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Je me réveille le lendemain, prenant un instant pour me souvenir des événements de la veille. La fausse Venelia, Emmaline, était déjà debout et habillée. Je passe mes mains sur mon visage, me rappelant à quel point j'ai aimé son touché. Le touché de mon unique amour, Venelia.

- C'était sympa. Dit Emmaline en me coupant de mes pensées. Je sais qui voir désormais lorsque l'Empereur me manque.

Je hoche la tête. Je ne suis pas conte l'idée. J'imaginerais Venelia à chaque fois, jusqu'à ce qu'elle apparaisse réellement devant moi. Mais elle ne doit jamais découvrir ce que je fais avec Emmaline. Elle serait dégoûtée de moi. Elle m'en voudrait. Et là, je perdrais toutes les chances qui me restaient.

- Comment cela fait-il que tu puisses faire des illusions ? Lui demandais-je. De ce que je sais, seule l'Empereur et sa famille le peuvent.

- Ma mère est une sorcière. Dit-elle en s'asseyant. Elle m'a apprise tout sur la magie. Ce n'est pas pour rien que je travaille toujours pour l'Empereur.

J'en apprends des choses.

- Et l'Empereur n'a-t-il pas de noms ? La questionnais-je.

- Oh, bien-sûr que si. Mais seul ses proches connaissent son nom. Tu n'es pas un de ses proches, donc j'évite de le dire. Me répond-elle.

Je hoche la tête, il est précautionneux. Sans que je ne le vois venir, Emmaline se transforme à nouveau en Venelia et s'allonge au-dessus de moi. Je ne peux m'empêcher de sourire et de caresser le visage de ma dulcinée.

- Je me suis rhabillée mais je pense que tu n'as rien d'important à faire. N'est-ce pas ? Me murmure-t-elle.

- N... non... Soufflais-je. Je suis tout à toi.

Elle sourit alors puis pose le drap de mon lit au-dessus de nous deux.

VENELIA

J'ai décidé de ne pas lui écrire. Plus je serais absente, plus il cessera de me courir après. Edham est quelqu'un de bien, je suis certaine qu'il trouvera une femme qui lui correspondra.

Alors que je prenais mon petit-déjeuner, je sens le regard de l'Empereur sur moi.

- Que regardez-vous ? Lui demandais-je sans tourner ma tête.

- Je suis ravi de voir que vous mangez beaucoup plus que le premier jour. Dit-il. En l'espace de quelques jours, vous aviez perdus énormément de poids.

À ses mots, je lâche mes couverts.

- Et je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais il n'y a que les choses que vous aimez. Me dit-il. Des œufs, du bacon, du thé, des pâtisseries en tout genre. Je sais que vous n'aimez pas les pâtisseries avec de la noix de coco, vous en êtes même allergique, alors je les ai retiré. Et vous préférez le chocolat noir que le chocolat blanc, alors c'est ce que vous avez le plus devant vous.

Je fais les gros yeux. Il a remarqué mes habitudes alimentaires. Est-ce une bonne ou une mauvais chose ? Je peine à le savoir. Cela veut dire qu'il m'observe depuis le début, et je ne l'ai pas remarqué. Je ne sais même pas ce qu'il aime manger, à part sa boisson spéciale.

- Étant si proche, pourquoi continuons-nous à nous vouvoyer, Venelia ? Me demande-t-il.

- Parce que nous ne sommes pas proches. Lui répondis-je. Connaître mes habitudes alimentaires n'y changera rien. Nous sommes deux étrangers, unis par un lien de sang.

- Très bien... alors quand vous serez la mienne, de toutes les manières, je vous tutoierais. Dit-il en faisant un sourire en coin. Et je pense que ce moment arrive bientôt.

Je roule des yeux. Comme Edham, il se berce d'espoir. Ils me veulent tous les deux. Mais la seule différence c'est qu'Edham est réellement amoureux de moi... alors que l'Empereur a simplement une envie malsaine de me posséder. Il veut m'avoir, pour prouver au monde qu'il a eu une seconde victoire sur les humains.

- Venelia, je vous aurais. Affirme-t-il. Cela n'est plus qu'une question de temps.

- Si un jour je vous donne la chance de m'avoir... je sauterais du balcon. Lui dis-je froidement. Je me préfère morte que d'être véritablement votre... épouse.

Il pose une main sur son cœur, feignant d'être blessé, avant d'éclater en rire. Peu à peu, ses rires diminuent et il retrouve un air sérieux.

- Je ne vous laisserais pas faire une telle chose, ma chère. Dit-il en se penchant vers moi. Il y a bien une raison pour laquelle je vous ai épousé, alors que j'aurais pu vous tuer.

Je fronce les sourcils. Pour m'humilier, me torturer, faire de moi sa prisonnière.

- Je vous préfère largement en vie que dans la tombe. Souffle-t-il. Ce serait dommage de faire du mal à une si jolie chose...

Il tend sa main vers mon visage, mais je la dégage avant qu'il ne touche réellement ma joue.

- Et si vous voulez toujours vous tuer, je ferais de vous une vampire. Me dit-il en souriant. Une magnifique immortelle.

Je me lève d'un coup de table.

- Vous ne ferez pas une chose pareille ! M'écriais-je. Je mourrais humaine !

- Très bien, chérie. Dit-il en faisant un sourire narquois. Vous mourrez humaine, et revivrez vampire.

- NON ! Dis-je en haussant la voix. Non, vous ne le ferez pas ! Je ne deviendrais pas une vampire. Jamais. Vous m'entendez ?

Il se lève à son tour et s'approche de moi.

- Dans ce cas, vous ne tenterez pas de mettre fin à votre vie, jamais. Me murmure-t-il. Si vous devez mourir, vous mourrez d'une mort naturelle, dans une cinquantaine d'année. Voire plus, si vous êtes chanceuse.

Ma respiration s'accélère alors que la colère s'empare de mon être. Je le déteste. Mon Dieu, que je le haïs. Il est si confiant, si sûr de lui que cela commence à m'inquiéter.

- À ce soir, Venelia.

Puis il s'en va. Il a le don de mettre le doute dans mon esprit rien qu'avec ses mots. Je sais que je peux lui résister, je ne doute pas de mes capacités. Mais c'est comme s'il avait une carte de mon esprit, et qu'il trouve plusieurs chemins dans ce labyrinthe. Un jour, j'ai peur qu'il trouve le seul et unique chemin qui le mènera directement vers mon cœur.

Blood's CrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant