15 avril 2023
__________Il y a de la vase radioactive dans ma tête, mon estomac et mon cœur, alors je vais évacuer en vous racontant le câlin catastrophique d'hier, que j'ai joliment nommé le Catastrocâlin. (J'aime bien inventer des mots, puis leur donner une majuscule. Ou juste donner une majuscule au nom d'un jour. Par exemple, il y a le Jeudi de la TS de Candle, et le Vendredi de l'euphorie de Grüp.)
Vendredi soir, donc, répèt de mon groupe. J'ai fait un début de crise d'angoisse allongé sur le sol, que j'ai terminée hors de la salle pour reprendre le contrôle (hm), et qui a fini par à peu près partir grâce à un gentil adorable appel (coucou vous). Puis je suis remonté et j'ai failli repartir en crise du coup j'ai demandé un câlin à l'Étoile, qu'elle m'a aussitôt donné (ahh je l'aime). Puis j'ai commencé à tester les câlins de tous les gens du Grüp parce que pourquoi pas et parce que c'est important de connaître les câlins des gens – d'ailleurs je vais faire une liSTE J'ADORE LES LISTES !!!
• Magnifique : classique, serrage moyen, durée moyenne. Efficace mais pas en cas de crise existentielle.
• L'Étoile : câlin type Méloé, fort qui fait se sentir exister et soulage d'un coup. Valeur sûre, à savourer sans modération dans la limite de son consentement.
• Saphir : type Lou, tout doux et silencieux qui fait chut dans la tête (ou presque parce que c'est pas aussi incroyable que les câlins de Lou quand même). Efficace pour pleurer ou se sentir assez.Il me reste à tester Verte et Fuchsia (tiens je leur ai toutes les deux donné des noms de couleurs sans y faire attention et elles sont sœurs), après les vacances, et j'ai HÂTE. Je mettrai ce chapitre à jour du coup.
Vient ensuite le Catastrocâlin, évidemment. L'Étoile commence à dire « et Pichenette, tu teste pas ses câlins ? » et moi je panique, je réponds que j'aimerais bien mais qu'il me fait peur, et la minute d'après, j'entends l'Étoile qui répète à Pichenette ce que je viens de lui dire ; Pichenette me regarde, ses yeux ont le lisse-brillant de son je-m'en-foutisme et il a son coin de sourire habituel, et il ouvre grand ses bras et il me dit de venir, et mes jambes bougent toutes seules mais j'ai très peur et- ok pensons à la ponctuation.
Au moment de le prendre dans mes bras, je fais deux pas de recul, c'est la panique. Pourtant j'en ai envie, de tester ses câlins. Il ré-avance et moi aussi, et pouf, il est juste là et c'est inconfortable parce qu'il attend que je mette mes mains autour de son cou/sur ses épaules comme le fait l'Étoile ; mais je suis grand et je suis habitué à faire des câlins à des petites personnes, je n'aime pas lever mes bras pour faire un câlin. Alors je le repousse, je remets mes bras bien et hop, ça y est, câlin. Là il se passe plein de choses dans ma tête. FAISONS UNE LISTE.
• La matière de son pull est atroce, atroce dans le sens où elle est identique à celle du pull de PA le jour de mes 14 ans, et tous les souvenirs reviennent et j'ai envie de hurler parce qu'il y a toujours un truc qui les rapproche ces deux-là, et putain je vais pas m'en sortir... (mais si.)
• Littéralement tout le monde nous fixe et je suis du côté qui voit les gens donc je les vois nous fixer, et dans leurs yeux et leurs gentils petits rires je comprends que je fronce le nez et les sourcils et que rien ne va dans mon expression faciale à cause de la matière du pull, et je panique mais je peux pas arrêter de tout froncer parce que... parce que je peux pas.
• Je suis tellement tendu, stressé, concentré sur le « ça sonne faux, on ne devrait pas être en train de faire un câlin à cet homme » que je suis raide comme un bout de bois donc je fais au final pas du tout attention à la qualité de son câlin.
• Je me dis « punaise ça fait des semaines qu'on se retient de lui demander un câlin, pourquoi on fout tout en l'air maintenant ? ».
• Je pense au fait que mon visage va vers le haut et pas vers le bas puisqu'il est plus grand que moi et c'est bizarre, je ne suis pas habitué, et je ne sais pas comment placer ma tête pour que ça soit confortable.