Mathieu resta à l'hôpital, jour comme nuit, auprès de Madeline. Elle n'avait que peu de moments d'éveil, ces derniers trop pris de douleurs alors les médecins avaient décidé de lui donner des antidouleurs suffisamment forts pour qu'elle s'endorme en quelques secondes. Toutefois, ce temps si court était pour les deux protagonistes, le plus long de toute leur vie. Le blond, complètement impuissant tandis qu'elle passait par les pires douleurs, celles inimaginables, celles dont on préfère mourir.
Au quatrième jour d'hospitalisation, l'absence de Mathieu dans la vie parisienne se fit ressentir. Il reçut dans un premier temps des messages de ses amis, inquiets de son silence, n'ayant aucunement connaissance des derniers événements mais ayant vu la scellée. Il ne répondit que brièvement, ne prenant pas la peine de les appeler, refusant de sortir de la chambre, refusant de ne pas avoir Madeline sous ses yeux. Même lorsqu'Antoine tenta de l'appeler, il refusa simplement la communication. Il termina pas éteindre son téléphone avant de se réinstaller dans le fauteuil, caressant du bout des doigts l'avant-bras de la brune. Aujourd'hui, elle ne s'était pas encore réveillée mais il ne savait pas s'il voulait voir ses yeux, effrayé qu'ils soient encore remplis de larmes et d'agonie. Seulement, il n'eut le choix puisqu'il vit ses sourcils se froncer puis sa main tirer sur les draps dans un poing. Il se leva, prêt à appeler une infirmière si elle montrait la moindre douleur mais elle l'en empêcha.
« Arrête...Julian...» Tout son corps lui était douloureux mais le pire était sûrement son ventre. À son arrivée à l'hôpital, une hémorragie interne avait été diagnostiquée, seule une opération avait pu résoudre cette urgence. Même si sa cicatrice n'avait rien de spécial, même si elle guérissait intérieurement comme extérieurement, il lui semblait que Julian continuait de lui donner des coups. « Pas de drogues, s'il te plaît. Laisse moi partir. »
Il déposa sa main contre son front, l'autre serrant celle de Madeline. « Maddy, c'est moi. C'est Mathieu. » Elle ouvrit les yeux difficilement, les larmes aux yeux en le voyant. « Hey, salut. »
« Mat... » Un sanglot s'échappa de ses lèvres. « J'ai mal. »
« Je sais, laisse-moi demander aux infirmières. » Elle secoua la tête, refusant d'être encore dans les bras de Julian. Son menton tremblait tandis qu'il pouvait y voir toute sa douleur dans ses yeux. « Tu peux pas te laisser souffrir comme ça. » Il passa son index le long de son visage, pris encore par de nombreuses plaies ouvertes, de fil de suture et d'hématomes. Un bandage limitait les mouvements de sa mâchoire suite à sa luxation. « T'as besoin de te reposer. »
« Dès que je ferme les yeux, il est là. Il est là dans tous mes cauchemars. Ici, c'est toi. » Il serra les dents, l'envie de pleurer mais refusant de lui montrer sa propre peine. Après tout, elle souffrait le plus, c'était elle la victime, encore une fois tandis que lui n'était que son accompagnateur et soutien, un passager de son histoire. Madeline leva son bras pour toucher sa barbe. Celle-ci était bien plus longue que d'habitude, signe qu'il avait passé son temps à son chevet. « Depuis quand ? »
« Ça fait quatre jours que t'es là. » Elle ne s'en était pas rendu compte, sous antalgique depuis son arrivée. Elle ne cacha pas sa surprise qu'il tenta d'apaiser. « Mais tu guéris, le médecin est rassurant. » Elle hocha la tête, une nouvelle vague de larmes arrivant. Même si son corps cicatrisait comme il se devait, elle sentait que son cœur aurait besoin de temps. Beaucoup de temps. « J'suis désolé. » Il embrassa son front avant d'y déposer le sien. Madeline attrapa sa nuque, refusant qu'il s'échappe. Il était une bouffée d'air frais en cet instant et malgré les derniers événements, il restait une personne de confiance, la seule qui pouvait apaiser l'infernal bataille dans son cœur. « Julian a été arrêté. Tu t'es battu comme une reine. Il ne va pas s'en sortir sans rien. »
« Est-ce que tu veux bien t'allonger à côté de moi ? » Il hésita une seconde mais son regard était si suppliant qu'il céda, s'installant presque dans le vide, de profil. Il délaissa un baiser sur sa tempe, restant contre elle. Elle tourna la tête en sa direction, continuant de le regarder. Il était cerné, la barbe épaisse, les cheveux en bataille d'avoir été fourragé d'angoisse. « T'es resté là tout le temps ? » Il hocha la tête. « Et la musique ? »
« C'est pas le plus important là. J'veux juste être avec toi. » Malgré ses mots doux, la douleur restait bien présente. Elle tenta de passer sa main sur son ventre mais un bandage obstruait le passage mais surtout, protégeait les lésions et plaie de l'opération. Mathieu l'empêcha de retirer les pansements sous ses grognements de frustration. « Tu vas avoir encore plus mal si tu fais ça. » Elle fit une moue, espérant le faire céder mais il resta ferme, refusant qu'elle passe par une autre vague de détresse. Elle céda mais attrapa sa main pour qu'il la pose à plat sur son ventre, sans mouvement. Matthieu émanait toujours une chaleur réconfortante et ce fut une nouvelle fois le cas. « Si je te fais mal, il faut que tu me le dise. »
« Ça me fait du bien. » Elle ferma les paupières, se concentrant sur son contact. « Je veux rentrer à la maison, avec toi. »
« Je sais, j'aimerais aussi, crois-moi, mais ça serait pas sérieux. » Elle en avait conscience mais préféra ne pas répondre. « Et si tu décides de ne plus prendre de médicaments, les prochains jours voire semaines vont être...difficiles. Et les flics vont venir pour discuter avec toi, avoir ta version. »
« Je refuse. »
« Je ferai tout pour que ça soit le plus loin possible mais...mais tu vas devoir te confronter à lui. Tu vas devoir te défendre mais t'es pas seule. Ok ? Et pour le moment, tu dois te reposer et guérir. »
« J'ai peur. » Il déposa un autre baiser, espérant lui montrer son soutien. « Reste avec moi, je t'en supplie. »
« Pour toujours. »
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FanfictionJe raconte mon histoire, sans en rajouter, sans drama. PLK est un personnage fictif. Sujets traumatiques tout au long de l'histoire. TW non indiqué, à prendre en compte pour chaque lecteur et sa sensibilité. EXTRAIT « Le futur blond ne perdit pas u...