Vie étudiante

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21 septembre 2024
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« Purée la vie étudiante t'a gagné hyper vite »

Quand je rentre à cinq heures sur mon vélo, les dernières recommandations musicales de Cookie à fond dans mes oreilles, je croise toujours les deux-cents lapins habituels, qui fuient devant mes roues et se faufilent entre les caravanes endormies. Lapins de garenne à perte de vue. Lunaire.

Je me refais le fil de la soirée, souvent en la racontant à mes ami·es, et chaque fois je suis étonné de me voir vivre cette vie, fendre les jours et les nuits sur mon vélo, direction des gens que je viens tout juste de rencontrer et qui ont déjà une si grande place dans mon cœur.

Cookie, c'est le cool kid, c'est Quentin il y a douze ans avec une louchée de timidité en plus. Ses yeux sont constamment de la couleur des vêtements qu'il porte, ses cheveux font des bouclettes dans son cou ; ses goûts musicaux sont merveilleux, sa douceur est immense ; il aime ses proches et ça transparaît dans tous ses gestes : quand il m'apporte la tasse de café que j'ai oubliée dans la cuisine, quand il prend la bière des mains de son coloc pour la lui ouvrir, quand il tend spontanément son briquet à Drac. Il fume ses petits pétards dans son coin, fait des trucs rigolos avec la fumée, se désigne toujours volontaire pour rouler. « J'étais pété sous L », « une petite folie », « c'est de la frappe Muse », « posé dans le désert », « une voix tah Stupeflip »... Tout ce qu'il dit est culte, on se croirait dans la cité de la peur.

Et Drac, il traîne moins de green flags et un peu plus de la patte, amoché qu'il est par ses années boiteuses. J'ai parlé de lui, déjà, dans la newletter de début de vie. Il ne s'est pas réveillé à temps pour la manif de ce matin, Drac.

Je n'aurais jamais cru trouver mon compte dans la vie étudiante. J'avais en tête les soirées étouffantes, alcoolisées, bruyantes et trop colorées que j'ai connues par le passé ; au lieu de ça, on vit notre petite vie tranquille toustes ensemble, en prenant notre temps, en petit comité, un peu à l'écart de la folie étudiante qui règne sur les quais. C'est cette vie étudiante-là qui me plaît, qui me correspond. « Chauds pour sortir ce soir ? » et vingt minutes plus tard on y est, à nouveau en cercle. Tout est si simple, je me sens tellement serein, reposé, complet.

randomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant