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Je cligne des yeux plusieurs fois. Un enfant. Un enfant ? De moi. D'elle. De nous deux. Un enfant. Une moitié d'elle et une moitié de moi. En une personne. Je me mets à rire de joie, et me relève. Un enfant. Une fille. Un garçon. Moitié vampire, moitié humain.

- Tu ne le veux pas ? Demande-t-elle.

- Je le veux ! Mon Dieu, que je le veux ! Dis-je avec enthousiasme. Je veux tout ce que tu peux me donner. Tout.

Et elle sourit, rassurée. Elle et moi. Moi et elle. Parents. Papa et maman. Je passe une main sur mon visage, essayant de me calmer. C'est un moment tellement intense, tellement rempli d'émotions.

- Tu seras une merveilleuse mère. Dis-je avec certitude. La mère que tout le monde rêverait avoir.

- Et toi, un papa incroyable.

Elle se lève alors, puis s'assoit sur mes jambes. Je me racle la gorge, l'admirant dans toute sa puissance. Cette femme est la tentation incarnée. Si nos pères étaient encore en vie, j'aurais certainement risqué ma vie ne serait-ce que pour la voir. Elle est le fruit défendu, et je suis le premier à avoir pu y goûter sans conséquences.

- J'ai reçue une mauvaise nouvelle, tout à l'heure. M'avoue-t-elle.

Je le sais. Mais je ne laisse rien transparaître.

- Tu veux en parler ? Lui demandé-je.

- Non... il me faut un peu de temps pour le digérer, puis je t'en parlerais.

- D'accord. Quand tu seras prête, je serais là.

Elle esquisse un petit sourire en coin. Elle m'entoure de ses bras, puis écrase ses lèvres sur les miennes. Je réponds à son baiser avec passion, la serrant contre moi. Je sens son souffle chaud sur ma peau, son corps vibrant contre le mien. Elle glisse ses mains dans mes cheveux, alors que je la penche en arrière, me permettant de couvrir son corps avec le mien.

Je sépare nos lèvres, pour embrasser son cou. Elle penche sa tête sur le côté pour me laisser plus d'espace, tout en soupirant de désir.

- Re... Revan...

Mes mains remontent sa robe, me dévoilant ses jambes. Je les caresse lentement et sensuellement, alors que mes lèvres descendaient de plus en plus bas que le cou. Je savoure chaque instant de ce moment intime avec elle, m'enivrant de sa présence et de son désir.

- Revan... murmure-t-elle à nouveau.

Je relève la tête pour la regarder, captivé par ses yeux brillants de plaisir. Nous sommes là, tous les deux, dans notre propre monde, perdus dans notre passion. Rien d'autre n'a d'importance. Et sans même voir le temps passer, je me perds avec elle.

...

Venelia s'est endormie. Je me suis levé, lavé et habillé. Je me prépare à sortir, puis vérifie qu'elle soit toujours endormie avant de m'en aller. Je quitte rapidement le palais, avant que qui que ce soit ne me remarque et m'interrompt.

En quelques instants, je traverse la forêt pour me retrouver sur le territoire des mortels. Plus précisément, proche du palais de Venelia. Là où se trouve le cimetière.

Avant de changer d'avis, je rentre à l'intérieur. Et rapidement, c'est ce sentiment oppressant qui m'accueille. Je ne suis pas la bienvenue, et cela n'est pas étonnant. Je m'approche tout de même de la tombe du roi, le père de Venelia. Et...

Je mets un genoux au sol.

- Roi des mortels, votre Majesté. Le salué-je. Je ne viens pas à vous en tant qu'ennemi, sachez-le.

Je prends un grand souffle avant de lever le regard sur son nom inscrit sur la pierre tombale.

- Je vous pardonne d'avoir voulu me séparer de votre fille. Vous vouliez son bien, je le sais. C'est votre unique fille, bien qu'elle ne partage pas votre sang. Lui avoir donné votre royaume malgré ce fait me prouve votre amour pour elle... Dis-je doucement. Alors je veux, aujourd'hui, mettre fin à cette inimité. Pour votre fille. Pour Venelia.

Malgré cette atmosphère oppressante, je ressens un certain relâchement. Peut-être a-t-il décidé de m'écouter ?

- Elle m'aime. Profondément. Je peux le sentir à travers notre lien. Et je l'aime aussi. Parfois, j'ai l'impression que mon cœur est trop petit pour contenir mon amour pour elle, qu'il se brisera. Pourtant, je sais que j'en serais satisfait, dis-je en souriant, tant qu'elle est à mes côtés. Cela a toujours été le cas, votre Majesté. J'ai aimé votre fille dès le moment où je l'ai vu, j'ai grandis avec elle, et mon amour a grandit aussi.

Je prends une grande inspiration, alors que je sens l'air devenir plus... apaisant.

- Je sais que c'est difficile pour vous d'accepter notre union, mais je sais aussi que vous avez vu à quel point je me soucie d'elle. Je ne peux plus vivre sans elle. Elle est essentielle. J'ai besoin d'elle. Enfin... oubliez-moi. Regardez-la. Elle était prête à abandonner sa mortalité pour vivre à jamais avec moi, à devenir ce qu'elle a toujours détestée, n'est-ce pas une preuve d'amour ?

Puis je me relève enfin, m'apprêtant à donner une dernière chance à son père.

- Pour prouver mes bonnes intentions, je vais ouvrir le portail des morts. Lui expliqué-je. Vous pouvez très bien prendre mon âme avec vous, ou bien venir avec moi voir votre fille rapidement, avant que vous ne soyez bloqués entre les deux mondes. Et lui dire que vous acceptez notre union, pour la rassurer et qu'elle puisse vivre heureuse à jamais, sans se dire qu'elle déçoit son père. Car même si elle n'en parle pas, cela pèse lourd sur son cœur.

J'attends quelques instants avant d'ouvrir le portail. Je prends un énorme risque, je le sais, mais je me dis que c'est pour Venelia alors cela en vaut la peine.

Et un sourire se forme sur mon visage, alors que son père prend forme devant moi. Il n'est pas ravi de me voir, et il me le prouve avec ses premières paroles :

- Je te déteste, buveur de sang.

Je ris légèrement, tel père telle fille.

- Mais je te déteste surtout, car tu réussis à la rendre heureuse, bien plus qu'elle ne l'était avec moi. Dit-il, sa voix résonnant entre les quatre murs. C'est pour cette raison que je vais t'épargner.

Je hoche la tête. J'ai eu ma réponse. Je lui demande alors de me suivre, afin que je puisse l'emmener chez sa fille. Venelia sera heureuse... que son cœur s'allège un peu, désormais.

Blood's CrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant