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Après que Venelia soit partie, je passe mes mains sur mon visage en soupirant. Elle pourra me fuir autant qu'elle voudra, mais je finirais toujours pas la rattraper, comme je l'ai fais jusqu'ici. Et la mort ne l'aura pas avant moi.

- Votre Majesté. Dit Azaël en entrant dans le bureau. Le conseil des ministres vient de commencer. Ils se demandent si vous allez venir.

- Oui, j'arrive.

Azaël hoche la tête avant de s'en aller. J'aurais pu être dans les bras de Venelia, mais je dois m'entourer des ministres, discutant de choses qui n'ont pas besoin d'être discutés.

Je sors de mon bureau et me dirige vers la salle de réunion, reprenant mon air sérieux. Dès que je rentre dans la salle, tous se lève et me font la révérence. Je m'assois à ma place, leur faisant signe de se rasseoir.

- Alors, quel est votre sujet de discussion ? Leur demandais-je.

- Le prince héritier des fées, votre Majesté. Me répondent-ils.

Edham. Soudainement, je suis bien plus intéressé de ce qui va être dit.

- Qu'a-t-il ?

- Une énorme division s'est créé entre les mortels et les fées après que vous ayez révélés son crime. Me disent-ils. Après qu'il ait assassiné votre enfant et attenté à la vie de votre épouse.

Je fais un sourire en coin. Je savais que cela allait arriver. J'ai promis à Venelia que je ne lui ferais pas de mal personnellement, mais je n'ai pas promis que je le protégerais. Je n'ai jamais promis d'empêcher nos peuples de s'allier contre lui.

- Et ce qui est le plus impressionnant, c'est que les mortels préfèrent s'allier aux vampires désormais. Continue-t-il. Pas tous, évidement, mais une grande partie d'entre eux.

- Nous pensons que dans les semaines à venir, le royaume des fées subira de grandes attaques venant de nos alliés. Me dit l'autre. Sauf si votre épouse décide de lui pardonner... voudriez-vous empêcher ces attaques ?

Je me penche en avant, le regard diabolique.

- Non. Dis-je en fronçant les sourcils légèrement, avec un sourire en coin. Non, laissez-les subir les conséquences.

La salle devient alors silencieuse. Je sais qu'aucun de ces ministres n'aiment pas Venelia. Ils ne veulent pas une guerre avec les fées, alors ils veulent que je l'oblige à s'excuser, à aller de l'avant. Car selon eux, quelle valeur à la vie d'une mortelle, pour que nous partions en guerre à cause d'elle ?

Ils la traitent toujours comme une ennemie. Quoi qu'elle l'est. Elle est mon ennemie. Pas la leur.

Elle est à moi pour la haïr, la mépriser, l'aimer et l'adorer. Elle est tout ce dont je pourrais rêver, tout ce que je pourrais vouloir, tout ce dont je pourrais avoir besoin. Elle est à moi pour me battre, jusqu'à ce que sa haine passionnée devienne du désir.

Jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus respirer tant que je ne l'ai pas fais mienne. Jusqu'à ce qu'elle ne puisse voir personne d'autre que moi. Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien d'autre que mon nom dans sa bouche.

- Votre Majesté, nous devons empêcher une catastrophe de se passer. Me disent-ils. Vous savez à quel point les gens deviennent très émotionnels lorsqu'il est question d'une femme enceinte et d'un enfant.

- Qu'avez-vous en tête ? Leur demandais-je.

- La seule manière est que votre épouse fasse un discours. Elle doit affirmer que c'était un malentendu, que le prince ne ferait jamais une chose pareille. Ou du moins, que cela n'a jamais été prouvé que le prince était responsable.

Mon regard s'assombrit alors, après qu'ils aient eu l'audace de prononcer ces paroles.

- J'ai faillis perdre ma femme. Dis-je froidement. Dois-je vous rappeler qu'elle est mortelle ? Pour cette raison, je ne la laisserais jamais faire ce genre de discours. Estimez-vous heureux que je ne lui ai pas arraché ses ailes de mes propres mains.

Et si elle ne s'était jamais relevé, ils m'auraient sûrement demandés de pardonner à ce blondinet. Ils ne comprennent pas que malgré mon mépris des mortels, il y a cette mortelle particulière qui sort du lot. Cette reine qui est ma douce némésis.

- Vous méritez mieux qu'une mortelle.

Je tourne vivement la tête vers celui qui a prononcé ses paroles. Immédiatement, lorsque mes yeux croisent les siens, il baisse la tête.

- Je suis ton Empereur, ton souverain, ton maître. Ce n'est pas à toi de me dire qui je mérite. Lui dis-je froidement. Vous allez tous l'accepter, vous allez tous accepter la reine des mortels comme mon épouse.

- Et vos héritiers, votre Majesté ? Nous sommes inquiets quand à la fertilité de votre épouse.

Je colle mon dos contre le dos de mon siège, les jambes écartés et un bras posé sur la table. Je penche ma tête sur le côté, avant de lui répondre :

- Je serais plutôt inquiet de ce qui va vous arriver si vous parlez à nouveau de ma femme de cette manière.

Puis je les regarde tour à tour, en faisant un léger sourire en coin, le regard toujours noir.

- Au vu du silence, je pense que le message est reçu.

Je finis alors par me lever, comprenant qu'il n'y a aucune utilité à ce que je sois ici. Mes ministres ont toujours tentés de me persuader que divorcer Venelia serait la meilleure décision. Ils ont pensés que je l'ai marié pour profiter d'elle, mais ils ne s'attendaient pas à ce que je prenne sa défense.

Je chasse mes pensées puis retourne dans ma chambre. Venelia a dû dîner seule, avant de s'endormir. En entrant à l'intérieur, je la vois endormis, mais sur le sofa.

Je la porte à nouveau et la pose sur le lit, avant de la couvrir et prendre sa place sur le sofa.

Je m'assois d'abord sur le sofa, en fermant les yeux. Son odeur plane dans toute la pièce, forçant mes yeux à virer au rouge. Fichu lien de sang. Ce lien joue tellement avec mes émotions. Je n'arrive plus à penser correctement.

Et cette nuit, je ne sais pas si cela vient de moi-même ou du lien de sang, je n'ai pas pu dormir. Je suis resté éveillé, gardant un œil sur elle...

Blood's CrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant