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« C'est pas la maison là. » Il se redressa légèrement. « C'est une banquette, dans mon studio. » 

« Ok mais là tu me fais sentir...mal. » Ils prirent place l'un à côté de l'autre. Mathieu n'arrivait pas à lui donner de la spontanéité, non pas qu'il en avait envie. Seulement, il l'avait vu trop de fois pleurer et paniquer jusqu'à en perdre son souffle. Il préférait éviter l'inconfort et l'inconnu pour s'assurer que Madeline aille toujours bien, en tout temps, en tout lieu. « Tu me surprotèges. Trop. »

« Désolé mais j'appréhende. J'ai pas envie de.. »

«...En évitant certaine situation, tu me blesses dix fois plus. » Mathieu se pinça les lèvres, se laissant tomber contre le dossier. « J'suis pas en sucre. »

« Je sais mais... » Il passa une main sur son visage, chassant ses émotions. «...j'suis désolé. J'veux juste que tu sois bien, que ça te rappelle pas Julian. »

« Il me faudra du temps avant ça. »

« Qu'est-ce qui me fait dire que, là, coucher ensemble ne te le rappellera pas ? » Mathieu se leva de frustration, la gorge nouée. « J'y pense sans arrêt ! A ce qui pourrait te faire peur, à ce qui pourrait te perturber, te blesser ou même...j'en sais rien ! » Il fourragea ses cheveux en faisant les cent pas. « Tu crois que c'est facile pour moi ? Moi, j'ai pas vécu tout ça, je suis pas dans ta tête Maddie ! Moi, j'ai envie de toi, comme ça, dans...dans ce genre de putain de moment où j'pourrai crever tant je suis dingue de toi !  » La brune se leva pour s'approcher. Elle attrapa sa main pour l'empêcher de se torturer plus la nuque. Son contact le détendit immédiatement. « Je fais pas exprès, Madeline, je veux juste...je veux pas te perdre. »

« Et ça n'arrivera pas, pas pour ça. » 


Il avait les larmes aux yeux, les joues rouges mais surtout, son cœur battait la chamade. Elle tira sur sa nuque, quémandant un baiser qu'il lui rendit. Il la guida contre le bureau puis la porta pour l'y déposer. Le contact de ses doigts serrant ses cuisses la fit frissonner. C'est tout ce dont elle avait besoin, que Mathieu prenne soin d'elle, lui donne tout son amour, sans filtre. Il abandonna ses lèvres pour embrasser sa joue jusqu'à descendre dans son cou. Madeline s'inclina en arrière, lui laissant accès à son corps. Il en profita pour lui retirer son haut, la laissant seulement avec son soutien gorge. Il continua de glisser ses lèvres contre son décolleté tandis qu'elle passait ses doigts dans ses cheveux. Elle descendit jusqu'au bas de son dos pour attraper l'ourlet de son sweater. Il leva ses bras et elle lui retira. Elle voulut délaisser des baisers sur sa peau mais il l'en empêcha, posant sa main autour de son cou.


« Laisse moi gérer comme je le veux, ok ? » Elle hocha la tête. « Tu me fais confiance ? »

« Ca devrait même plus être une question à me poser. » En particulier lorsqu'elle sentait sa peau brûler tandis que son ventre semblait avoir un second cœur. 

« Si t'as un doute, si tu veux que j'arrête, tu me le dis. » 

« Promis. » 

Satisfait de sa confiance, il lui déboutonna son pantalon. « Accroche toi à moi tu veux bien. » Elle le fit et il lui retira son bas. « T'es la plus belle, putain. » Il s'éloigna légèrement pour regarder son corps de haut en bas avant de glisser sa main de son cou à son ventre. Il était certain de pouvoir la contempler jusqu'à la fin de ses jours. Seulement, Madeline, face à son regard, prit confiance et, de ses jambes, l'approcha jusqu'à ce que leur bassin s'entrechoque. Il jura entre ses dents, ses doigts ne sachant plus quelle partie toucher. Alors, il passa ses mains sous ses fesses pour la rapprocher. Il décala toutes les affaires de son bureau pour lui laisser toute la place. « Allonge toi un peu. »

« J'veux pas être loin de toi. »

Il embrassa sa tempe pour la rassurer. « Ok, ok, pas de soucis princesse. » En impossibilité de s'adapter lui mais refusant d'arrêter après leur conversation, il trouva une autre solution, prenant d'autres risques. « Tu veux bien te mettre debout pour moi ? » 


Les yeux de Madeline s'écarquillèrent mais il la guida, ses mains contre ses hanches. Il la retourna pour qu'elle fasse face au bureau, il resta collée à elle, refusant de l'effrayer, refusant de ne pas suivre sa demande. Il balada ses doigts contre  son corps tandis qu'elle s'appuyait contre lui. Lorsqu'il descendit contre son sous vêtement, elle attrapa son avant-bras, non pas pour le retirer mais seulement pour le serrer d'impatience. Il repoussa ses cheveux de sa main libre pour embrasser sa nuque. Madeline s'accrocha au bureau, les yeux clos mais ses lèvres entrouvertes. De quelques mots susurrés, il s'assura qu'elle aille bien. Elle hocha la tête, refusant de parler, trop concentrée sur son propre corps. Il continua alors ses tendresses, les souffles murmurés de la brune devenant plus lourds et plus bruyants. Néanmoins, si proche du point de rupture, elle ouvrit les paupières mais ne tomba pas sur Mathieu mais seulement sur le bureau. 


« Mat ! » Ce n'était pas un soupir plein de désir mais bien de panique. Seulement, il ne la laissa pas faire, attrapant seulement sa hanche pour qu'elle reste près de lui. Il passa sa tête au dessus de son épaule, ses lèvres contre son oreille. 

« J'suis là, c'est moi. » Elle hocha la tête rapidement. « T'as pas besoin de me regarder, parce que c'est toi et moi, ça sera toi et moi pour toujours. T'es en sécurité. T'es dans mes bras, mon ange. Rien ne t'arrivera. » 

« Pourquoi ça me fait tout le temps ça ? » Il entendait son émotion dans sa voix, elle était prête à pleurer. 

« C'est normal, Maddie. Aies confiances en toi. » Elle serra de toutes ses forces le bureau, répétant ses mots dans sa tête. « J'veux t'entendre. » Elle secoua la tête, incapable de dire quoi que ce soit. Néanmoins, elle passa une main derrière elle, tirant sur l'élastique de son jogging vers le bas. « Certaine ? »

« Avec toi. Rien que toi. »

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