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Mathieu expliqua la suite de sa journée et Madeline prit cette occasion pour accepter. Il préféra rajouter, une énième fois que la boxe était un sport violent mais elle haussa les épaules, certaine de pouvoir supporter. Elle n'avait aucune envie de le quitter maintenant et le regard, presque suppliant et adorateur du blond, était une raison de plus.

Ils passèrent par l'appartement de la jeune femme pour qu'elle prenne une tenue de sport puis se dirigèrent vers la salle, lui, toujours prêt à y aller, un sac dans le coffre. Il y allait plusieurs fois par semaine pour y cogner des sacs et faire suer son cœur jusqu'à en ressortir toutes émotions. Lorsqu'il se gara, il se dépêcha de lui ouvrir la portière puis de prendre ses affaires, ravi de lui partager sa seconde passion. Madeline le suivit, un pas en arrière, soudainement anxieuse. Seulement, il ne lui laissa la chance de regretter ou d'y penser plus qu'il se retournait, marchant en arrière, souriant sincèrement.


« Tout va bien ? » Il jeta son sac sur son épaule. « Tu vas voir, tu vas pouvoir te défouler. J'te laisserai même me cogner dessus si tu veux. »

« J'vais faire ma séance de Pilates à côté, si tu veux bien. »


Il hocha la tête, comprenant. Finalement, il la guida jusqu'aux vestiaires des femmes et elle en ressortit après lui. Il était déjà en train de s'entraîner avec un coach alors qu'elle entrait dans la salle. Heureusement pour elle, celle-ci était vide et elle put se poser dans un coin pour s'étirer. Elle n'avait pas fait de sport depuis des mois et ses muscles lui rappelèrent cette absence. Elle fit quelques mouvements, au mieux, concentrée sur elle-même et sa session, le calme l'aidant. Elle pouvait entendre le rire de Mathieu parfois, ses grognements ou même le claquement de ses gants. Et malgré l'appréhension première, elle se sentit bien ici, surement parce qu'ils étaient seuls et qu'elle pouvait regarder tranquillement le blond s'épuiser à la boxe pendant ses propres pauses.

Mathieu lui, ne put retenir longtemps son attention sur son sport, bien trop perturbé par la jeune femme qui semblait peu consciente de ses atouts. Il avait beau essayé d'éviter de la regarder, ses yeux semblait toujours s'orienter vers elle, surtout lorsqu'elle jouait avec sa nouvelle frange, gênée dans ses postures. Ce fut le premier à céder et à venir à elle, cédant à la tentation.


« Salut. » Elle s'installa en tailleur pour boire à sa bouteille. « Ca te fait du bien ? »

« Complètement. » Il ne cacha pas son sourire avant de prendre place à ses côtés, s'essuyant le front et le torse avec une serviette éponge. « Ca faisait vraiment longtemps. » Elle avait l'impression de se rapproprier son corps l'espace d'un instant. Les sensations, la douleur et les contractures musculaires venaient des mouvements qu'elle réalisait, elle-même, quand elle le voulait, si elle le voulait. Elle était maître d'elle-même. « Je regrette pas d'être venue. »

« Tant mieux, j'en suis ravi. » Il lui donna un léger coup d'épaule et elle se rattrapa à celle-ci tout en riant. Il se leva subitement, pris d'une énergie badine. « Montre moi ce que je dois faire. »


Elle quitta le sol à son tour pour se mettre à ses côtés. Il imita ses mouvements, s'écroulant parfois et la faisant rire aux éclats par ses chutes et son manque de souplesse. Il continua d'en jouer jusqu'à tomber lourdement, épuisé par les postures qu'elle lui infligeait. Madeline, elle, ricanait encore et encore comme elle ne l'avait pas fait depuis des mois.


« T'es vraiment plus doué en boxe qu'en Pilate. »

« J'crois bien aussi. » Il laissa un souffle d'épuisement, complètement allongé au sol tandis qu'elle était assise à ses côtés, une légère sueur sur le front. « Tu as envie d'essayer de me boxer ? » Elle secoua la tête. « On rentre alors ? » Elle hocha la tête, se levant à l'aide de la main tendue du blond. Toutefois, comme si leur esprit ne pouvait rester léger trop longtemps, le coach les interpella.

« Tu veux essayer un enchainement ? » Madeline refusa d'un geste poli mais il insista. « Allez, tout le monde doit y passer ! Tu vas adorer ! »

« Une prochaine fois peut-être mon gars. Madeline a pas envie et on a des trucs de prévu. »

« Cinq minutes ! »


Cette fois, Mathieu n'eut le temps de perdre son calme et de le faire taire que Madeline lâchait ses affaires au sol pour s'approcher. Il l'imita espérant la dissuader, effrayé qu'elle ne termine dans une telle angoisse qu'elle perde le fil de la réalité et toute la bonne humeur qu'ils venaient d'engendrer à deux. Le coach l'aida à enfiler les gants sous le regard inquiet du blond. Néanmoins, il refusa de s'interposer une nouvelle fois, conscient qu'elle avait son libre-arbitre. L'entraîneur lui montra comment se tenir et elle suivit ses ordres puis commença à donner des coups dans les pattes d'ours, doucement.


« Plus fort. »

« Laisse-la faire comme elle veut. C'est sa première. »


Mathieu reçut un regard noir de l'autre homme. Toutefois, il ne répondit pas, ne voulant donner l'impression de contrôler la jeune femme. C'était clairement pas son but mais l'effroi qu'il ressentait été bien là, au creux de son estomac. Il rongea son frein, serrant la mâchoire fortement tout en la fixant. Il marmonnait suffisamment bas pour que personne ne l'entende, les suppliant d'arrêter, et c'est ainsi qu'elle continua, souhaitant seulement agir normalement.
Elle se trouva retournée, son dos contre le torse de l'entraîneur alors qu'il imitait un étranglement. Les bras de Madeline tombèrent le long de son corps et il la fit tomber dans un geste d'art martial. Elle ne se débattit pas, se laissant tomber au sol pendant que Julian apparaissait sous ses yeux. Elle ferma les paupières, les joues déjà pleines de larmes silencieuses.

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