19 mars 2023
__________J'aime cette période, au début de tout, avant qu'on se connaisse, qu'on parle, que les choses sortent du silence. J'aime le fait que tout est possible, qu'une infinité d'univers parallèles comptabilise les futurs, les possibilités qui s'offrent à moi, à nous, et parmi lesquels il faut choisir celui vers lequel on veut aller. J'aime cette période où je peux imaginer tout et n'importe quoi, dire et faire tout ce que je veux sans trop réfléchir. J'aime que tu sois une nouvelle personne, que ma curiosité soit toute neuve et que j'aie un million de choses à apprendre sur toi. J'aime tout ce mystère qui plane, ce brouillard qui s'envolera quand son heure viendra, ou restera là indéfiniment si son heure ne vient pas.
J'aime la certitude qu'il ne se passera rien et j'aime le micro espoir qui veut que quelque chose se passe. J'aime cette zone inconnue, les balbutiements de pensées qui ne sont pas encore des tornades, j'aime toutes les possibilités que j'imagine et j'aime être à ce stade où je peux imaginer tout ça. C'est si précieux, le début d'une relation. Quand on ne sait pas où on ira, ce qu'on deviendra, quelle sera la nature de nos sentiments ; quand l'autre n'est encore qu'un inconnu qui attise notre curiosité, quand on n'a pas encore fait d'erreurs et qu'il n'y a pas encore de passé à cette relation. Cette sensation est magique. J'aurais presque envie de rester loin de toi pour vivre ça indéfiniment, baigné dans ces possibilités infinies qui se déroulent tour à tour dans ma tête en sachant que tout ce que j'imagine ne sera jamais la réalité.
J'ai cette certitude, celle qui dit que peu importe le nombre de scénarios j'invente, aucun ne deviendra réalité. Parfois, c'est rassurant. Parfois, c'est angoissant. Avec toi, c'est intriguant.
J'aime aussi le fait de ne pas savoir ce qui se passe dans ta tête. Avec Rudy, cette incertitude est anxiogène (mais je touche au bout, je crois bien que j'arrive à la fin du mystère Rudy), mais avec toi, c'est un plaisir de plonger dans ton regard pour tenter d'y lire ce que tu penses. Ce n'est pas toujours facile, de savoir ce que tu penses. Tu as une façade sociale importante, tu veux donner l'impression d'apprécier tout le monde, alors je me casse les dents sur ce mur que tu mets entre le toi réel et le toi social. Tu es trop polie, trop politiquement correcte, pour que ça soit facile de lire dans tes pensées.
Toujours est-il que Verte, tu m'intrigues d'une façon reposante, qui change de la folie Rudyesque. J'espère que ça ne se compliquera pas autant qu'avec lui quand j'enlèverai les couches de ton oignon.