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Mathieu s'allongea de tout son long sur le canapé de Madeline après avoir dévoré son repas. Il la remercia une nouvelle fois pour son repas tandis qu'elle finissait son assiette assise sur le tapis entre le canapé et la table basse, regardant distraitement la télévision. Il caressa sa nuque tendrement avant de s'installer confortablement pour la regarder. Elle était calme, appréciant réellement la nourriture, sans inquiétude, rassurée par la préparation tout comme la présence du blond à ses côtés. Elle termina son repas avant de le déposer devant elle et s'asseoir sur le bord du sofa. Il ne tarda pas à attraper sa hanche pour la solliciter mais elle se retourna seulement.

« Tu as ton après-midi libre ? » Il hocha la tête. Il avait prévu de retourner au studio ce soir. « Qu'est-ce qui s'est passé ce matin ? »

Il hésita, scrutant le visage de Madeline mais elle était si confiante en sa présence qu'il céda. « J'ai tout donné, tout essayé pour me faire pardonner, pour ma famille. J'ai l'impression d'avoir leur attention seulement si je leur donne de l'argent. Ma mère a même accepté mon argent mais... m'a même pas proposé un café ce matin. » Elle se pinça les lèvres, certaine qu'il avait raison. Elle passa une main dans ses cheveux décolorés. « Pourquoi je continue à m'obstiner ? »

« C'est ta famille. C'est normal. » Elle déposa un baiser sur sa joue. « Mais tu n'as pas à te faire pardonner. T'étais qu'un gamin à faire quelques...bêtises, rien de plus. » Il n'y croyait pas vraiment. Ses agissements avaient parfois été questionnables. Il s'était battu un nombre incalculables de fois, avait volé, avait vendu des substances illégales. Il avait parfois été lâche, choisissant son propre profit et bien être avant celui des autres. « Arrête. Ce sont eux qui ne croient pas en toi, ne les laisse pas te faire douter. Tu es quelqu'un de bien, de dévouer et de sincère. Tu ne chercherais pas leur approbation, sinon. »

« Je... » Il n'eut aucune argument pour la contrer. Le sentiment dans son cœur quoi qu'il arrivait, sans en saisir son immensité. « T'es beaucoup trop bien pour moi. »

« Dis pas n'importe quoi. »

Cette fois elle s'allongea contre lui, intimidée. Il déposa un baiser contre son crâne tandis qu'ils se mirent à regarder la télévision, silencieusement. Madeline attrapa les mains de Mathieu pour qu'il l'enlace. Il ne se fit pas prier, abandonnant l'idée de regarder l'écran pour s'allonger complètement, camouflant son visage dans les cheveux de la brune. Il se sentit enfin au bon moment, au bon endroit depuis ce matin et elle put le sentir se détendre derrière elle. Elle rapprocha leurs doigts entrelacés contre son cœur.

Madeline n'avait jamais eu de petit ami, ni même de flirt alors cette proximité était une suite de premières de fois. Et, même si Julian lui en avait volé certaines, la violence empreinte dans ses gestes les rendaient différents voire opposés. Ainsi, chaque tendresse, chaque caresse était nouvelle et provoquée une vague d'émotion inconnue mais chaleureuse. Mathieu, lui, connaissait la proximité physique mais seulement celle charnelle, sans sentiment. Celle-ci était différente, mille fois plus intense, plus sincère mais aussi plus addictive. Innocemment, la brune reculait contre lui, recherchant son contact complet. Néanmoins, du côté du blond, le contact de son bassin contre le sien était un feu ardent comme deux silex se frottant l'un contre l'autre. Il se délia de sa main tout en déposant un baiser dans sa nuque. Libre de leur lien, il serra fermement sa hanche, l'empêchant de continuer cette torture si plaisante.

