22 juillet 2023
__________Personne ne parle de l'euphorie qu'on ressent quand on commence à bien se connaître soi-même. Le sentiment qu'on ressent dans les moments où on sait d'où viennent les émotions et quoi en faire, c'est fantastique ! Ça rend léger, ça donne la patate, ça met de bonne humeur, ça encourage.
« J'ai très faim donc je ne suis pas capable d'être de bonne humeur pour l'instant. »
« Je suis très fatigué émotionnellement donc je ne suis pas en état de t'écouter pour le moment. »
« J'ai passé une semaine de merde, j'ai besoin d'être seul au calme maintenant. »Je me sens tellement adulte quand je dis ce genre de choses. Quand je formule ce qui se passe dans ma tête ou mon cœur, ou que j'exprime un besoin. En général, les gens comprennent et écoutent ; j'espère que c'est une règle générale et que je ne fréquente pas juste des gens chouettes, sinon encore une fois j'aurais une vision du monde déformée.
Bref, toujours est-il qu'il y a une sensation incroyable qu'on ressent quand on sait décortiquer le cocktail d'émotions en soi. Quand on sait quoi faire pour se sentir mieux (sortir marcher, recevoir un câlin, crier, pleurer, manger, prendre une douche...), quand on sait comment éviter de se retrouver dans la même situation à nouveau, comment expliquer ce qui se passe en nous à l'éventuelle personne concernée.
Évidemment, ça demande un effort surhumain de communiquer avec la personne en face. Les premières fois, du moins. Pichenette m'a appris ça. Les premiers mois, c'était l'enfer pour me forcer à faire sortir les mots qu'il y avait en moi ; et maintenant, ils sortent sans qu'on leur ait demandé. Passé un certain cap, et si les réactions sont bonnes en face, ça devient un automatisme, une porte toujours ouverte entre les deux personnes.
La communication, ça allège, aussi. Ça allège tellement. Connaître l'autre en profondeur, le laisser nous connaître aussi. Savoir qu'on se comprend mutuellement, que la discussion est toujours ouverte, qu'on accepte nos différences mais qu'on est prêts à faire des compromis et des concessions pour emmener la relation plus loin. Ça fait du bien, de voir les relations comme ça, d'avoir cet espèce de recul sur les échanges, ce contrôle, aussi. D'être sur le bateau plutôt qu'à demi noyé balloté par le courant. Certes, c'est crevant, de fabriquer le bateau, mais une fois que c'est fait, ça roule tout seul...
Moralité : pour communiquer, il faut se forcer au début, pour tout. Ça demande une énergie terrible, cela dit ça nous revient mille fois ensuite. Il faut trust the process, aussi, parce que comme pour tout apprentissage il y aura des hauts et des bas, des moments de désespoir et d'autres de joie intense. Il faut pas se décourager, voilà tout. Faites-moi confiance, le jeu en vaut la chandelle !