Mathieu rentra chez lui et s'allongea immédiatement, espérant que le sommeil lui permette de libérer son esprit, au moins quelques heures.
Du côté de Madeline, l'ambiance était toute autre. Les effets du surdosage de morphine la rendaient euphorique. Son corps la brûlait et elle ne portait plus qu'une brassière de sport et un short de cycliste. Ses cheveux étaient dans une couette et malgré ça, elle restait en sueur, incapable de se poser. Elle passa sa nuit à ronger son énergie en réalisant un ménage en profondeur de tout son appartement, passant la brosse à dent dans tous les joints ou se crapahutant sur les meubles pour nettoyer les aérations. Elle continua jusqu'au petit matin et lorsqu'elle arriva à la salle de bain et qu'un coup de mou la pris, elle rattrapa seulement la boîte de cachet pour terminer.
Le blond ne sut dormir, repensant inlassablement aux mots de son ami mais surtout à Madeline. Cette fois, ce n'était pas une question de mirage. Seulement, il voulait sa présence, de celle réelle. Il ne désirait rien de plus et la nausée qu'il avait ressenti toute la soirée en son absence n'était qu'une preuve de plus. Il se prépara rapidement avant de prendre la route en direction de chez elle. Elle lui ouvrit dans un état second, un détergent dans une main et un chiffon dans l'autre. Il s'empêcha de la questionner tandis qu'elle l'invitait. Il avait été chercher un petit déjeuner, espérant lui faire plaisir mais elle fila de nouveau vers la douche.
« T'as l'air en forme de bon matin. » Il la suivit tout en fronçant le nez. L'odeur chimique dans tout l'appartement était insupportable et il se demanda comment elle pouvait la supporter. « Tu fais un grand ménage ? »
« Ouais, ça faisait longtemps que je n'avais pas fait un nettoyage...de printemps. » Elle continua comme s'il n'était pas là et lui ne put que la scruter alors qu'elle démontait les tuyaux de son lavabo, la tête dans le placard. « Tu savais que ça s'encrassait comme ça ? C'est complètement dingue ! »
Il n'eut besoin d'une seconde de plus pour comprendre qu'elle n'était pas elle-même. «Tu viens prendre le petit déj avec moi ? J'ai ramené du café et des pains au chocolat.»
« Attends, il faut que je... »Elle chercha une pince au sol mais toutes ses affaires étaient si éparpillées qu'elle ne trouvait plus grand chose. Mathieu se mit à sa hauteur, accroupi, espérant l'interpeller par son regard. Elle ne cacha pas son sourire mais il ne vit que ses pupilles dilatées et vitreuse.
« Viens prendre un café, je t'aiderai après. »
Il se releva et lui tendit une main qu'elle attrapa pour se mettre debout. Elle le suivit, presque trottinant d'excitation comme s'il lui offrait un petit déjeuner onéreux. Elle prit place sur le canapé après avoir attrapé le sac posé sur la table basse pour y sortir les viennoiseries tandis qu'il ouvrait une fenêtre pour aérer avant de la rejoindre. Elle en tendit une à Mathieu qui accepta malgré l'appétit coupé d'inquiétude.
« Comment était la soirée d'hier ? »
« Bien. » Il haussa les épaules. « Plein de...révélations. » Il avait compris plusieurs choses et pour sûr, il en était sorti changé. « Et toi, ça va ? »
Elle hocha la tête. « J'ai été super productive, comme tu peux le voir. »
« Effectivement ! »
Elle s'arrêta de gigoter pour boire son café. Et, Mathieu en profita pour la regarder. Il n'arrivait à se lasser de son regard aussi expressif, de cette manière dont elle bougeait comme si le monde dépendant d'elle. Le soleil rayonnait sur sa peau, la brise par la fenêtre soulevait les mèches autour de son visage et ses vêtements n'étaient qu'un accessoire de plus pour la mettre en valeur. Il baissa le menton, les joues teintées alors qu'il se rendait compte de son obnubilation. Ce n'était pas le mirage de Madeline sur son plafond mais bien la vraie. Elle lui lança une miette de sa viennoiserie pour l'interpeller et il n'eut le choix que de l'affronter. Il réajusta son jogging tout en se détestant d'être aussi sensible à son charme. La jeune femme ne remarqua rien, bien trop innocente, bien trop peu habitueée. Elle ne connaissait que Julian et ses réactions et commentaires obscènes.
« Ne gâche pas tout le ménage que tu viens de faire. » Elle pouffa mais elle reprit son sérieux rapidement puisqu'en se penchant en avant pour prendre le gobelet de café, elle eut un vertige si important que Mathieu dut s'avancer pour l'empêcher de tomber à la renverse. « Hey, hey. » Elle attrapa la table basse tout en fermant les yeux, l'envie soudaine de vomir alors que des sueurs froides prenaient chacun de ses membres. Elle souffla doucement pour reprendre son calme. « J'crois que t'as fait un peu trop de ménage. »
« J'ai besoin d'un peu de morphine. Ce sont mes douleurs. »
Mathieu la crut et partit dans la cuisine pour les prendre. Néanmoins, il n'en restait plus un seul. « T'en as plus. »
« Qu..quoi ? »!Elle se leva subitement pour le rejoindre mais un énième vertige la ralentit « Je.. » Elle attrapa la boîte avant de la jeter sur le comptoir de frustration. « J'ai.. je dois avoir la prescription, je dois pouvoir en avoir encore. »Elle se mit à errer dans son appartement à la recherche du papier. Sa panique transpirait par tous ses pores si bien que Mathieu dut retenir ses allers retours avant qu'elle ne finisse par faire un malaise.
« Assieds toi, je vais trouver. » Il n'avait pas conscience qu'elle était seulement en manque d'opium et pensait seulement agir pour elle en cherchant à sa place. Il trouva la prescription et lui tendit. « C'est ça ? » Elle hocha la tête tout en se tenant le ventre, espérant qu'il croit à sa comédie. Il était si soucieux de l'apaiser qu'elle n'eut besoin d'en faire plus. « J'vais t'en chercher, ok ? Reste allongée, ne prends pas de risque, je suis là dans cinq minutes. » Il échangea un plaid contre ses papiers et la regarda une dernière fois avant de partir. « J'arrive. »
« Merci Mathieu. »
« J't'ai dit que tu pouvais compter sur moi. »
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FanfictionJe raconte mon histoire, sans en rajouter, sans drama. PLK est un personnage fictif. Sujets traumatiques tout au long de l'histoire. TW non indiqué, à prendre en compte pour chaque lecteur et sa sensibilité. EXTRAIT « Le futur blond ne perdit pas u...