« Madeline ? »« Oh, Mat. » Elle eut immédiatement les larmes aux yeux, soulagée de l'entendre malgré la douleur et le manque.
« C'est bon d'entendre ta voix putain. »
« La tienne aussi. » Il s'appuya contre le mur, ses jambes le lâchant. Madeline, elle, avait attrapé son oreiller pour le serrer contre elle.
« Tu me manques. » C'était un aveu difficile, de ce qui laisse une attente insoutenable. Il rêvait qu'elle le supplie de venir, maintenant. Seulement, elle resta silencieuse, le cœur complètement débordé. « Je pense tout le temps à toi. T'as dit que tu voulais du temps et de l'espace mais...je..dis-moi ce que tu veux vraiment pour nous, ce que tu veux de moi. » Il s'enfonça les ongles dans sa chaire jusqu'à en avoir les yeux brûlants. Il avait envie de crier, d'enfoncer son poing dans le mur. « Maddie, j'y arriverai pas...putain tu vas croire que je joue la carte de la pitié mais...mais j'y arriverai pas sans toi. » Madeline pleurait silencieusement, luttant pour ne pas céder. « Je parlerai à ma mère, je...lui... »
« ...c'est pas qu'une question de famille. »
« Comment ça ? »
« On est tellement différent toi et moi. » Elle sécha, elle-même, ses joues, essayant de reprendre le dessus sur ses propres émotions. « T'es fort, passionné, attaché à des valeurs. T'as plein de trucs à construire, de projets à créer, de voyage à faire. »
« Et donc ? Pourquoi tu dis ça comme ça ? Maintenant ? » Son ton fut plus froid. Il voulait dorénavant fuir cette conversation. Il avait l'impression d'entendre des adieux. Il n'y connaissait pas grand chose en amour mais ce discours avait tout l'air d'un C'est pas toi, c'est moi. « Tu t'en aies jamais plaint avant. Tu trouves des excuses. »
« Moi, je dois me guérir complètement. J'vais devoir reprendre les études et toi tu vas parcourir le France. Et puis, on aura toujours tous ces souvenirs douloureux entre nous. »
« Tu racontes n'importe quoi. » Il ria jaune, désabusé. Elle prenait la fuite et elle était déjà inatteignable. « Comme si ensemble, t'avais pas avancé, comme si t'allais moins bien. Comme si on était moins bien. Même moi, je me sens mieux depuis que t'es là...enfin sentais mieux. » Il laissa le silence peser ses mots avant de reprendre. « Je te soutiens depuis le début et tu fais pareil avec moi. Et putain moi j'ai plein de bons souvenirs avec toi. Je me suis jamais senti aussi bien qu'avec toi. Et tu vas me dire que toi, c'est pas le cas ? »
« C'est pas ce que je dis. »
« Alors quoi ? » Il ne put retenir plus longtemps ses larmes, sa voix perturbée.
« Je sais pas. »
« Maddie... »
« J't'ai dit que j'avais besoin de temps. »
« Ok...ok...mais sache que je compte pas avancer sans toi, je t'attendrais. » Il ferma les yeux, rêvant de s'éclater le crâne contre le crépît pour s'assommer, ne plus penser et avoir une toute autre douleur que celle de son cœur. « J't'ai déjà dit que c'était toi ou rien. Ça risque pas de changer. » Ils restèrent silencieux un moment, le calme reprenant place. Mathieu, lui, n'arrivait à sécher ses larmes tandis que Madeline, elle, avait su. Les paupières closes, elle réussissait à le sentir contre elle, ses mains, son souffle, ses baisers. « T'es toujours là ? »
« Mhm. »
« Tu prends soin de toi, pas vrai ? Tu ne te fais pas du mal, hein ? »
« Je te promets que je prends soin de moi. J'en ai eu envie mais j'ai pensé à toi et que je sais que ça te rendrait dingue. »
« Plus que dingue, Maddie. Je compte sur toi pour faire attention à toi. »
« Tu as toujours ton showcase la semaine prochaine ? »
« Oui. » Celui-ci était privé, sur invitation, pour présenter son album. Il avait été ravi, au début. C'était un événement exceptionnel, un signe de réussite. Il avait invité tous ses amis les plus proches, sa famille mais surtout, Madeline. Maintenant, il savait pertinemment qu'il n'y aurait plus que quelques amis puis des inconnus. « T'es toujours invité et la bienvenue, tu sais. Je t'attendrai. »
« Je ne sais pas si j'aurai le courage de te voir. J'suis désolée. »
« Comme tu veux. Tu fais comme tu le sens. Je garde ta place, au cas où. » Elle chercha un autre sujet de conversation, refusant de raccrocher maintenant. Malgré une conversation difficile, elle appréciait l'entendre. Le sentiment de plénitude était bien présent, l'enveloppant tendrement. Mathieu non plus n'avait aucunement envie d'y mettre fin. « Si t'as besoin de quoi que ce soit et que tu ne veux pas me contacter, tu peux toujours appeler Lisko. »
« D'accord. » Un nouveau silence. « J'espère que toi aussi, tu prends soins de toi. Tu ne devrais pas passer ton temps au studio parce que tu y fumes beaucoup trop et ne dors pas assez. » Il ne répondit pas. Elle avait raison, il le savait bien. Toutefois, il n'avait aucun endroit où aller, même s'il le voulait. Il n'avait aucune maison, aucune où il se sentait chez lui, si ce n'était chez Madeline. Alors, en l'instant, il était seul, sans accroche. Et c'était presque un signe s'il n'avait pas été si aveuglé par ses propres idées. « On devrait raccrocher. »
« Prends soin de toi, Maddie. Je suis à un coup de téléphone. »
« Je sais... » Madeline eut envie de pleurer une nouvelle fois.
« Je t'aime. »
« Moi aussi, je t'aime. A bientôt. »
Pour info, le vrai M n'est pas dans la musique mais par son métier, il voyage dans le monde. Alors pas de showcase mais des événements particuliers. Le showcase n'était donc pas un showcase mais un évènement très important dans sa carrière.
Le genre unique dans une vie.
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FanfictionJe raconte mon histoire, sans en rajouter, sans drama. PLK est un personnage fictif. Sujets traumatiques tout au long de l'histoire. TW non indiqué, à prendre en compte pour chaque lecteur et sa sensibilité. EXTRAIT « Le futur blond ne perdit pas u...