Le lendemain matin, je me réveille avec Venelia dans les bras. Je souris, nichant mon nez dans ses cheveux et humant son odeur. C'est la première fois que je commence une journée aussi bien, et que j'ai passé l'une de mes meilleures nuits.
Je suis enfin devenu son véritable mari.
Petit à petit, son image calme et apaisé disparaît, laissant place à ses yeux qui s'ouvrent lentement. Elle regarde l'entièreté de mon visage, avant de blêmir.
- Mon Dieu... Dit-elle faiblement.
Elle s'enroule à l'aide de la couverture puis se lève pour ramasser ses vêtements, et s'habiller rapidement. Je me redresse, ne comprenant pas sa réaction. Je pensais qu'elle avait autant aimé que moi.
- Venelia, que se passe-t-il ? Lui demandais-je.
- Je suis désolé... je suis terriblement désolé... Dit-elle au bord des larmes. C'était une erreur... je n'aurais pas dû... je...
Je fronce les sourcils. Une erreur ? Non. Non, c'était loin d'être une erreur. Je me relève et porte un bas, avant de m'approcher d'elle.
- Ne t'approche pas ! S'écrie-t-elle. Ne... ne me touche plus ! Mon Dieu, je me dégoûte...
- Venelia, nous n'avons rien fait de mal. Nous sommes mariés.
- Mariés, oui, mais c'était un faux mariage ! Cela n'était pas censé se passer ainsi ! Mon père me détestera. J'ai passé la nuit avec son meurtrier !
Je tente de l'approcher à nouveau mais elle recule.
- Je te veux, encore et encore. Sans arrêt. Soufflé-je. Et cette nuit signifie beaucoup pour moi. Tu es ma femme, tu es la mienne.
- Tu n'as pas que de mauvais côté, Empereur Revan. Dit-elle en souriant. Je t'offre ma première fois, tu es le premier homme à me toucher ainsi... ne l'oublie jamais.
Et face à son regard dégoûté, les mots qui ont été dits dans le secret de cette chambre sont devenus vains. Plus rien n'a d'importance désormais. Venelia est redevenue celle qu'elle était, hostile envers moi.
Et ce cœur que je pensais inexistant, elle venait tout juste de le piétiner.
- Ai-je fais quelque chose de mal, Venelia ? Si c'est le cas, je-
- Oui ! Me coupe-t-elle. Tu disais que les humains sont faibles. Pourquoi ne m'as-tu pas arrêté dans ma faiblesse ? Je suis devenue ma propre ennemie en ayant... mon Dieu, je suis même dégoûtée de le dire.
- C'était indéniable, Venelia. Cela devait se passer à un moment ou un autre. Dis-je doucement. Tu ne peux pas me blâmer quand tu le voulais toi aussi. Et...
Je soupire puis passe une main sur mon visage pour reprendre mes esprits. Je n'avais pas pensé qu'elle allait le regretter à ce point.
- Et si ça ne tenait qu'à moi, je t'aurais fais l'amour dès le premier soir. Je ne t'aurais pas forcé, mais si je le voulais, j'aurais pu te séduire au point de te rendre folle de désir pour moi... Dis-je, faiblement. Mais j'ai attendu. J'ai attendu des mois jusqu'à ce que tu sois prête. Tu ne peux pas me blâmer, Venelia. Pas cette fois.
Elle me regarde longuement avant de prendre des vêtements et s'enfermer dans la salle de bain. Je m'assois sur le lit, repensant à toute la situation, cherchant à savoir si j'ai fauté quelque part. Mais j'ai beau y réfléchir, la conclusion reste la même ; ce moment a été voulu par elle et moi.
Et je peux même aller plus loin que cela, je sais ce que je veux. Je la veux. Venelia, elle, ne semble pas savoir. Elle me veut, mais en même temps, elle n'arrive pas à se l'avouer.
Peu après, la porte de la salle de bain s'ouvre. Elle en sort, habillé d'une magnifique robe bleue. Ses cheveux sont relâchés, et amenés à l'avant. Je pose mes mains sur le lit, derrière mon dos et me penche à l'arrière, la regardant de bas en haut.
- J'ai réfléchis. Dit-elle enfin.
- Conclusion ? Lui demandé-je.
- ... Je ne te priverais pas de... uhm... tu as compris. Dit-elle, à la fois gênée et à la fois froide. Mais tu n'auras que mon corps. Rien d'autre. Je suis ta femme, alors ceci est mon devoir conjugal. J'espère que tu n'attendras rien de plus, sinon tu seras bien déçu.
Je me lève alors du lit, toujours torse nu et me penche vers elle, en la tenant par la taille.
- J'ai goûté à ce plaisir une fois, et j'en suis rapidement devenu dépendant. Soufflé-je. Mais si ce n'est pas une chose que tu désires, si cela ne te fait pas autant plaisir que moi, alors j'attendrais à nouveau.
- Pourquoi ? Je te donne ce que tu as toujours voulu.
- Tu penses que c'est ton corps que je veux ? Lui demandé-je. Punaise. Tu as tout faux. Je veux te faire l'amour, Venelia, jusqu'à ce que ce cœur m'appartienne. Ce n'est pas un devoir...
Elle se racle la gorge puis s'éloigne de moi.
- Comme je te l'ai dis, je vais accomplir mon devoir d'épouse. Répète-t-elle. À toi de décider maintenant... Revan.
Puis elle sort de la chambre. Mais je n'en ai pas finis avec elle. Elle ne veut pas comprendre, elle est tellement têtue. Je veux qu'elle cesse de vivre avec le passé, je veux qu'elle vive dans le présent. Mais... il n'est jamais possible de vivre dans le présent quand le passé ou le futur s'en mêlent.
- Venelia !
Mais à peine ai-je franchis le pas de la porte de notre chambre, que je vois mes sœurs avec Azaël. Azaël tient un journal, la tête baissée. Je me retiens de me mettre en colère. J'avais précisé que je voulais recevoir personne jusqu'à nouvel ordre.
Cependant en voyant leur mine, je comprends que quelque chose de grave est arrivé. En tout cas, je l'espère pour avoir été dérangé.
- Parle, Azaël. Lui ordonné-je.
- Votre Majesté... Dit-il doucement. Vous devez lire ceci.
Puis il me tend le journal. C'est un des journaux officiels du royaume des fées, ils sont basés dans le royaume des fées et dans celui des mortels.
Je lis les quelques premières lignes, et le choc arrive plus vite que je ne le pensais...
"Le prince héritier des fées, le véritable père de l'enfant de la reine des mortels ?"
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Blood's Crown
RomanceLa Reine des humains et l'Empereur des vampires se retrouvèrent tous deux au cœur d'une guerre datant de plusieurs siècles, dès leur ascension au trône. Dès l'instant où la guerre prit fin, un des deux dû se soumettre à l'autre. Malgré leur haine et...