𝐖𝐄 𝐀𝐑𝐄 𝐀𝐕𝐄𝐍𝐆𝐄𝐑𝐒 ↝ gif series vol.2

358 | BUCKY BARNES

- Alors monsieur Barnes, comment allez-vous aujourd'hui ? lui demande sa psychologue

Le regard braqué sur le tapis noir aux poils duveteux sous ses pieds, Bucky ne répond pas immédiatement à cette question.

Comment va-t-il ? Quelle large question ! Comment va-t-il alors qu'il n'a aucune envie d'être ici et préférerait être n'importe où ailleurs que assis sur ce canapé en cuir face à sa psy ? Comment va-t-il alors qu'on le force à livrer ses pensées les plus profondes et à ouvrir son cœur alors que lui même ne comprend pas tout ce qu'il s'y passe ? Comment va-t-il alors que le monde autour de lui ne lui a jamais paru aussi hostile et étranger que maintenant ? Comment va-t-il alors qu'il ressent tous les jours un peu plus la morsure de la solitude s'enraciner en lui ?

- Bien, se contente-t-il de répondre simplement

Même lui n'arrive pas à se convaincre de cette réponse, c'est donc sans surprise que sa psy sort la mine de son stylo dans un " clic " sonore pour noter une phrase dans son carnet posé sur ses genoux. Déjà lassé et agacé par cette simple action, Bucky lève les yeux au ciel en redressant la tête vers elle.

- Je n'ai dit qu'un seul mot et ça vous suffit pour tirer des conclusions sur moi ? s'impatiente-t-il d'un ton mordant
- James, s'il y a une chose que j'ai apprise très rapidement depuis le temps que vous venez dans mon cabinet, c'est à reconnaître lorsque vous me mentez, lui dit-elle avec un sourire à la fois poli et arrogant

Bucky se rembrunit complètement, s'enfonçant un peu plus dans le canapé. Son regard retombe à nouveau sur le tapis, ses lèvres sont pincées et témoignent d'une envie profonde de garder le silence. Sa psy n'est évidemment pas de cet avis, elle décroise les jambes et se penche au dessus de son carnet pour capter l'attention de son patient.

- Je sais que vous n'êtes pas là par choix et je comprends que se livrer à quelqu'un ne soit pas facile à vivre, lui assure-t-elle avec bienveillance. Vous avez parfaitement le droit de trouver ça intrusif, dérangeant même. Mais même votre silence en dit long sur vous et ça fait plusieurs semaines que je constate une même chose ...
- Laquelle ?
- De quoi avez-vous rêvé cette nuit ? lui demande-t-elle subitement

Un peu pris au dépourvu par ce brusque changement de discussion, Bucky ne s'en formalise pas et lui sert cette même réponse qu'il a apprise par cœur :

- Je n'ai pas fait de rêve, je ne rêve plus
- C'est ça ! s'exclame la psy en le pointant avec son stylo. C'est exactement ça qui revient systématiquement à chaque séance ! Je vous pose à chaque fois cette question et vous me donnez à chaque fois cette réponse, mot pour mot. Et, pardonnez-moi de vous le dire comme ça mais, cette réponse est un mensonge aussi évident que le nez au milieu de la figure

Son petit jeu venant d'être percé à jour, le brun se mord l'intérieur de la joue en un geste nerveux.

- J'en conclue donc que vous rêvez, reprend-elle. Et c'est ce qu'il se passe dans vos rêves qui vous tourmente autant et qui met de la distance entre nous depuis plusieurs séances. De quoi rêvez-vous ? Du Wakanda ? De Steve Rogers ? D'Hydra ? Du 16 Décembre 1991 ?
- Rien de tout ça, rétorque-t-il sèchement

Il sait parfaitement ce que fait sa psy, elle cherche à le pousser à bout pour le faire avouer car c'est la seule méthode qui fonctionne avec lui. Lui rappeler tous ces éléments fait monter une vague de nervosité en lui qui lui donne forcément envie, le besoin même, de se confier à elle.

- Cette nuit, j'ai ... j'ai rêvé de ballades sous le soleil en plein dimanche après-midi, commence-t-il en sentant sa gorge se serrer. De cocktail dans un bar de quartier à Brooklyn, de séjour à l'hôtel en utilisant le nom de quelqu'un d'autre, de petits moments volés entre deux missions ...
- Oh je vois, vous avez rêvé de Y/N, dit la psy en comprenant mieux