26 décembre 2023
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Tu crois qu'il y a une fin à tout ça ?
À cet océan, ce désert, ce vide et ce trop-plein d'émotions, de bruits, de souvenirs qui alourdissent, de fatigue éternelle. Tu crois qu'un jour il n'y aura plus cet amas, cet enchevêtrement de préoccupations, de culpabilité et de devoirs ? Qu'un jour on pourra se reposer, fermer les yeux dans l'herbe sous l'arbre, et ne plus penser ? Qu'on n'aura plus en tête que la caresse de la chaleur et les froufrous du vent dans les branches, que notre cœur sera léger et qu'on aimera le temps qui glisse le long de notre existence...
(Moi, je) crois que ça existe dans un autre monde, que quelque part sur une branche du chêne temporel on est apaisés, tous côte à côte, et qu'on aime la vie sans y penser. Je crois qu'on fait dodo en se tenant la main et qu'on est assez, et qu'il y a de la musique douce dans les nuages, qui nous enveloppe et nous berce. Une musique qui serait juste gentille, sans émotions pointues, sans cris du cœur à l'agonie, sans guitares qui hurlent, sans batterie sans répit. Une musique qui fait du bien, parce que seuls le bien et l'agréable existent, sur cette branche. Sur la branche s'est posé un petit oiseau, il est tout brun, sa gorge brille et on ne pense pas au sang en la voyant parce que tout est duveteux ; il ne frémit pas lorsque l'on bouge légèrement, il n'a pas peur : l'évolution n'a pas cassé notre paix, sur cette branche. Le soleil brille entre les feuilles.
Il y a le temps d'exister, sous cet arbre, sur cette branche. Il y a le temps de se regarder, s'admirer, s'aimer, et apprécier le reste : l'oiseau, la voûte du chêne, le ciel, nous. Il y a peut-être même Delva qui dort à côté, son nez dans les pattes, et le chat tout contre elle – elles sont amies, sous cet arbre.
bonne nuit
