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Mathieu et ses amis se retrouvaient régulièrement pour faire des parties de foot dans des salles. Avec le temps, les petites amies venaient et passaient un temps toutes ensemble. C'était l'occasion de se rencontrer et de discuter entre elles. Madeline aurait aimé ne pas en faire partie mais l'engouement du blond à l'idée d'être accompagné par celle-ci était tel qu'elle accepta. Un bras sur ses épaules, il la guida jusqu'à l'établissement, excité par sa première présence. Il déposa un baiser sur sa tempe avant de rentrer et lui montrer les tables où plusieurs filles étaient déjà assises. Ils étaient en retard parce qu'ils avaient tardé dans le lit, discutant jusqu'au début d'après-midi dans les bras l'un de l'autre.

« Si t'as besoin de quelque chose, tu m'appelles. » Il la libéra de son bras en arrivant devant tout le monde. « Si tu veux boire un truc, c'est à l'accueil. »

« Ça va aller. T'es presque plus anxieux au moi. »

Le sourire de Mathieu fut pincé et elle en embrassa sa joue avant de saluer tout le monde et prendre une place. Les garçons se levèrent immédiatement pour commencer leur partie et alors que le blond partait pour le match, elle sentit une vague d'angoisses se créer au creux de son ventre. Elle ne connaissait que Jelila et leur relation n'avait pas débuté de la meilleure des manières. Et elle lui en voulait encore d'avoir donné sa vérité à Mathieu parce qu'elle avait créé en Madeline, une énième plaie de trahison. Elle fit l'effort de lui sourire malgré tout, poliment et Jelila prit cette occasion pour lui parler, rajoutant toute l'attention des autres sur elles.

« Ça va Madeline ? Ça fait longtemps. » Elle hocha la tête. « Tu es de nouveau avec Mathieu ? »

« On dirait bien... »

« On a jamais vu Polak avec une meuf sérieuse ! » Une jeune femme s'était exclamée un peu trop fort, un peu trop surprise au goût de Madeline. Elle n'avait aucune envie de leur donner matières à discuter sur elle, sur eux, sentant que ses mots seraient déformés et, peut-être, reportés à Mathieu. « Vous êtes ensemble ? Genre vraiment ? »

« Je crois bien, oui. »

Son malaise fut suffisant pour les détourner un instant. Elles continuèrent leur discussion et Madeline en profita pour se concentrer sur le match, ou plutôt, sur Mathieu qui se donnait à cent pour cent sur le terrain. Il était à l'aise avec le ballon, dans son élément, et elle ne pouvait que le contempler amoureusement. Par chance, il faisait partie de l'équipe sans maillot, laissant à la brune matière. Son regard insistant ne loupa pas le blond qui, dès son premier but couru dans sa direction, son index pointé vers elle.

« Pour toi. » Elle pouffa de gêne alors qu'il gonflait ses muscles. « Admire. »

« T'es complètement dingue. » Elle ne put s'empêcher de rire, les joues cramoisies. Il en fut satisfait et abandonna son numéro pour prendre son portable de sa sacoche et lui tendre.

« Si tu peux prendre des vidéos pour mon insta. »

Elle hocha la tête tout en l'attrapant et il en profita pour embrasser chastement ses lèvres avant de se faire disputer par ses coéquipiers du jour qui l'attendaient pour reprendre. Madeline appuya directement sur l'application, prête à le filmer comme demandé. Seulement, la scène des deux protagonistes avaient attiré l'attention et, alors qu'elle pensait être un peu à son aise, ses voisines mirent à mal le peu de confiance en elle.

« Eh bah j'ai jamais vu Polak comme ça avec une nana ! Ça doit pas chômer entre vous deux ! » Madeline tenta d'ignorer leurs commentaires, consciente qu'une réponse envenimerait la situation. Néanmoins, Mathieu avait toujours été le garçon inaccessible et solitaire. Le voir ainsi était une sorte d'attraction bien trop intéressante pour l'ignorer. « Allez, raconte-nous au moins un truc ! Les rumeurs sont-elles vraies ? Il parait qu'il a une libido de... »

« ...de chimpanzé ! » Elles rirent tout aux éclats. La brune, elle, baissa le menton.

« On... » Son ton pris d'émotion fut suffisant pour qu'elles comprennent. Ils n'avaient rien fait et les choses devinrent bien plus palpitantes.

« Vous avez rien fait ? Mais c'est impossible ! »

« Il veut peut-être pas d'elle ? »

« Ou il voit d'autres filles, c'est pas possible autrement ! » Une des filles s'approcha de Madeline qui sursauta. Toutefois, elle attrapa seulement le portable du blond.

« Rends le moi, s'il te plaît. »

« Il faut que tu saches ce qu'il fait en cachette ! » La brune se leva pour reprendre le téléphone mais elle l'en empêcha, jetant un regard noir par la même occasion. « C'est bon fait pas ta rabat-joie, on s'amuse juste ! »

Madeline aurait aimé dire quelque chose, reprendre le téléphone par la force mais elle resta stoïque, complètement blessée. Les trois autres filles regardèrent les messages de Mathieu puis les photos mais elles ne trouvèrent rien d'interessant. Les quelques clichés récents étaient fait avec Madeline, en selfie à deux ou alors quand elle ne s'en rendait pas compte, quand elle avait cuisiné, quand elle s'était endormie, encore une fois dans le studio. Elles n'abandonnèrent pas pour autant et se mirent à regarder les historiques de son internet. Toutefois, ce ne fut aucune preuve de tromperie ou même de simple plaisir solitaire. Ses recherches étaient toutes liées à la brune et à ses troubles.
Aidé une femme victime de viol
Syndrome post traumatique
Crise d'angoisse quoi faire
Petite amie victime de violence
Et la liste était sans fin.
Elles s'arrêtèrent, soudainement muettes, verrouillant le téléphone avant de le rendre à la jeune femme. Non seulement elles avaient volé la vie privée de Mathieu mais elles avaient mis à découvert le traumatisme de Madeline, sans précaution ni même, maintenant, d'excuse. Ce fut bien trop pour la brune qui déposa le téléphone sur une table avant de prendre ses affaires.

« Où est-ce que tu vas ? »

Elle ne prit pas la peine de leur répondre avant de partir. De toute manière, elle n'avait aucune idée où elle s'en allait, son cerveau ne pensant qu'à une chose, partir.

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