ai besoin de lui parler. Lui dis-je faiblement.

- L'Impératrice est occupée. Me répond-il. Elle fait le deuil de son frère et doit se préparer pour son couronnement.

Je le regarde avec désespoir. J'ai envie de pleurer. J'ai envie de rentrer chez moi. Sentir mon palais encore une fois. J'ai envie d'aller dormir dans le lit de mon père lorsque j'avais peur le soir, en l'imaginant à mes côtés.

- Et... Elle ne veut pas vous voir. Jamais. Elle vous en veut.

Et sur ces mots, il s'en va. Je me rassois sur le lit en béton, me sentant défaitiste. Puis je me tourne vers le fantôme de l'Empereur. Il est toujours là, me regardant.

- Je ne veux pas voir votre fantôme. Dis-je doucement. Savez-vous où est le fantôme de mon père ? Dites-lui de venir, s'il vous plaît. J'ai vraiment besoin de le voir. 

Il continue à me regarder longuement, face à mon étrange requête.

- Je ne peux pas. Finit-il par dire.

Bien qu'inconfortable, je m'endors sur le lit en béton, en amenant mes jambes contre ma poitrine et mes cheveux couvrent mon visage.

- Pourquoi ? Dis-je la voix brisée. J'ai besoin de lui.

Je sens les larmes monter. J'ai tout gâché. Je ne suis qu'une bonne à rien. Je n'ai même pas pu m'offrir ma propre liberté. Je suis une idiote. Je gâche tout. Je gâche absolument tout. Je suis une incapable. Qui se soucierait d'une incapable ?

- J'ai besoin de ses bras. Dis-je en pleurant. J'ai besoin de mon papa. Il sait me réconforter. Il sait montrer qu'il m'aime... J'ai besoin de lui, je n'ai pas eu assez de lui... Et vous me l'avez pris. Je vous déteste tellement. 

Blood's CrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant