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Avec ma capuche noire couvrant ma tête et cachant mon visage, je me dirige vers la foule. Deux groupes de mortels sont ici. Devant les frontières du royaume des fées. Un groupe s'apprête à attaquer le royaume pour défendre leur reine, et l'enfant qu'elle a supposément perdu, puis l'autre groupe réplique.

Ils l'accusent d'être une traître, et que le prince a fait ce qui lui semblait bon. Que grâce à lui, un enfant n'a pas pu naître de cette relation "impure" et "honteuse". Ma relation avec Venelia. Ils disent que ce qu'a fait le blondinet est peu, comparé à ce qu'ils auraient fait à Venelia.

Je les observe chacun à leur tour, analysant la situation. Le blondinet n'en a que faire de ce qu'il se passe aux abords de son royaume. Pourtant, il devrait s'en préoccuper... bientôt, il sera le nouveau roi. Mon opposant direct.

Mais quelque chose se passe, je vois du mouvement à l'avant. Je lève le regard pour voir ce qu'il se passe, et remarque que le blondinet est là suivis de plusieurs de ses gardes. À ses côtés, il y a Emmaline. Emmaline, la traître.

- Longue vie au Prince ! S'écrie le premier groupe.

- Mort au Prince meurtrier ! S'écrie le deuxième groupe.

Et tous se déchaînent, se déchirent, et se provoquent. Son arrivé n'a fait qu'empirer les choses. Je reste éloigné, pour ne pas me faire repérer, tout en écoutant.

- Silence ! S'écrie-t-il.

Et tout le monde se tait. Non pas par respect, mais seulement par curiosité.

- Vous avez tous, sans exception, cru à ce buveur de sang. Dit-il. Mais ce qu'il a dit sont toutes de fausses accusations. Je n'ai jamais blessé votre reine, j'ai toujours été de son côté. Et vous, vous devrez l'être aussi. Car elle a véritablement tué l'Empereur mais d'une manière ou d'une autre, il a réussi à revivre. Et au moment où je parle, il est sûrement toujours en train de la torturer sans notre connaissance.

En l'écoutant, un sourire narquois se forme au coin de mes lèvres. Bien que d'apparence calme, je bouillis au fond de mon être. Ah, si seulement j'étais seul avec lui...

- Pourquoi devrions-nous vous croire ? Crie l'un des mortels, contre le prince.

Cependant, le blondinet ne répond pas. Il ne savait pas quoi répondre, sans paraître faible et sans avoir l'air de vouloir implorer les mortels d'être à ses côtés.

Je remarque Emmaline se pencher vers l'oreille du blondinet et lui murmurer une chose. Sauf qu'elle oublie que je peux entendre à des kilomètres. Elle aussi, va le payer.

Après qu'elle lui ait murmuré ces quelques mots, le blondinet tourne vivement sa tête vers moi, sous le choc. Ils m'ont repérés. Et ils ont remarqués que je n'ai aucun garde à mes côtés. Je refuse de fuir, ce n'est pas ma spécialité.

Plutôt, je continue de fixer le prince, le sourire aux lèvres. Je ne détourne pas mon regard, ne serait-ce que d'un millimètre, et je peux sentir son corps frissonner de peur.

- Hum... demandez à l'Empereur, puisqu'il a voulu nous joindre. Dit-il en me pointant du doigt.

Tout le monde tourne sa tête vers moi. Les mortels à mes côtés s'éloignent rapidement, ne me lâchant pas du regard. Je perds mon faux sourire en un instant, le regard sombre, ne laissant aucune émotion paraître sur mon visage. Je retire simplement ma capuche, ne voyant plus l'intérêt de me cacher.

- Le prince des fées est tombé si bas pour désirer la femme de son ennemi. Dis-je sans le lâcher du regard.

Des hoquets de surprises se font entendre de la part du public, alors que le blondinet me regarde furieux. Sans même parler, il me donne raison.

- Mortels, attaquez-le. Leur ordonne-t-il. Vengez votre reine.

Je sors mes crocs, prêt à assécher le corps de chaque mortel qui s'approchera de son sang. Mais aucun n'obéit au blondinet. À la place, je vois tous les mortels se baisser d'un coup. Ils mettent un genoux à terre, la tête baissée.

Je les regarde un par un, la tête haute, d'un air arrogant. Et Edham, horrifié, s'en va. Il n'essaie pas de négocier, de comprendre, il s'enfuit. Il me pensait faible, sans connaître le pouvoir que je tiens. Si je le voulais, son royaume disparaîtrait dans la seconde qui suit. Personne ne peut se mesurer à moi.

Venelia est la seule mortelle qui l'a pleinement comprise.

Les mortels se lèvent ensuite, attendant de moi que je parle.

- À tous ceux qui se sont agenouillés, votre reine attend le même respect.

Et je n'attends pas plus pour m'en aller. J'ai déjà assez perdu du temps. Ce temps, je pouvais le consacrer à mon épouse. Tant pis. C'est rattrapable. Elle doit sûrement être occupée avec mes sœurs, de toute façon.

Arrivé dans le palais, je me rends dans la prison. Je n'ai rien mangé depuis hier, et je sens cela commencer à impacter mes capacités.

Dans une des prisons gardées, il y a des mortels emprisonnés pour crime grave qui leur vaut la peine de mort. Mais au lieu de les tuer, je me nourris de leur sang.

- Votre Majesté, cet homme a tué ses enfants. Me prévient le garde. Il vient d'être envoyé ici par la court des mortels.

- Bien.

Je m'approche alors de lui, il est tétanisé.

- Tuer ses propres enfants, sérieusement ? Lui dis-je. Les mortels ont réussis à surpasser notre cruauté.

- C'était une vengeance ! S'écrie l'homme, en panique. Ils ont tués ma femme, alors je me suis vengé !

Je fronce les sourcils, en sortant mes crocs.

- Comment des enfants puissent tuer leur propre mère ?

- Ce sont des triplets. Elle est morte en leur donnant naissance. Ils l'ont mérités !

C'était la phrase de trop. Je plante mes crocs dans sa gorge, faisant exprès de lui infliger une douleur sans pareil.

Bien que je ressente un certain plaisir à entendre cet homme crier de douleur, je ne peux m'empêcher de penser à Venelia. Si elle me voyait, elle m'aurait regardé avec dégoût. Je le sais... mais je ne peux rien y faire. C'est ma nature.

Après avoir entendu les battements du cœur de l'homme cesser, je retire mes crocs puis recule. L'homme tombe au sol, rejoignant ainsi le royaume des morts dans la plus pire des souffrances et humiliation.

Blood's CrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant