Cookie sait · 7 nov 2024
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Cookie sait. Ça transparaît tout le temps. Dans ses yeux, dans ses sourires vagues. Dans les moments où il passe une tête par la porte. Et le soir où il nous a fait « je viens fumer mon teh avec vous ». Évidemment. Je ne fais rien pour le cacher, en même temps, et mes indices sont de plus en plus ostensibles, comme quand je dis à Drac que je ne le regarde jamais mal. Est-ce que mes yeux se ternissent de la même manière que ceux d'Epinard quand ils se posent sur lui ? À quel point est-ce que je transpire d'amour quand il est là ? Je le sens, quand mon regard se tisse de tendresse. Je le sens, quand mon sourire s'étire et que mon visage se réveille, dès qu'il revient dans la pièce.
Je ne pourrai jamais lui offrir mes collines d'amour, ces étendues pleines de fleurs et de papillons où j'erre comme une âme en peine. Jamais. Ça ne sera jamais approprié. Ça ne sera jamais bien reçu. Ça ne sera jamais ce dont il aura besoin. Ça ne sera même jamais... jamais un plaisir coupable auquel il pourrait se laisser aller s'il savait que personne ne serait jamais au courant. Jamais de la vie. Et je le sais, je le sais depuis aussi longtemps que ça dure, alors pourquoi ça continue ? Pourquoi je continue de sourire dans le bus, pourquoi je continue d'avoir ces flashs d'une vie avec lui, pourquoi je continue à avoir ces pulsions douces, pourquoi je continue à le vouloir ? Elle est si forte, cette envie. Ça me rend dingue.
Tristesse et amour · 14 nov 2024
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Plus je suis triste, plus je jette de l'amour partout autour de moi. A desperate attempt to grasp someone's attention. N'importe qui ferait l'affaire, dans ces moments-là, il n'y a plus de filtres, plus de retenue, plus de réflexion. J'ai juste besoin de me fondre dans les bras de quelqu'un et de me sentir aimé en retour. Ma tristesse est toujours tissée de solitude, froide et humide, comme un brouillard blanc et épais qui flotte au-dessus des champs gadouilleux. Elle m'enserre la taille, me coupe en deux et me ligote dans son étreinte. Elle est confortable, pourtant, la tristesse. Tant que je suis en équilibre sur le fil, je me sens bien à baigner dans ce bassin brûlant. Une fois j'ai répondu à Cookie « c'est dangereux, la tristesse », quand il m'a dit que c'était son émotion préférée ; il a rigolé en me confirmant que oui, c'est putain de dangereux, la tristesse. Une inspiration de travers, et tu chutes de ton piédestal confortable pour t'écraser dans un abîme bleu marine entrelacé de bleu acier, où plus rien n'est agréable.
Maman · 18 nov 2024
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Je suis désolé de ne pas pouvoir te rendre la pareille. Je les entends, tes « je t'aime » et tes « tu me manque » muets. J'entends tes excuses, aussi. Je suis désolé de ne pas pouvoir te retourner tous ces jolis sentiments teintés de bleu. Je suis désolé de me sentir mieux avec mes ami·es, je suis désolé de ne rien ressentir à ton égard, je suis désolé de ne pas penser à toi tous les jours. Elle est triste, cette asymétrie. Je suis le centre de ton monde, et tu n'es que Pluton dans mon système solaire. À peine une personne importante pour moi.
Je grandis tellement mieux depuis que je suis loin de toi. Ce n'est même pas parce que tu me faisais du mal. Tu m'aimes juste de travers, maman, comme papa, et comme trop de gens dans cette vie. C'est facile pour moi de te le reprocher, de t'en vouloir pour ça ; bien plus facile que de me glisser dans ta peau et ressentir le poids de ta douleur. Je sais que tu t'en veux et que tu m'en veux à la fois, je sais que tu te trouves nulle et que tu me reproches de ne pas être assez indulgent. J'espère que toi aussi, tu comprends ; que tu comprends que ça me met en colère que tout ait été bancal et douloureux, que tu m'aies criblé de grattons de soudure et que j'aie dû me construire avec et autour, en essayant de faire pousser des fleurs dans l'acier. Je suis en colère d'être aujourd'hui avec ma pince à épiler, à désincruster toutes tes erreurs et cette violence de ma peau.
Il y a tant de choses que je ne peux pas te pardonner, comme le fait que tu sais précisément comment faire les choses correctement côté prénom, et que tu refuses toujours de lâcher prise.
