Mai et juin 2023

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20 mai 2023   •   Violaine et son corps
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Quand j'étais petit, j'avais piscine avec mon école primaire. Je n'avais pas de maillot de bain chez ma mère (les joies du divorce), juste un bas de bikini (ça fait bizarre d'appeler ça comme ça pour un enfant de huit ans, m'enfin bon). Ma maîtresse avait été perturbée par le fait que je me pointe le plus naturellement du monde torse nu, et elle avait emprunté un maillot une pièce à l'accueil pour que je sois acceptable.

Je n'avais pas même un début de poitrine (j'avais huit ans !), alors aujourd'hui ça me met en colère cette réaction, ce scandale autour d'une enfant loin d'être pubère qui ne cache pas ses tétons. Ça me déçoit d'elle, aussi ; elle disait doctoresse, elle devait être un minimum sensibilisée à tout ça.

Je crois aussi qu'à ce moment, je n'avais pas compris que j'étais différente des garçons. J'étais incapable de me dire que j'allais avoir des seins qui poussent, je pensais que ça ne me concernait pas.

Après ma douche, je me regardais dans le grand miroir de la salle de bain, je pouvais m'y voir en entier. Je trouvais mes côtes belles, elles se voyaient très nettement juste sous la peau, ça faisait des vagues. Puis ma poitrine a poussé un petit peu et la plus grande partie de mes côtes est devenue invisible ; je n'étais pas content, mais quand je mettais une brassière un peu rembourrée qui faisait des seins tout ronds, socialement parfait, et un t-shirt par-dessus, je pouvais faire semblant d'être une Femme, avec un grand F. Je crevais d'envie de leur ressembler, aux femmes, pourtant ça n'a jamais sonné juste.

Après la poitrine, ce sont mes cuisses et mes hanches qui ont grandi, gonflé, changé. Ça, j'ai détesté. Je pense que je viens d'atteindre mon poids de forme, je suis terminé. Je m'y ajuste toujours. « Quand même, ça doit être de la graisse. ... Non, les os sont juste là et c'est du muscle, ça se sent quand je contracte la jambe. » Je suis juste en état de sortir un bébé de mes entrailles. Faut avoir un minimum de largeur de hanches pour ça.

29 mai 2023   •   À la crème
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Mon cerveau refuse de passer à autre chose. Je t'aime, je n'en peux plus de t'aimer sans m'arrêter, ça fait plus de deux ans et je ne m'en sors plus, et je fais n'importe quoi.

J'ai cassé Neon dans l'espoir d'occuper ma tête à autre chose mais j'en reviens toujours à toi, toi, toi, toi, ton regard, tes caresses, tes rires, ta force, ton amour.

J'ai tout cassé entre nous par peur de te perdre lentement et douloureusement, j'avais l'impression de sombrer dans ton esprit, de devenir translucide à cause de la distance.

Mais punaise, je t'aime, je t'aime, je t'aime. J'en ai marre de t'aimer, crois-moi, c'est épuisant et ça n'a pas de sens et je suis voué à tout faire de travers dans tous les cas. J'ai eu deux chances, je les ai laissées pourrir, tant pis pour moi. Je dois passer à autre chose à présent.

Sauf que je ne peux pas. Avec Neon je passais mes journées à penser à toi, la comparer à toi. Je n'ai jamais fait l'inverse, je n'ai pas pensé à elle une seconde quand on était ensemble à nouveau. Ça veut dire quoi ? Que je n'arrive pas à être avec quelqu'un d'autre que toi ? Bon sang, pourquoi je reste bloqué ? Je t'aime, je t'aime, merdeuh.

Je doute fortement que tu m'offres une nouvelle chance. Et même si tu le faisais, serais-je capable de nous préserver, de prendre soin de nous ? Je n'en suis même pas sûr. Alors je vais me taper sur la tête jusqu'à ce que j'arrête d'être con, et je vais essayer de toutes mes forces de ne pas faire des bêtises (ça c'est pas vrai, je suis en train de prévoir de t'écrire une lettre).

J'ai besoin de tout ce que tu m'as offert pendant tout ce temps. Je l'ai jeté à la poubelle et je me rends compte maintenant d'à quel point c'était important pour moi. C'était en février, donc j'ai mis trois mois à me rendre compte de ça. TROIS MOIS. Quel con, je vous jure, quel con.

randomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant