Mathieu partit après le repas sous la réassurance de Madeline. Il s'était directement rendu au studio, attendu par ses deux amis qui l'avaient aidé à la sortir du squat. Il s'installa directement devant l'ordinateur pour finir le dernier son de son EP. Antoine lui mettait de plus en plus la pression et il était temps de se concentrer sur sa carrière. Néanmoins, c'était plus facile qu'à faire et à peine avait il mis son casque que Lisko l'interpella. Il ne cacha pas son agacement mais resta docile, comprenant bien que sa demande ce matin était un peu étrange. Il les avait réveillé en toquant à leur porte, à peine l'aube levée, pour frapper Julian.
« Tu nous expliques ce matin parce qu'on t'a un peu suivi comme des cons ? » C'était pas complètement faux puisqu'il n'avait pas expliqué grand chose, demandant seulement de le suivre parce qu'il avait besoin de bras. « J'ai reconnu la demoiselle, déjà. » Mathieu ne put se retenir de grimacer en entendant le surnom.
« Elle m'a contacté. Le mec est un vrai connard et... » Il n'arrivait à poser les mots alors il en resta là. « Elle a demandé mon aide. »
« Polak le sauveur. » Ils ricanèrent tout deux mais Mathieu n'en eut aucune envie, connaissant la gravité des faits. Les rires s'éteignirent rapidement face à soin visage livide. « Dis.. » Il souffla d'agacement mais Lisko s'en moqua, il avait besoin de savoir le fond de l'histoire. « C'est bien la fille de la vidéo ? »
Il lui avait montré, un soir d'ivresse, voulant être rassuré par son ami, voulant qu'il lui dise que Madeline semblait consentante mais rien de ce qu'il lui avait dit ne l'avait rassuré, bien au contraire. Sadam demanda à voir le média mais il refusa, il était hors de question que quelqu'un d'autre voit la jeune femme en détresse. Alors, ce fut Lisko qui lui expliqua la scène malgré l'envie de Mathieu de vomir ou de lui mettre un coup dans la mâchoire pour le faire taire. Toutefois, il apprécia finalement la colère de son ami lorsqu'il racontait, sentant le soutien pour la jeune femme. Il aurait presque aimé qu'elle les entende la défendre.
« C'est bon les gars, on a assez parlé d'elle. »
« Alors on va parler de toi, mon gars. » Sadam se frotta les mains tout en riant aux éclats. « Comment tu l'as rencontrée ? »
« Rappelle-moi ton âge mec ? » Il cacha sa gêne en s'allumant une cigarette mais ses deux amis insistèrent par leur simple regard et rictus. « Putain, vous me cassez les couilles, c'est dingue. Je l'ai rencontrée au squat, ok ? Voilà, fin de l'histoire. Je peux bosser maintenant ? »
« Non mais tu peux pas juste nous dire ça mec. T'abuses. »
Il leva les yeux au ciel et les garda en dehors des regards fixés sur lui. « Elle était dans la cuisine et je l'ai aidé à ouvrir une bière. » Ils le traitèrent de dragueur mais s'en moqua. « Et après on s'est revu. Elle est même venue ici, parfois. Et avant que vous me demandiez, il s'est rien passé entre elle et moi donc stop. »
« Mais tu dois avouer que tu l'aimes bien, cette fille. » Il haussa les épaules avec nonchalance. « T'as pas été la voir seulement par charité pour ouvrir une bière, tu m'auras pas. Et tu lui as donné la possibilité de venir ici, dans ta grotte, sérieux. »
« Oui, bah... elle est.. mignonne et drôle. » Il inspira sur sa clope comme si sa vie en dépendait. « Et on discute bien, c'est tout rien de plus, et c'est même pas une discussion à avoir avec ce qui vient de se passer. » Il se mordit l'intérieur de la joue presque jusqu'au sang alors que Madeline se dessinait sous ses paupières, dans les draps de Julian, effrayée et blessée.
« Ça reste la même meuf malgré tout. » Lisko avait murmuré, se calmant soudainement en se rendant compte de la peine de son ami. « Et elle a l'air de t'apprécier et d'avoir confiance en toi. »
Il n'eut le temps de dire qu'il ne comptait pas avoir plus avec elle, seulement parce qu'il la trouvait jolie. Après tout, il ne souhaitait pas prendre le risque de tomber amoureux. Il n'avait pas le temps pour ça, ni l'énergie et souhaitait seulement se concentrer sur sa carrière. Néanmoins, il s'était promis de rester là pour elle, si besoin pour ne plus qu'elle vive ces drames. Antoine arriva et les garçons se turent. Le plus âgé salua tout le monde avant de s'arrêter vers Mathieu tout en regardant l'écran.
« Ça va ? » Le jeune homme hocha seulement la tête. « T'étais où ce matin ? »
« ...Chez ma mère. » Antoine se retourna vers ses amis pour confirmation et ils acquiescèrent, refusant de le trahir. « Il me reste un dernier son à finaliser et je suis bon. »
« Ok, parfait. » Le karma le rattrapa rapidement et son téléphone sonna au nom de Madeline. Il le cacha rapidement avant qu'il ne le voit, certain de se prendre une soufflante sinon. « J'ai un rendez-vous mais on se voit toute à l'heure. Tu gères, ton projet va cartonner, c'est certain. J'suis fier de toi mais reste concentrer. » Il serra son épaule avant de partir. Sadam attendit son départ avant de le taquiner, comme si le coup de stress n'avait pas été suffisant.
« La prochaine fois qu'on te couvre pour tes shenanigans, on te fait un truc de dingue. » Lisko acquiesça, beaucoup d'idées en tête pour le martyriser.
Mathieu haussa les sourcils. « Vous êtes complètement tarés et vous avez vraiment de la chance que j'ai un coup de fil important. »
« Ouhhh le lover en action. »
« Avec tout mon amour, les gars, allez vous faire foutre. »
Il leur lança son majeur avant de s'éloigner et rappeler Madeline, bien trop inquiet par son appel. Après tout, il l'avait quittée à peine deux heures. Elle avait eu juste le temps de s'endormir, tout au pire. Elle prit quelques secondes à répondre, dans un état tellement second qu'elle n'avait pas entendu la sonnerie. Il l'entendît hyper ventiler de l'autre côté du combiné si bien qu'il dut parler plus fort pour se faire entendre. Elle eut du mal à se concentrer sur sa voix, trop éprise par l'anxiété.
« Julian est là, il vient pour moi ! » Mathieu fronça les sourcils, lui semblant impossible que ce soit le cas. Néanmoins, il ne laissa pas ses doutes le dépasser, cherchant déjà à l'intérieur ses clés de voiture.
« Enferme-toi dans une pièce et n'ouvre pas. J'arrive. Je t'appelle dès que je suis là, ok ? »
« Fais vite. »
Elle s'enferma dans sa chambre puis dans le placard, les mains sur les oreilles alors qu'elle entendait des bruits contre la porte ainsi que les insultes de son bourreau. Pourtant, personne n'était présent. L'appartement était complètement calme mais le comprimé pris pour s'endormir semblait lui prouver le contraire.
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Check on me
FanfictionJe raconte mon histoire, sans en rajouter, sans drama. PLK est un personnage fictif. Sujets traumatiques tout au long de l'histoire. TW non indiqué, à prendre en compte pour chaque lecteur et sa sensibilité. EXTRAIT « Le futur blond ne perdit pas u...