Après l'intervention des policiers, Mathieu avait tout fait pour que Madeline puisse sortir de l'hôpital. S'ils étaient dans l'appartement, il pourrait limiter les entrées et donc, celles des forces de l'ordre qui avaient, pour sûr, blessées la brune a un niveau bien plus profond qu'il ne pouvait l'imaginer. Elle avait refusé plusieurs séances avec son kinésithérapeute et même plusieurs repas. Ses efforts tombaient à l'eau et aucune négociation n'avait fonctionné. Ainsi, le médecin donna son accord, espérant que les effets domicile et intimité l'aident.
Ils se retrouvèrent le matin à faire leurs sacs pour rejoindre l'appartement. La brune n'en avait pipé aucun mot depuis qu'elle avait ouvert les yeux, restant dans sa tête tandis qu'il essayait de combler le vide en décrivant leur future journée. Néanmoins, tout ce qu'elle voulait à l'heure actuelle, c'était de s'allonger dans son propre lit, dans ses bras. Elle avait besoin de ses mains sur son ventre, de son souffle contre son cou. Il comprit son besoin de calme et c'est de cette manière qu'ils se retrouvèrent rapidement dans l'appartement, Mathieu guidant la marche, un sac de chaque côté et la main de Madeline accroché à la manche de son sweater. Il ouvrit la porte puis l'invita à entrer mais la voyant immobile, il le fit et elle le suivit.« Bienvenue chez toi. »
Il déposa leurs biens dans la chambre, espérant qu'un moment seule lui permettrait de reprendre confiance. L'infirmière l'avait prévenue, le retour dans la réalité était toujours difficile pour les victimes. Il fallait affronter la vie, y retourner tout en sachant que plus rien ne serait pareil. De plus, l'incohérence de la justice provoquait un sentiment d'insécurité immense et constant. Lorsqu'il retourna dans le séjour, elle touchait du bout des doigts un plaid étalé sur le dossier d'un fauteuil. Il n'était pas ici à son départ l'autre jour.
« Quand est-ce que t'es venu pour tout ranger ? »
« Ce matin, enfin, cette nuit. »
Elle releva le menton pour le regarder. C'était sûrement la première fois depuis ce matin. « Tu devais en profiter pour voir ta grand-mère. »
« J'y suis passé, j'ai déposé l'argent mais je voulais que tu sois bien accueilli, que tu te sentes bien. » Il haussa les épaules nonchalamment. Seulement, ses lèvres pincées le trompaient. Il avait peur d'avoir exagéré. Il était intervenu dans son appartement, sans son accord. Néanmoins, elle s'avança dans sa direction pour s'y loger contre son buste. Il l'enlaça, déposant son menton sur son crâne. « J'ai fait des courses et j'ai changé tes draps. Sache que je l'ai jamais fait, même pour moi, et si tu m'avais vu...c'est sûr que tu rirais de moi jusqu'à la fin de mes jours. » Elle ne répondit pas, se blottissant un peu plus pour le remercier de toutes ses attentions. « Tu veux t'allonger ? J'vais essayer de te faire un truc à manger. » Elle hocha la tête, les paupières clos. Son ventre était douloureux et ses fils tiraient sa peau désagréablement. « Le lit ? »
« J'veux bien être dans le canapé pour...te voir. » Il accepta volontiers, l'invitant vers celui-ci d'une main dans le bas de son dos. Il la guida pour s'asseoir et elle dut se tenir à lui, jurant que le siège était bien plus bas qu'avant. Il l'accompagna précautionneusement et elle ne tarda à pas s'étendre de tout son long, espérant en réduire la douleur. « C'est...horrible. »
« J'peux rien te donner, en plus. » Elle hocha la tête, reposant ses mains sur ses épaules alors qu'il se tenait accroupi face à elle. « Est-ce que tu veux un truc à boire ? » Elle caressa sa nuque, oubliant de répondre alors qu'elle se perdait dans ses prunelles. « Madeline ? » Il déposa un baiser sur sa tempe et elle n'eut le choix que de sortir de sa contemplation. Il en profita pour lui retirer ses baskets. « Un café ? »
« Oui. » Elle le regarda faire, ses doigts retirant ses lacets puis sa main sur sa cheville pour prendre la chaussure. « T'es vraiment...indispensable pour moi, tu t'en rends compte ? » Il releva les yeux, s'arrêtant dans ses gestes un instant. « Pas pour mes baskets même si là, je t'avoue que... » Elle grimaça ce qui le fit sourire. « Mais t'es...fiable ...attentionné ...protecteur. Et... »
« T'es adorable...mais je mérite pas tous tes compliments. » Il embrassa sa joue avant de terminer sa tâche et se relever. Elle ne fut aucunement d'accord avec lui mais n'eut le temps d'argumenter qu'il partait lui préparer un café. Il s'en fit un aussi avant de lui donner le sien. Néanmoins, alors qu'il repartait en cuisine, elle attrapa son bras pour l'en empêcher.
« Reste. » Il ne se fit pas prier, se laissant choir à ses côtés. Il s'installa confortablement et elle ne perdit pas une seconde pour se poser contre lui. « Merci. »
« Tu te sens mieux ici ? » Elle haussa les épaules. « Je suis sur qu'ici, on sera mieux. Personne ne viendra nous déranger. L'avocate s'occupe de tout et si jamais ils veulent te recontacter, ils passeront par elle. Et personne ne peut rentrer, c'est toi et moi. » Elle hocha à tête, prit une gorgée avant de se rallonger contre lui. Il passa un bras sur elle et elle attrapa sa main pour l'installer sur son ventre contre son pansement. « Tu ne seras plus dérangée toutes les deux secondes, même la nuit. Tu vas pouvoir vraiment dormir. »
« T'essayes de me rassurer ou de te rassurer ? »
Il pouffa légèrement. « J'espère qu'on a fait le bon choix. »
« J'en suis sûre. Juste là, être vraiment dans tes bras, en dehors du lit d'hôpital...ça me fait du bien. »
Il en avait aucun doute. Au fur et à mesure de leur arrivée, il avait pu la voir retrouver ses repères. De plus, les attentions de Mathieu, pourtant simples, lui avaient donné un sentiment de confort immense. Elle se retrouvait enfin, au bon endroit, au bon moment après ces derniers violents et hostiles. Tout deux épuisés, ils restèrent dans cette position, silencieusement. Par ailleurs, ce fut lui qui s'endormît en premier. Ses nuits dans le fauteuil de l'hôpital, une main en l'air pour tenir celle de Madeline. Alors, être ici, libérés des contraintes hospitalières, se retrouvant enfin à deux, fut suffisamment réconfortant pour se reposer.
Ensemble.
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FanfictionJe raconte mon histoire, sans en rajouter, sans drama. PLK est un personnage fictif. Sujets traumatiques tout au long de l'histoire. TW non indiqué, à prendre en compte pour chaque lecteur et sa sensibilité. EXTRAIT « Le futur blond ne perdit pas u...