« Madeline... » Elle murmura seulement une phrase incompréhensible, son cerveau se concentrant sur chaque doigts contre sa peau. « Tu ne peux pas gigoter ton corps...si...parfait contre moi comme ça. » Les joues de Madeline prirent une teinte rosée. « Désolé, j'aurai dû rien dire mais ça aurait été encore plus gênant de... me sentir contre toi. »

« Je...suis pas gênée. » Elle se retourna pour lui faire face, plantant ses yeux dans les siens et prouvant l'absence d'embarras. « Je suis pas gênée. Tout au pire, intimidée par ce que je ressens quand tu me touches ou par mon besoin d'être proche de toi. » Elle caressa sa barbe du bout des doigts. « Et j'ai peur...peur d'avoir peur. »

« Tu sais que je ne te ferai jamais de mal. »

« Je sais mais... si... si... » Il put voir la panique s'installer dans son regard mais il ne lui laissa le temps de la laisser s'installer, embrassant ses lèvres doucereusement tout en glissant ses mains sous son haut pour y caresser son dos. Elle se laissa guider tant par lui que ses propres instincts et posa sa cuisse au dessus de lui, se rapprochant encore un peu plus. Mathieu descendit sa main le long de son échine mais cette fois, il ne s'arrêta pas attrapant ses fesses pour l'inviter à s'installer sous lui. Elle se laissa faire, se sentant en sécurité alors qu'il la surplombait entièrement. Il déposa des baisers le long de sa mâchoire puis dans son cou sous les soupirs de Madeline. « Mat... »

« Rien ne peut t'arriver si je suis là. T'es en sécurité. Je prendrai toujours soin de toi. » Elle attrapa sa nuque, l'incitant à continuer et ne plus parler. Néanmoins, il ne s'arrêta pas, son souffle séchant son passage, laissant des frissons sur la peau de Madeline. « Et si tu sens déjà un feu ardent au creux de ton ventre, crois-moi que je ferai tout pour que celui-ci soit bien plus important que tu ne peux même l'imaginer. » Madeline enroula ses jambes autour de lui. Il n'avait jamais été aussi proche mais aucun ne firent un mouvement de recul. Il entrelaça leurs doigts au dessus de la tête de la brune qui gardait les paupières closes, la bouche entrouverte, prenant toute l'attention qu'il lui offrait. « T'es magnifique Madeline. »

« Ne dis pas n'importe quoi. » Il tenta de s'éloigner pour mettre fin à cette dangereuse proximité. « Non ne t'éloigne pas tout de suite. » Il accepta, continuant alors de jouer avec leurs limites. « J'ai envie que tu continues de m'embrasser, que tu continues de me caresser. » Il passa sur les traits de son visage avant de descendre sa main, lentement le long de son cou. Il continua son chemin entre ses seins, ses doigts effleurant le tissu. Lorsqu'il se trouva vers son nombril , il passa sous son haut mais il fut arrêté par Madeline qui attrapa son poignet, soudainement inquiète, effrayée qu'elle n'y prenne aucun plaisir, que Julian s'impose dans sa tête et qu'elle en perde le fil de la réalité. « Stop, stop, stop. »

Il embrassa son front tendrement. « Tout va bien, j'arrête, tu vois ? »

« J'suis désolée. » Les larmes de Madeline montèrent immédiatement mais il ne lui laissa angoisser plus.

« T'as fait ce qu'il fallait, tu m'as demandé d'arrêter, t'as respecté tes limites. »

« J'avais envie. Je t'assure. » Il sécha ses joues de son pouce.

« Je le sais, ça arrivera au bon moment. On a le temps Madeline, toute notre vie, même. » Elle hocha la tête, peu convaincue. « Je t'aime Maddy. N'en doute jamais. » Cette fois, elle ne put que le croire tandis qu'il lui donnait toute sa sincérité. « Et tu sais quoi ? Ce soir, on devrait cuisiner ensemble et si tu veux, on ira au studio ensemble, comme avant. Tu veux bien ? »

« Oui, je veux bien. Ça me ferait du bien. »

« Parfait, on se repose alors, on recommence le film ? »

Elle accepta, un léger sourire sur les lèvres. Ils restèrent dans les bras l'un de l'autre à regarder l'écran. Madeline attrapa une nouvelle fois les mains de Mathieu pour entrelacer leurs doigts et pour qu'il la serre contre lui, l'instant d'avant restant néanmoins au creux de son cœur comme un nouvel échec. Lui, l'enlaça, ne la lâchant pas une seule seconde, espérant lui faire comprendre tout l'amour qu'il éprouvait. Il n'avait besoin de plus que ce tendre instant, à deux et rien de plus. Et la suite de la soirée fut une continuité de preuve à son égard, leur complicité et leur tendresse étant les mots d'ordre dans chaque instant.

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