Mathieu quémanda à ses amis de les emmener à l'appartement de Madeline, ce qu'ils firent rapidement. Il la porta une nouvelle fois tandis qu'elle s'excusait à cause des marches. Il déverrouilla la porte avant de l'emmener directement jusque dans la salle de bain. Il la reposa sur le bord de la baignoire et encore une fois, elle hésita avant de le relâcher. Il recula de quelques pas tout en ayant du mal à croiser son regard tant il ne supportait pas de la voir ainsi. Il aurait aimé être de ceux qui avaient les mots mais à la place, il prit la fuite immédiatement pour aller lui chercher des vêtements. Seulement, il revint rapidement, effrayé qu'elle s'effondre en son absence. Elle était restée immobile, l'attendant.
« Je t'ai pris des trucs confortables. » Il les reposa sur le lavabo, n'ayant aucune idée de la suite. « Je.. t'es sûre de pas vouloir aller à l'hôpital, juste pour être sûr ? »
Elle se força à sourire pour le rassurer. « Je vais bien. »
Il ne put y croire mais n'insista pas plus. « Je te laisse, prendre une douche. Si t'as besoin de quelque chose, tu m'appelles, je reste dans le salon. »
Elle hocha la tête refusant de se montrer encore faible. Il la laissa tout en fermant la porte derrière lui. Madeline inspira profondément pour ne pas pleurer. Elle ne prit pas la peine de se regarder dans le miroir, certaine qu'elle craquerait en voyant son reflet. Elle retira le sweater de Mathieu, se demandant combien allait-elle en récolter d'autres, à ce rythme. Elle régla l'eau chaude avant de retirer son sous-vêtement, ignorant le sang dessus. Malgré les douleurs, elle prit une douche complète, essayant d'effacer l'odeur et les mains de Julian sur sa peau. Ses jambes tremblaient et elle termina par s'asseoir, se recroquevillant sous le jet d'eau. Elle aurait pu s'endormir ainsi, rassurée par la chaleur. Néanmoins, Mathieu frappa contre la porte, inquiet du temps pris, effrayé qu'elle fasse un malaise ou pire.
« Madeline, ça va ? »
« Oui. Je.. j'arrive. » Elle coupa la douche et sortit, s'enroulant dans une serviette. Elle ouvrit la porte pour le voir et il ne put empêcher une rougeur nette d'apparaître sur ses joues. « Je vais bien. »
« Est-ce que tu veux.. manger un truc ? » Elle secoua la tête, incertaine de pouvoir avaler quoi que ce soit. « Je vais quand même commander un truc, ça t'ouvrira peut-être l'appétit. »
Elle acquiesça seulement pour qu'elle termine de se rhabiller. Il la laissa une seconde fois et elle termina de se préparer, soulagée de voir qu'il lui avait mis des vêtements larges et doux pour sa peau abîmée. Elle le rejoignit avec difficulté, ses muscles ne la portant plus. Il la vit en difficulté et se précipita vers elle pour l'aider. Il l'installa sur le canapé tandis que lui restait debout, mal à l'aise, incapable de savoir ce qu'il devait faire, partir ou rester. Madeline ne fut d'aucune aide, ne pouvant réfléchir à autre chose que ce qu'il s'était passé. Des flashbacks de la nuit revenaient encore et encore dans sa tête.
« Je.. je vais peut-être te laisser, non ? » Elle ne répondit pas, ne sachant pas elle-même ce qu'elle souhaitait. « Tu vas recevoir une commande, tu auras juste à réceptionner. » Son silence fut pris pour une affirmation. Il prit ses affaires et se dirigea vers la porte, du moins, jusqu'à ce que Madeline bafouille.
« R..reste. S'il te plaît. » Lorsqu'il se retourna, il put la voir complètement redressée, les poings serrés contre une couverture. « Je suis sure que tu as commandé beaucoup trop de nourriture. »
« Ok, je reste. »
Il n'eut le temps de retourner s'asseoir que le livreur arrivait. Il prit alors la commande et le déposa sur la table basse. L'odeur fut appétissante et Madeline tendit le bras pour regarder à l'intérieur. Il ne put en cacher son sourire, satisfait de la voir trouver l'appétit. Il la servit parce qu'elle était incapable de se pencher en avant sans peine. Elle le remercia mais s'arrêta en voyant le repas. Elle se pinça les lèvres et il vit que quelque chose n'allait pas. Depuis Julian et son habitude de mettre de la drogue partout, elle était effrayée que ça soit le cas, n'important quand, n'importe où. Mathieu l'avait remarqué lorsqu'il lui avait déjà donné une cannette. Elle l'avait essuyée consciencieusement pendant plusieurs longues minutes.
« Ça vient du restaurant. Il n'y a rien dedans de risqué. » Elle hocha la tête, vivement. Elle le savait mais son cerveau semblait bloqué sur cette peur. « Est-ce que tu veux que je goûte avant toi ? Est-ce que ça aiderait ? » Elle haussa les épaules, les larmes aux yeux. Elle n'en avait aucune idée et si elle avait été honnête, elle avait l'impression que ce trouble s'aggravait plus le temps passait. Elle en avait perdu du poids mais Julian en avait été satisfait et n'avait qu'approfondit le problème. « Donne, on essaye. » Elle tendit son plat et il mangea quelques fourchettes avant de lui rendre.
« Il faut du temps, normalement. »
« Je sais mais si tu sois être défoncée, je le serai avec toi. »
Il haussa les épaules et sa nonchalance rassura un peu Madeline qui grignota son plat jusqu'à se rendre compte de son appétit. Elle dévora son plat sous les yeux rassurés de Mathieu. Il y avait au moins du positif aujourd'hui, elle mangeait. Il lui tendit une cannette de soda qu'elle essuya de manière presque obsessionnelle. Il n'en fit aucun commentaire malgré l'envie, la laissant faire tant qu'elle finissait par boire quelque chose, ce qu'elle fit finalement.
« Mathieu ? »
« Hm ? »
« Merci. Vraiment. » Elle baissa la tête tandis qu'il la fixait sans gêne. Plus les heures passaient, plus les hématomes devenaient sombres. Il aurait aimé les effacer d'un claquement de doigts mais surtout lui faire oublier tous les derniers événements. Il s'en sentait coupable parce qu'il avait vu les jeux sordides de Julian. Ses regrets étaient si sincères qu'elle le vit sur son faciès. « T'aurais rien pu faire. T'as essayé un million de fois de m'en parler mais j'ai jamais voulu t'écouter. Je savais quels risques je prenais. Je sais.. je sais pas pourquoi je suis restée jusque là. » Elle s'humecta les lèvres tout en y réfléchissant. « Je crois que je n'ai rien fait pour ma réputation. » Elle ne put retenir un rire jaune en y pensant. « Tout le monde pense que je suis.. une pute et au moins, quand j'étais avec Julian, les gens pensaient que j'étais en couple avec lui. Et puis, personne ne me croyait de toute manière...sauf toi. »
« Il ne te touchera plus. »
« J'aimerais te croire autant que tu as cru en moi. »
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FanfictionJe raconte mon histoire, sans en rajouter, sans drama. PLK est un personnage fictif. Sujets traumatiques tout au long de l'histoire. TW non indiqué, à prendre en compte pour chaque lecteur et sa sensibilité. EXTRAIT « Le futur blond ne perdit pas u...