TW/heuu je sais pas, bazar du cerveau et des émotions
__________
Il y a comme un hurlement coincé au fond de ma gorge, un cri de détresse qui ne sortira pas, qui me ronge, me dévore, m'empoisonne.
Je sens que j'ai besoin de parler, je le sens au fond de moi, c'est un besoin clair et net.
Mais pas à mes amis.
Pas à Candle.
Pas à un·e psy.
Pas à ma famille.
Alors à qui ?
J'ai besoin d'être écouté, enlacé, rassuré, aimé.
Je peux sentir physiquement ce sac de nœuds en moi, il est énorme, il m'envahit jusque dans la gorge.
Les larmes montent et je file sous la douche pour les noyer.
Je voudrais hurler les paroles des chansons que j'aime, parce qu'elles expriment si bien ce que mes mots n'arrivent pas à dire.
Mais je me l'interdis. Des gens m'entendraient.
Je m'interdis tant de choses, pour rester la personne calme et réservée, équilibrée et en bonne santé que je veux être. Pour rester ainsi en apparence, du moins.
Danser, chanter, et même dessiner et écrire maintenant, je me l'interdis. Je me limite au maximum.
J'agresse les cordes de ma basse, les yeux brouillés de larmes.
Tomber amoureux, aimer, je me l'interdis.
Pourquoi ?
J'étouffe, je me noie, j'enrage.
Je brise la mine de mon critérium, la colère rend mes gestes hachés et brutaux.
Je ne veux pas exister, alors je limite mes actions. Je ne veux pas exister dans ce corps, je ne veux pas exister dans cette vie.
Pomme dit :
Je sais pas danser. Je sais pas m'oublier.
Et punaise, elle a tellement raison.
Je sais pas me laisser aller, je sais pas lâcher prise sur moi-même, je sais pas oser.
D'où ça vient, cette merde ?
Un spasme, les lèvres qui s'ouvrent sur un cri muet.
