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Emmaline.

L'ex de l'Empereur. Il m'a emmené chez elle.

- Vous allez bien ? Me demande-t-elle. Votre visage est devenu pâle...

Je l'ignore et me tourne vers l'empereur.

- Montrez-moi où se trouve les documents. Lui dis-je. Je veux que l'on finisse rapidement.

Il hoche la tête puis me montre où ils se trouvent. Je prends tous en main puis les pose sur la table et m'assois pour les étudier.

- C'est bon. Vous pouvez allez la voir. Lui dis-je. Je n'ai plus besoin de vous.

- Êtes-vous jalouse, Venelia ? Me demande-t-il.

- Je ne serais jamais jalouse. Dis-je en fronçant les sourcils. Je vous encourage à la voir. Plus proche d'elle, plus loin de moi.

Il rit puis approche sa tête de la mienne.

- Comme je vous l'ai dis, vous êtes la femme de ma vie, Venelia. Dit-il en souriant en coin. Vous êtes ma seule et unique femme.

Je roule des yeux puis me concentre sur les documents. Il finit par reculer et il me lance un dernier regard, avant de s'en aller. J'espère qu'il sera amoureux d'elle, pour qu'il me lâche enfin. Emmaline est peut-être ma dernière issue de secours...

Mais pour le moment, je chasse mes pensées et me concentte sur la recherche de ma sœur.

REVAN

Je laisse Venelia pour rejoindre Emmaline, les poings serrés. Elle était dans un coin, les bras croisés contre sa poitrine, en souriant.

- Qu'est-ce que tu fais là ?! Dis-je, énervé.

- Je suis chez moi, Revan. Me répond-elle.

- Je t'ai dis que nous allions venir et que je ne voulais pas te voir. Dis-je froidement. Venelia n'était pas censée te voir.

Elle se met à rire puis secoue sa tête.

- Pourquoi ? As-tu peur que ta femme découvre que tu m'aimes toujours ? Me demande-t-elle. As-tu peur de la tromper avec moi ?

- Je ne t'aime pas, Emmaline. Lui dis-je fermement. En fait, je ne t'ai jamais aimé. Je n'ai jamais aimé personne autre que moi-même. Tu le sais. Je venais à toi que quand je m'ennuyais.

Son sourire disparaît immédiatement.

- Quoi ? Dit-elle, confuse. Tu... tu me voyais que comme une... occupation ? Revan, tu...

J'approche ma tête de la sienne, puis fais un léger sourire en coin.

- Exactement. Soufflais-je. C'est exactement cela.

Elle recule légèrement, choquée. Ce n'est pas totalement vrai. Mon père m'avait forcé à être avec elle, car elle était la meilleure femme selon lui pour devenir Reine. Alors je lui rendais visite quand il me le demandait. Rien de plus.

- Tu es...

- Cruel ? Je le sais. La coupais-je. J'espère que tu as compris désormais que tu dois rester loin de ma femme, et de moi.

- Pourquoi elle ? Dit-elle les larmes aux yeux. Tu ne l'aimes pas. Et tu ne m'aimes pas. Alors pourquoi elle ? Pourquoi pas moi ?

Pourquoi ? Parce que Venelia est un défi. Une énigme. Quelque chose que je tente de résoudre. Elle m'intrigue. Me pousse à toujours aller plus loin. Elle me provoque, et j'aime entrer dans son jeu. Je n'arrive pas à croire que je vais dire cela, mais j'aime être son ennemi.

C'est plaisant.

- Parce que tu es pathétique, Emmaline. Faible.

Malgré mes paroles, son regard ne quitte toujours pas le mien.

- Tu devrais garder ta dignité, partir et ne plus me courir après. Lui proposais-je. Là, je te rejette avec patience. Mais un jour, je n'aurais plus de patience. Et tu n'aimerais pas me voir sous mon mauvais jour.

Sans rien ajouter de plus, elle sort de la salle en furie. Je retourne alors auprès de Venelia. Je ne m'approche pas d'elle, je la regarde de loin, concentrée sur les documents. Je lâche, malgré moi, un léger sourire en coin.

La scène de tout à l'heure me revient à l'esprit. La façon dont elle tentait de réanimer cette femme, désespérément. Et les cris de cet homme. Contrairement à ce que je lui ai dis, cette scène ne m'a pas laissé indifférent. Je ne l'ai pas lâché du regard, me disant qu'un jour, elle sera à la place de cette femme.

Un jour, Venelia n'existera plus. Elle partira. Et je n'aurais pas la capacité d'aller la chercher pour la faire revenir. Lorsqu'elle sera partie, ce sera trop tard. Et je ne sais pas quoi en penser. Cela ne me réjouit pas. Non. Cela devrait pourtant...

Je sais qu'elle ne redoute pas sa mort. C'est sa seule issue pour se débarrasser définitivement de moi. Mais je ne veux pas me débarrasser d'elle. Elle fait partie de mon quotidien, désormais. Je ne peux pas me défaire d'elle. C'est tout bonnement impossible. Et j'aimerais qu'elle ressente la même chose. Mais pour cela, il faut qu'elle ne me déteste plus.

Il faut qu'elle aime être mon ennemi autant que j'aime être le sien.

- Vous comptez rester debout longtemps ?

Sa voix me fait sortir de mes pensées. Je souris puis m'approche d'elle.

- Avez-vous trouvés quelque chose ? Lui demandais-je.

- Non, rien. Répond-elle en soupirant. Tout ce que j'ai trouvé est qu'il y a une princesse qui n'est pas cent pour cent humaine. Ce que vous m'avez dit avant.

- Il faudrait que l'on identifie l'autre espèce. Lui dis-je. Peut-être qu'elle vit avec eux.

Elle soupire puis se masse les tempes. Je me concentre alors sur ses pensées, puisqu'elle ne parle plus.

"Si seulement je pouvais entrer en contact avec papa... il sait forcement où se trouve ma soeur."

- Venelia... et si demain nous allons à la tombe de votre père ? Lui proposais-je. Je pourrais entrer en contact avec son esprit, et vous pourrez lui demander ce que vous voulez.

- Pensez-vous réellement que mon père vous répondra ? Me demande-t-elle. Vous êtes son ennemi et son meurtrier.

- Pour vous, il le fera. Lui répondis-je. Je suis certain qu'il n'ignorera pas votre présence. Et même s'il le fera, au moins nous aurons essayés.

Elle hésite un instant, se taisant pour réfléchir. Elle soupire puis finis par relever les yeux sur moi.

- D'accord... faisons ainsi. Me dit-elle. Mais avertissez-le que s'il vous tue, il me tuera également. Il ne sera plus jamais en paix s'il devient le meurtrier de sa propre fille.

Je hoche la tête. Demain, je te reverrais donc, vieil ennemi... mon beau-père.

Blood's CrownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant