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Je n'ai pas résisté. Je me suis laissé faire. Ils m'ont attrapés par le bras et m'ont emmenés jusqu'au donjon. Et belle a été ma surprise lorsque j'ai vu une autre cellule, proche de la mienne, et la personne dans cette cellule n'est autre que ma femme.

- Venelia ! M'écrié-je. Dieu merci, tu vas bien.

- Revan ? Dit-elle surprise. Comment... qu'est-ce que tu fais là ?!

- Je devrais te poser cette question. Lui dis-je. Tu n'aurais pas dû sortir du palais. Surtout sans moi.

Elle soupire puis se rassoit.

- J'allais mal, Revan. Je devais m'éloigner du palais un peu. Dit-elle doucement. Puis ils m'ont prise par surprise.

Je ne peux pas la blâmer. Elle a fait ce qu'elle pensait correct, et je n'imagine même pas mon état à sa place.

- Mais c'est très idiot de ta part de t'être fait attraper. Dit-elle. ‏Je pensais que tu les aurais tous tués.

Je me tiens aux barreaux de ma cellule, en la regardant de loin.

- Je me suis laissé faire enlever exprès. Dit-il en souriant en coin. Je savais que ces imbéciles allaient m'amener à toi, sans que je n'ai besoin de te chercher

Elle sourit à son tour, presque d'une façon moqueuse. Soudain, c'est le silence. J'entends des pas s'approcher de nous, et je m'apprête à protéger Venelia.

Mon corps entier se tend en voyant le blondinet entrer. Il se met entre nos deux cellules mais garde son regard sur Venelia. Je serre les barres de la cellule de plus en plus, sentant la rage monter en moi.

- Te voilà enfin chez toi, ma belle Venelia. Dit-il en souriant. Bienvenue chez toi.

- Je crois que tu n'as pas assez compris la leçon de Revan. Dit Venelia. Arracher tes ailes ne t'a pas suffit, hein ?

Et je le vois bouillir de l'intérieur alors que Venelia lui montrait fièrement qu'elle est de mon côté.

- Et moi qui pensait naïvement que tu avais de la peine pour moi. Dit-il en soupirant. Ce vampire t'a lavé le cerveau.

- ... Comme quand tu as eu de la peine pour moi lorsque mon père a effacé ma mémoire ?

Edham fait les gros yeux. Il ne répond pas directement. Non, il tente de digérer la nouvelle. Enfin, Venelia est au courant de tout. Enfin, il ne pouvait plus lui mentir. La vérité est enfin apparue.

- Venelia, comment... ?

- Dis-moi, Edham, depuis le départ tu savais que mon cœur appartenait à Revan... Commence-t-elle. N'as-tu pas ressentis une once de remords ? Tu m'as fais croire que je t'aimais. Sais-tu comment je me suis torturée, forçant mon cœur à ressentir ne serait-ce qu'un peu de sentiment pour toi ?

Edham s'approche de sa cellule, la regardant dans les yeux puis me pointe du doigt. Je le regarde, sentant mon regard s'enflammer. Je ne peux penser qu'à ma douce vengeance... ou plutôt, ma vengeance sanglante. Je vengerai ces années où Venelia aurait pu être la mienne.

Je vengerai ces années de séparation, qui a fait de deux amoureux, deux ennemis éternels.

- C'est donc lui que tu aimes ? Le meurtrier de ton propre père ? Dit-il avec dégoût. Es-tu tombé aussi bas ?

- Je lui ai pardonné. Dit-elle.

Je tourne soudainement ma tête vers elle. Pardonné ? Elle m'a pardonné ? Je n'arrive pas à savoir si elle est sincère, mais cette nouvelle me procure une joie infernale. Avoir le pardon de ma femme est tout ce que je voulais de ce monde. Elle ne sait pas qu'elle vient de faire de moi l'homme le plus heureux au monde.

Et je sais que la nouvelle que je vais annoncer la blessera, mais la rassurera.

- Oh, je refuse d'être blâmé pour un crime que je n'ai pas commis.

Edham se tourne vivement vers moi, et je le vois blêmir sévèrement. Il le sait. Il sait ce que je suis prêt à révéler. Venelia me regarde, confuse, alors qu'Edham ne savait pas où se mettre.

- Pourquoi n'avoues-tu pas que c'est toi, le meurtrier de son père ?

Venelia lâche un hoquet de surprise, et je peux entendre à des kilomètres les battements de son coeur.

- Dis-lui, sale lâche. Lui dis-je froidement. Tu la reconfortais, alors que tu avais le sang de son père sur les mains.

- Ne me ments pas, Revan... dit Venelia, les larmes aux yeux. Comment est-ce possible ? Pourquoi l'as-tu caché, bon sang ?!

- Je viens de l'apprendre. En voulant tuer ton père, mon âme m'en a empêché. Je l'ai accidentellement transformé en vampire, pensant que je l'ai tué. Lui expliqué-je. Et Edham est venu, il l'a tué avant que ton père ne se réveille à nouveau.

Les yeux de Venelia deviennent sombres de rage. Elle n'a jamais été autant en colère, pas même contre moi. Plus fort qu'elle, elle n'a pu se retenir de lui cracher toute sorte d'insultes.

- Tu vas me le payer, Edham ! S'écrie-t-elle. Je vais te tuer de mes propres mains !

- Venelia... je... ton père allait être un vampire ! Il aurait mis fin à sa propre vie ! Tu sais à quel point ton père les détestait, je n'ai fais que lui rendre service.

- AH ! Hurle-t-elle en tapant contre les barres.

La voir en colère contre Edham devrait me faire plaisir. Mais au contraire, je m'en inquiète. J'ai besoin d'être à ses côtés, la prendre dans mes bras. En tentant de briser les barreaux, je n'y arrive pas. Une magie l'empêche d'être brisé.

- Venelia, calme toi. Lui dis-je doucement. S'il te plaît...

Edham, lui, est pétrifié. Lui non plus n'a jamais Venelia ainsi. Et je sais que si ces barreaux n'étaient pas entre eux, le blondinet ne ferait plus partie de notre monde. Sa rage est si grande, que moi-même je ne pourrais pas l'arrêter.

Était-ce ton amour inconscient pour moi qui t'empêchait d'agir ainsi ?

C'est la seule solution plausible. Car en voyant cette rage, je sais que Venelia m'aurait poignardé dès le premier jour, mourant avec moi. Elle n'aurait pas tenu une année avec moi.

Venelia, je suis là. Je suis là, ma reine. Je te promets que l'on se vengera de tous ceux qui ont joués de toi.

Promis.

Blood's CrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant