Blood's Crown

7.

Habillé de ma robe rouge, et de ma couronne, je sors de mon appartement pour rejoindre la salle du trône. Mes gardes me suivent, alors que je regarde chaque parcelle du palais avec nostalgie. C'est ici que j'ai grandis. Et je vais devoir dire adieu à cet endroit.

N'y pense pas, Venelia. Tu finiras par pleurer...

J'arrive dans la salle du trône. Mes sujets sont présents. Tous étaient étonnés de me voir habillé de cette couleur, le rouge. Cette couleur qui a été banni du royaume depuis le règne de mon arrière-grand-père. Elle représente les vampires. Et nous ne voulions rien à voir avec eux.

Je serais la première de la lignée à être en fin contrat avec eux. Malheureusement.

Je me tiens droite devant mon trône, faisant face à mes sujets. Ils sont toujours aussi confus. Alors je m'éclaircis la gorge avant de les regarder tour à tour.

- Mes chers sujets... je vous réunis aujourd'hui pour une bien triste nouvelle. Dis-je doucement. J'aurais aimé vous accueillir avec de bonnes nouvelles, cependant ce ne sera pas possible.

Et leur confusion n'en est que plus grande.

- Hier, le général a capitulé. Leur annonçais-je. Et malheureusement, nos pertes sont trop grandes pour continuer cette guerre. La guerre est terminée, mais... nous l'avons perdus.

Je vois le visage atterré de mes sujets. Je remarque quelques visages avec un énorme sourire. Ce n'est pas très difficile de deviner la raison de leur bonheur. Ils peuvent être librement unis aux vampires.

- Cependant, n'ayez crainte. Rien ne changera pour vous, si ce n'est qu'il n'y a plus d'animosité entre les vampires et les humains. Nous allons cohabiter, comme nos ancêtres, avant le début de cette longue guerre. Avant la création de leur Empire et de notre royaume.

Mais bien-sûr, il y a un prix à payer. Et je suis le prix...

- Je resterais votre Reine. Mais je ne vivrais plus ici. Pour garantir cette paix, j'épouserais l'Empereur des vampires. Cela est la raison pour laquelle je porte du rouge... Dis-je tristement. Merci à tous ceux qui ont combattus à nos côtés, et je prie pour la paix de ceux que nous avons perdus...

Tous ne cachent pas leur tristesse de voir mon départ. Mais ils sont également heureux. Je dois simplement épouser l'Empereur, et tout le monde vivra en paix. C'était ce qu'il me disait dans cette lettre. Je m'attends déjà à être torturé dès la minute où je poserais le pied dans son palais.

- Prenez soin de vous. Concluais-je en faisant un léger sourire triste.

Puis c'est sur cette note, et sous les acclamations de mes sujets, que je quitte la salle du trône. Oui. La guerre est terminée. Et je dois me sacrifier. Je dois me jeter dans les bras de l'inconnu, ne sachant pas ce qu'il adviendra de moi.

Je retourne dans mon appartement, là où mes servantes rangent déjà mes affaires. La moitié de mon appartement est déjà vide. Je rentre dans ma chambre, voulant rester seule, mais cela n'a duré que quelques minutes. Quelqu'un ouvre violemment la porte et entre.

Edham.

- Venelia, ce que tu disais est vrai ?!

J'acquiesce avec regret.

- Tu devais m'épouser, Venelia. Tu ne peux pas l'épouser. Tu ne peux pas partir ! S'exclame-t-il.

- Et qu'est-ce que je dois faire ? Donne-moi une solution !

- Tu... tu peux venir vivre avec moi ! Tu peux venir dans mon royaume. Il ne t'arrivera rien !

Je secoue ma tête. Il ne pense qu'à moi, mais moi, je dois penser aux autres. Je ne peux pas être égoïste.

- Edham, c'est fini. Lui dis-je en soupirant. Dans peu de temps, l'Empereur m'enverra ses gardes et je serais en route pour l'empire des vampires...

Il me regarde, dévasté. Il se fait du mal en espérant...

- Et il n'y a rien que tu puisses faire qui pourrait empêcher cela.

- Venelia, non... Dit-il faiblement. Je ne peux pas te laisser dans les bras d'un autre... dans les bras d'un buveur de sang... il te fera du mal.

- Je me suis juré de protéger mes sujets, même si je risque ma vie. Lui dis-je. Et puis... Peut-être que je ne risque rien.

Il secoue sa tête. Mais c'est une possibilité. Le pire qui puisse m'arriver et que l'Empereur me force à devenir un vampire. Cependant, il y a de grandes chances qu'il ne me regarde même pas.

Je m'approche ensuite d'Edham, profitant du fait que nous soyons seul à seule. Je pose mes mains sur ses joues, tentant de le rassurer. Même si je ne suis pas amoureuse de lui, Edham est mon ami. Et le voir en peine me détruit.

- Embrasse-moi, Edham. Une dernière fois. Lui soufflais-je. Avant que je ne devienne l'épouse d'un autre, que je lui promette fidélité aux yeux du monde entier.

Sans attendre, il s'empare de mon visage, le tenant de chaque côté, puis pose ses lèvres sur les miennes. Je ferme les yeux et suis le mouvement de ses lèvres. Je pose mes mains sur sa nuque et l'approche de moi.

Rapidement, ses mains quittent mon visage pour me tenir par la taille. Il ne veut pas me lâcher, et ça, je l'ai compris. J'ouvre légèrement la bouche, et le laisse introduire sa langue pour la laisser danser avec la mienne.

- Ce mariage... t'aurait fait du mal... Dis-je contre ses lèvres.

Mais il ne me laisse pas parler et continue à m'embrasser. Ses lèvres dansaient avec les miennes, jusqu'à ce que je sente un goût salé. Ses larmes. Pour ne pas lui faire plus de mal, je brise enfin ce baiser.

- N'arrête pas, Venelia. Me supplie-t-il du regard.

- Il le faut... Dis-je doucement. Je suis contente de t'avoir connu, Edham. Et tu resteras toujours dans un coin de ma tête.

Je recule pour ranger mes dernières affaires mais il s'approche.

- Ne fais pas ça... Dit-il avec désespoir.

- Désolé. Murmurais-je. Merci d'avoir été là pour moi durant toutes ces années. Et j'espère qu'un jour, tu trouveras une femme qui pourra véritablement t'aimer car moi, je n'ai pas réussis...

Et sur ces mots, je quitte ma chambre.