12 septembre 2023
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Je suis assis dans un parc, il fait froid, j'écoute Cavetown, il y a le silence du matin, et plus l'heure d'aller en cours se rapproche, moins j'ai l'envie/l'énergie/la force d'y aller. Ça fait une semaine. Une semaine que je rentre à vingt heures chez moi et que je n'ai plus le temps de rien, même pas sortir avec Delva. Je sacrifie mes rares moments tranquilles pour la musique, le groupe, Rudy et Zia, pourtant je ne sais plus si ça vaut le coup. Parfois je préférerais juste me rouler en boule sous ma couette et rester avec mon chat, sans rien faire, les yeux dans le vide.
J'ai perdu toutes mes couleurs, mes joues sont toutes blanches maintenant, et je ne sais pas si c'est à cause du temps dégueulasse et le fait d'être à l'intérieur tout le temps, ou si c'est dû à mon cerveau.
Je ne passerai pas l'année.
Pourtant les cours sont bien ! Je n'ai pas trop de travail social à faire, les profs sont excellents et les horaires les moins pires possibles.
Ça recommence. J'ai les images dans ma tête, j'ai mon cerveau qui programme et reprogramme les mouvements qu'on fera pour se tuer. J'avais un petit espoir pour le monsieur qui devait m'exorciser de la dépression, m'enfin la pseudo-science ça ne fonctionne pas et je le savais bien. Mais putain j'ai pas envie d'en arriver là, je peux pas faire ça à mes ami·es ou à mon frère ou même à Artichaut ! Il y a tant de belles choses et de belles personnes, tant de nouvelles expériences à vivre. Pourquoi est-ce que j'en arrive toujours à la conclusion que la meilleure solution est de mourir ? C'est faux et je le sais. Qui, en moi, veut mourir ? Quel petit moi ? Tous. Tous ceux qu'il me reste, tous ceux qui m'ont marqué. Mais pas mon moi actuel ! Je suis pas censé être pollué par les anciens moi, si ? Non, non, vous devez rester au chaud dans l'inconscient et ne jamais faire d'incursions dans mes pensées, ou alors pas de cette manière.
J'ai l'impression de devenir taré. On dirait qu'un fou à écrit ces lignes. Un fou qui se dispute avec lui-même. Peut-être bien que j'ai perdu la boule, oui, et peut-être bien que je n'ai jamais été sain d'esprit.
Deux heures plus tard :
Les images dans ma tête ont continué, j'ai même dissocié un peu. Là je suis à la médiathèque, j'ai une heure de perm. Je me sens bien ici, c'est calme et réchauffant. Heureusement que j'ai pu venir ici aujourd'hui. J'espère que j'aurai le droit de sortir les autres jours aussi, c'est flou, ils disent à ma mère que oui puis dans les faits ils m'interdisent de sortir.
Le soir :
Je suis fatigué. Demain ça recommencera, après-demain aussi, jusqu'au week-end. Un long tunnel.
