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Le déménagement se fit avec aisance. Si Madeline n'avait pas de contact pour les aider, Mathieu avait de quoi compenser. Un de ses amis avait ramené un camion de déménagement tandis que les autres avaient fait tous les transferts. Le seul prix avait été plusieurs apéritifs et de la nourriture pour les remercier et les maintenir motivés.
Ils partirent tard le soir et lorsque la brune ferma la porte de l'appartement d'elle, elle ne put s'empêcher de souffler et de fermer les paupières, appréciant le soudain calme. Mathieu ne put retenir un sourire en la voyant. Il ne l'avait jamais vu ainsi, discutant avec tout le monde, remerciant voire dirigeant les garçons d'une main de fer. Il avoir adoré la voir si à l'aise. Néanmoins, il savait que cette journée avait été éreintante puisque lui même rêvait d'un douche puis d'un lit.


« T'es HS ? » Elle hocha la tête légèrement. Sa question fit monter une vague d'émotion pour Madeline qui baissa le menton. Mathieu s'approcha pour la prendre dans ses bras et embrasser sa tempe. « On a fait le plus gros. On a encore quelques cartons à vider mais on le fera après une bonne nuit de sommeil. »

« Heureusement que tes amis étaient là. »

« Ouais, ils ont bien aidé. » Elle reposa son front contre son buste. « On a encore tellement de bazar. »

« Mais tu sais que...qu'on a un truc de prêt ? »

« Notre lit ? » Il hocha la tête.

« Mais pas que...il y a aussi une baignoire. » Elle le quitta pour le regard, une étincelle dans les yeux. Elle rêvait elle aussi d'un bon bain brûlant. Avant même d'acheter le nouveau canapé, Madeline avait acheté des soins et savons en tout genre, en préparation de cet instant. « Ca te dit ? » 


Elle hocha la tête vivement et fila en direction de la salle de bain.  Il la suivit, plus lentement, anticipant le moment. Il la connaissait, il savait qu'elle pouvait être effrayée par le corps de Mathieu, ou du moins, le corps d'un homme. Seulement, il se rappela de leur vive conversation sur le sujet. Il ne devait pas la surprotéger, même s'il le voulait plus que tout. Elle déposa dans l'eau une boule de bain et ne tarda pas à le regarder pour voir sa réaction. Il se força à sourire avant de fuir, changeant la lumière pour celle au-dessus du miroir, rendant l'ambiance plus tamisée. Sans mot, elle comprit alors l'inquiétude de Mathieu de mal faire. Néanmoins, il ne lui laissa la chance de reculer ou de prendre son stress. Il se leva pour attraper l'ourlet du pull de la brune.


« Avant que l'eau ne soit froide. »

« Et si tu rentrais avant ? » 

« Et si on rentrait ensemble ? » Elle acquiesça, levant ses bras pour qu'il lui retire son haut. Il enleva le sien aussi, s'assurant d'une certaine égalité. Mathieu connaissait déjà le corps de Madeline par cœur, l'admirant ou l'embrassant à la moindre occasion. Néanmoins, du côté de la brune, c'était loin d'être le cas. Elle n'avait touché que son buste mais rien de plus. Lorsqu'il était nu, elle regardait plutôt ses yeux évitant tout ce qui pouvait déclencher un flashback. Elle n'eut le temps de douter qu'il embrassa son front tendrement. « C'est juste un bain. »

« Mais tu vas vas vouloir qu'...»

«...non non, Maddie, on va juste prendre un bain. J'attends rien de plus. » Julian l'avait tant sexualisé, beaucoup trop pour ne pas qu'elle pense immédiatement à ça. « J'ai juste envie de me détendre, avec toi dans mes bras, rien de plus. »

« Vraiment ? » Elle se pinça les lèvres mais il l'attrapa par l'élastique de son pantalon. Elle insista pour le retirer elle-même. « Mais t'as quand même envie de moi, nan ? »

« Princesse...c'est quoi cette question. »  Il retira son jogging, se retrouvant en caleçon. « Je t'interdis de penser ce genre de truc. » Il embrassa sa joue tendrement avant de la caresser de son pouce. « Tu peux pas penser ça, pas avec moi, s'il te plait. » Elle se dressa sur la pointe de ses pieds pour déposer un baiser sur ses lèvres avant de retirer son soutien-gorge. Le blond dut se retenir de ne pas la toucher ou y déposer sa bouche. « T'es beaucoup trop belle pour penser ça. Je t'aime beaucoup trop pour que tu penses comme ça. » Elle ne répondit pas, continuant de se déshabiller face à lui. Seules ses joues roses montraient sa timidité. Il attrapa sa main. « Tiens toi à moi, fais gaffe, ça glisse. » Elle aurait aimé lui faire un commentaire face à sa surprotection. Seulement, cette version était douce, l'enveloppant dans une épaisse couche de réconfort. «  A moi. »  Il retira son caleçon avant de rentrer dans l'eau à son opposé, prenant les deux tiers.  Il déposa ses bras sur les rebords de la baignoire, les jambes étendues jusqu'aux hanches de Madeline qui avait ses jambes repliées sur elle-même. Il connaissait cette position, celle qu'elle utilisait lorsqu'elle angoissait. Pourtant, elle le regardait sans retenue, appréciant son corps. « Bordel, tu veux faire un bouillon de mon corps ? » Il réussit à la faire rire et ça le rassura. Tout se passerait bien.

« Moi j'suis bien. » Il reposa sa tête contre le rebord, fixant le plafond. « Et t'as pas l'air si mal que ça. »

« La vue me fait oublier la douleur.  » Elle pouffa une nouvelle fois. Mathieu en profita pour attraper une de ses jambes et masser son pied. « Mais en vrai, je suis vraiment bien là. »

« Mieux qu'un jacuzzi. »

Cette fois, ce fut lui qui échappa un rire. C'était un bon souvenir et pour sûr ce bain en ferait aussi partie. « Carrément, mieux qu'un jacuzzi. » Ils restèrent un instant silencieux avant qu'il ne reprenne la parole, changeant par la même occasion de pied. « Maddie ? » Dorénavant, Madeline était détendue, les yeux clos, rassurée par son contact sans pour autant avoir besoin d'une proximité excessive. Et ça, malgré la nudité. 

« Hmh ? »

« On est chez nous. Genre...notre chez nous pour de vrai. » 

« Et c'est la plus belle chose au monde. » 

« J'suis bien d'accord. J'suis vraiment le plus heureux. » Pris d'un élan, elle se redressa légèrement pour le rejoindre, se posant contre son torse. Mathieu embrassa son épaule avant d'y reposer son menton. « Merci d'avoir accepté cet emménagement. C'est la première fois que j'ai un chez moi. Et j'aurai pas pu rêver mieux. » Il sentit son cœur se gonfler à cette pensée. Madeline entrelaça leurs doigts sur son ventre, quémandant d'être entourée de ses bras. 

« Notre chez nous. »

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