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Le matin est arrivé rapidement. Finalement, Venelia s'est endormie dans mes bras, fatiguée. Je n'ai pas pu dormir, je n'ai que de l'observer tout le restant de la nuit, lui caressant les cheveux.

Après nous être préparé tous les deux, nous sortons tous les deux dans le salon. Azaël m'a prévenu que quelqu'un est venu me voir, et que selon lui, c'est urgent. En entrant dans le salon, je suis surpris de voir sorcière Aradia.

- Mon enfant... te voilà. Me dit-elle en souriant.

Je la regarde en fronçant les sourcils. Je ne comprends pas ce qu'elle fait ici. Je ne pensais pas la voir de sitôt.

- Que fais-tu ici, sorcière Aradia ?

- Je te l'ai dis, n'est-ce pas ? Dit-elle en s'approchant. Lorsque ton âme m'acceptera, je reviendrais.

Encore cette histoire d'âme. Venelia me regarde, confuse, mais je suis aussi confus qu'elle.

- Et ton âme, mon enfant, ma appelé... malheureusement, sa voix n'est pas aussi forte pour être entendue, mais assez forte pour que je l'entende. Ton âme m'a accepté grâce à elle, dit-elle en pointant Venelia du doigt, ta femme. En te donnant la potion, ton âme se rappelle à nouveau.

- De quoi parles-tu ? Je suis perdu. Admis-je.

- ... Préparez-vous, car ce que je vais dire est dur à entendre.

Je tourne le regard vers Venelia. Elle inclut ma femme, et je ne peux que me dire que c'est mauvais signe... peut-être est-ce en rapport avec sa sœur ? C'est la seule chose qui me vient en tête. Et par réflexe, je tiens la main de Venelia.

- Des années en arrière, Revan, ton père a fait appel à moi. Et toi, Venelia, ton père a fait appel à une sorcière d'un rang inférieur au mien. Les deux, dans un seul but ; effacer votre mémoire. Commence-t-elle. Te rappelles-tu lorsque je t'ai dis que votre destin était de vous entretuer ?

Je hoche la tête, attendant la suite pour m'éclaircir.

- Ce qui a empêché ce destin n'était pas parce que tu as visité la reine dans son palais avant votre mariage. Dit la sorcière.

Venelia me regarde en fronçant les sourcils.

- Quand est-ce que tu m'as visité ? Me demande-t-elle. Je ne t'avais jamais vu avant le mariage.

- Je... j'étais rentré dans ta chambre sans que tu le saches. Dis-je en me grattant la nuque.

Venelia allait répliquer mais la sorcière nous interrompt.

- Ce n'est pas le moment, les enfants... laissez-moi continuer. Et s'il vous plaît, ne dites rien jusqu'à la fin. Dit-elle doucement. Donc, je disais... ce qui a empêché ce destin d'arriver est votre première rencontre... lorsque vous étiez petits.

Je la regarde sceptique. Petit ? Petit, je ne connaissais pas Venelia. C'est impossible. Sorcière Aradia doit commencer à perdre la raison, avec l'âge... parce que c'est tout bonnement impossible. Si j'avais connu Venelia, je m'en serais rappelé.

Mais je lui laisse le bénéfice du doute, attendant la suite.

- Revan, Venelia, vous vous êtes toujours connus. Raconte-t-elle. Vous aviez passés des années ensemble, jusqu'à votre adolescence. Et vous êtes tombés amoureux l'un de l'autre... mais lorsque vos pères respectifs l'ont su, ils ne l'ont pas acceptés car comme je l'ai dis, vous étiez destinés à vous entretuer... alors ils ont effacés votre mémoire, vous forçant à être ennemi de nouveau.

Je reste bouche-bé, incapable de trouver des mots. Je serre fortement la main de Venelia, cherchant un peu de réconfort. Elle aussi, reste figée. Elle est pâle, et semble être à deux doigts de tomber dans les pommes. Un sentiment de colère m'envahit, sentant que l'on m'a arraché une grande partie de moi.

- Mais puisque la magie n'a pas été assez forte sur toi, Venelia, ton père t'a créé de nouveau souvenir. Il a remplacé Revan par Edham, et t'a inventé une sœur. Continue-t-elle. En réalité, tu n'as jamais aimé Edham. Tu n'as jamais regardé en sa direction quand Revan était présent. Mais tu tentais de combler le vide de Revan avec le premier venu.

Venelia s'accroche soudainement à mon bras, je l'attrape de justesse avant qu'elle ne touche le sol. C'est trop. Beaucoup trop d'informations d'un coup.

- Ta sœur n'est pas morte, Venelia, car tu n'as jamais eu de sœur. C'était encore un mensonge pour combler le vide, et pour que tu grandisses en détestent les vampires. Dit-elle. Tu as grandis dans un mensonge, ma pauvre fille...

- Stop... stop... Dit-elle les larmes aux yeux.

Venelia recule et pose ses mains sur ses oreilles, fermant fortement ses yeux.

- STOP ! Je vous en supplie, taisez-vous ! Dit-elle en pleurant. Taisez-vous !

Sans me soucier de la présence de la sorcière, je prends Venelia dans mes bras et la serre fort contre moi. Je suis moi-même sous le choc, mais je m'oublie un instant pour la réconforter. Elle en a bien plus besoin que moi.

- Venelia...

- Revan, Revan, dis-moi que je rêve ! Dit-elle avec désespoir. Dis-moi qu'elle ment !

- Venelia, je...

La sorcière s'approche de nous, encore. Je commence à m'énerver. Malgré tout mon respect pour elle, je résiste l'envie de la virer de mon appartement sur-le-champ.

- Je suis désolée de vous avoir causé tant de chagrin, mais il était temps que la vérité éclate, dit-elle d'un ton calme. Il est important que vous sachiez qui vous êtes réellement et d'où vous venez. Maintenant, vous devez décider de la suite. Voulez-vous récupérer vos souvenirs, ou non ?

Je la regarde d'un air noir, ne voulant pas l'entendre. Mais Venelia se calme peu à peu, sa respiration s'apaisant. Elle se détache de moi et se tourne vers la sorcière.

- Non. Dit Venelia.

- Oui. Dis-je en même temps qu'elle.

Je fronce les sourcils. Je comprends que c'est dur pour elle... mais je ne veux pas rester dans l'ignorance. Si j'ai réellement eu un passé avec elle, si j'ai réellement été son premier amour, je veux me souvenir.

- Je ne veux plus rien entendre. Dit Venelia froidement. D'aucun d'entre vous deux. Je vous déteste. Vous n'êtes que des menteurs.

Et sur ces mots, elle sort de l'appartement en furie.

Blood's CrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant