Madeline fit le trajet du retour, seule, vers sept heures du matin. Dans le métro, elle se retrouva avec des personnes qui partaient travailler. Ils la jugèrent du regard du fait de son maquillage dégoulinant et de la bretelle de sa robe déchirée. Elle les ignora, fixant ses avant-bras tachetés d'hématomes. En se réveillant, elle avait essayé de les effacer comme s'ils n'étaient que des salissures mais rien n'y avait fait et la douleur avait seulement réveillé quelques souvenirs de la nuit. Alors, elle les regardait seulement, cherchant dans chaque forme une raison à ce qui venait de lui arriver.
Lorsqu'elle entra dans son appartement, elle fut surpris de voir Thomas mais aussi son ex petite amie. Ils étaient dans la cuisine, mangeant les restes de son frigo naturellement. Elle tenta de les ignorer et de filer vers la salle de bain, impatiente de se laver et d'effacer sa mémoire cutanée, toutefois, ils l'interpellèrent en voyant son visage mais surtout son cou bleuté.
« Tu rentres tard. » Elle s'humecta les lèvres puis se les pinça, incapable de répondre, de rétorquer ou même de raconter sa soirée.
« Elle aime quand c'est violent, apparemment. » Cassie ria et Madeline prit la fuite. Elle s'enferma mais les murs étaient bien trop fins pour ne plus entendre leur conversation. « Depuis le temps qu'il voulait coucher avec elle, il doit être heureux. »
« Elle a pas l'air très.. contente, elle. » Thomas regarda en direction de sa meilleure amie. Quelque chose n'allait pas mais il n'en avait les mots et ceux de son ex perturbaient toutes ses pensées.
« Vu comment elle se tenait à lui quand ils sont montés, je crois que c'est plutôt l'inverse. » Elle haussa les épaules. « Arrête de croire qu'elle est innocente, elle a passé son temps à se frotter sur ses genoux. »
Madeline n'essaya pas d'entendre la suite et alluma le jet d'eau. Elle retira sa tenue et sans attendre, elle jeta sa robe à la poubelle puis ses sous-vêtements, s'arrêtant à sa culotte, passant son doigt sur la trace de sang encore fraîche. Elle ferma les paupières et inspira profondément avant de fermer le couvercle et de se jeter sous la douche. Elle y resta suffisamment longtemps pour que Cassie parte, après une crise de jalousie parce qu'il l'avait défendue. Thomas rentra dès son départ dans la salle de bain. Il tendit une serviette à travers le rideau. Elle sortit alors, se recouvrant au mieux.
« T'es en colère parce qu'elle était là ? »
Elle ne répondit pas, l'ignorant parce que c'était sans importance. Elle se moquait de leur relation, qu'ils s'aiment ou se détestent, qu'ils se remettent ensemble ou non. Elle se moquait de tout et si le monde devait exploser en l'instant, elle serait seulement soulagée de ne plus être envahie par la douleur.
« C'était pas prévu. Elle est venue parce qu'elle savait que j'étais là et elle m'a fait tout un discours, tu vois ? Je t'ai cherché partout mais t'avais l'air de bien t'amuser avec Julian et je... » Elle ne se souvenait aucunement avoir eu un moment de de plaisir avec l'hôte de la soirée. Tout ce dont elle se souvenait, c'était de l'avoir repoussé dans la cuisine puis, plus rien, quelques moments flous mais c'était tout. Néanmoins, elle ne prit pas la peine de lui dire, sachant qu'il n'y croirait pas. « T'as l'air d'avoir une bonne gueule de bois, en tout cas. » Elle acquiesça et il sortit de sa poche le même sachet qu'hier. « T'en veux un ? Ça te fera te sentir mieux ? » Il ne savait quoi d'autres lui proposer, incapable de donner de l'amour même s'il en recevait.
« Je préférerais un shooter de rhum pour dormir. »
« Je te prépare ça. »
Il lui fit un clin d'œil et s'en alla, la laissant seule face à son reflet. Elle se recoiffa au mieux, se rendant compte de la douleur de son cuir chevelu. Elle préféra arrêter l'exploration de son corps, se refusant de craquer maintenant. Elle s'habilla rapidement d'un jogging et d'un sweater trop grands. Thomas lui tendit son verre d'alcool dans le couloir et elle le but d'une traite avant de lui rendre. Elle s'allongea dans son lit, se recouvrant complètement par la couette comme une bulle protectrice. Celle-ci fut étrangement diminuée par le retour de Thomas.
Habituellement, il était sa personne ressource, celle qu'on cherche dans les moments difficiles mais pourtant, ce matin, il semblait être une sorte d'ombre planant au-dessus d'elle. Alors qu'elle était chez Julian, seule, il était ici avec Cassie, dans son propre appartement et sûrement dans ses draps.« Putain. » Elle sortit de son lit comme si la réalisation était de trop. Elle courut vers les toilettes et rendit toute la bile de son estomac. Son meilleur ami arriva quelques secondes plus tard pour s'asseoir à ses côtés. Il caressa son dos tout en tenant ses cheveux.
« T'as vraiment la gueule de bois d'enfer. » Elle hocha la tète. « Tu vas te reposer aujourd'hui. Je vais te faire à manger et te préparer un bon café pour quand tu te réveilleras. » Elle fut rassurer par ses mots et son contact si doucereux après la violence des dernières heures. « Est-ce que je peux faire autre chose pour que tu te sentes mieux ? »
« Changer mes draps, s'il te plaît. »
« Oh. » Il fronça le nez en comprenant. « Oui, je vais faire ça. » Il se leva, attrapa sa brosse à dent et lui mit du dentifrice. « Tiens. Tu me rejoins après ? » Elle prit son bien et se reposa contre le mur.
« Merci. »
« Tu peux compter sur moi. Tu le sais ? » Sa voix était hésitante comme s'il n'arrivait à réaliser ce qu'il se passait. Il avait l'habitude que ce soit l'inverse. C'était toujours elle qui le rassurait et prenait soin de lui. « Madeline ? »
« Je sais, t'inquiète. Ça va, j'ai juste abusé pendant la soirée. Cassie a raison. » Elle haussa les épaules, les yeux larmoyants qu'il pensa lié à son vomissement. « Je dors un peu et ça ira. » Il hocha la tête tout en la regardant une dernière fois, avant de prendre la fuite, ne supportant pas de la voir ainsi.
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Check on me
FanfictionJe raconte mon histoire, sans en rajouter, sans drama. PLK est un personnage fictif. Sujets traumatiques tout au long de l'histoire. TW non indiqué, à prendre en compte pour chaque lecteur et sa sensibilité. EXTRAIT « Le futur blond ne perdit pas u...