21 août 2023
__________Il s'est passé tant de choses et si peu à la fois ces derniers temps que je ne sais plus quoi dire. J'ai besoin de parler, cela dit, alors j'entame un chapitre : on verra bien où ça nous mène.
La dernière petite période "Épinard à la crème" s'est terminée en trois jours, c'est une bonne chose. Reste à savoir quoi faire avec Litchi. Je crois que je vais y aller, je suis prêt maintenant je crois, prêt à m'ouvrir et lui donner une chance. Après tout, je ne la connais pas, je pourrais être surpris et tomber amoureux. Nous verrons, nous verrons.
Il y a les pensées Rudiesques qui reprennent du service et ça commence à sérieusement me péter les couilles. J'étais censé profiter de ces vacances pour penser à autre chose et arrêter de tourner en boucle, pourtant j'en suis incapable, je reste coincé là-dessus et ça m'énerve, ça m'énerve plus que tout. Je n'ai toujours pas décidé si je voulais aller au BdlL ou si je préfère renoncer à ça et faire une rentrée réglo, au groupe, histoire de pouvoir être en retrait. Pareil, on verra.
Depuis les deux semaines sans le chien, il y a la terrible anxiété du lycée déjà, cette absence de huit à dix-huit heures, la solitude sans elle et la frustration de n'avoir le temps de rien faire avec elle. Il y a aussi l'anxiété de l'année prochaine, les études – lesquelles ?? – et la certitude nauséeuse que je ne trouverai aucun logement acceptant les chiens. Vous imaginez vivre sans un de vos poumons ? Ça me ferait le même effet d'être sans Delva. C'est ma moitié, c'est mon binôme. Je vais avoir un mal fou à exister sans elle.
Il y a l'angoisse de l'ennui à nouveau, au lycée. L'ennui qui va tout ronger, tout faner, tout racornir. Je vais me ratatiner à nouveau, et tant pis pour moi, c'est la société qui fonctionne comme ça. Ma mère retournera sa veste et m'interdira de faire des plans lights (je le sais, je le sens, elle ne tiendra pas parole), je me sentirai profondément, froidement seul et rien ne sera plus assez, rien ne me remplira, rien ne me donnera envie, rien ne me tiendra en vie, et je finirai les veines ouvertes dans un ruisseau. Fun !
En vrai, je n'ai pas envie de mourir. Je n'ai pas envie de vivre non plus, m'enfin j'ai pas envie de mourir, parce que je veux ma vie joyeusement solitaire avec un âne et mon chien et les balades dans les champs au soleil. Un jour, j'aurai cette vie, et il faut que je passe à travers toutes ces conneries avant, c'est le jeu, c'est le négatif qui viendra compenser le positif.Je n'ai plus envie d'adulter seulement à moitié. Je gère ma maison à moitié, je travaille à moitié, je suis à moitié responsable. Je comprends tous les clichés de l'adolescence maintenant, et ça me fait froncer le nez de savoir que je suis pile poil dans le cliché de l'ado. À demi pris au sérieux, à demi responsabilisé, à demi remarqué. On me fait presque confiance, on me respecte presque. Jamais complètement. Prenez-le au sérieux ou pas, mais c'est épuisant d'être entre l'enfant et l'adulte aux yeux de la société.
Aujourd'hui il y a eu le « tu piges vite » qui m'a fait réfléchir, aussi. Je l'ai pris comme un compliment, pourtant je crois que c'était surtout un constat. C'est dingue, non ? Ma plus grande insécurité a littéralement été démentie par mon diagnostic. On m'a tamponné sur le front « cerveau rapide », pourtant, je suis intimement persuadé d'être lent, empoté, à côté de la plaque... Pourquoi je suis comme ça ?
En ce moment aussi il y a les yeux tout doux d'Aziraphale qui regarde Crowley, dans la saison deux ; il y a la confusion-réflexion de Crowley quand on lui dit qu'on dirait qu'Azi est son compagnon. Ça me rend heureux quand j'ai une dose supplémentaire de quelque chose que j'adore, en l'occurrence là une deuxième saison de cette série. Un câlin de plus de mon chat, deux minutes de plus avec mes ami·es, un moment seul de plus, un carré de chocolat en plus. Une jolie surprise au bout d'un joli moment.
C'est hibou.
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