Madeline évita au mieux Julian, allant en cours tous les jours, ne sortant que pour quelques courses et ne voyant que Thomas à la fac. Elle trouvait toujours un prétexte pour ne pas le suivre en soirée ou pour avoir oublié de répondre à un message. La semaine fut donc plutôt calme, si elle ne comptait pas les conséquences des derniers événements.
Son absence ne fut pas du goût de Julian qui la chercha chaque jour comme si elle était devenue le centre de toute son attention. Il alla jusqu'à la classe dès dix heures du matin pour la trouver. Il la força à sortir de l'amphithéâtre d'un simple regard et elle rangea ses affaires devant tout le monde pour le rejoindre, les joues roses et le cœur prêt à exploser. Il la guida de force vers un endroit calme pour être certain de pouvoir extérioriser sa colère. Il serrait son bras si fortement qu'elle avait déjà les larmes aux yeux. Il la poussa contre le mur de la cage d'escaliers.
« Je t'avais demandé de venir au squat. »
« Je... pouvais pas. » Il remonta sa main jusqu'à son cou, appuyant si fort qu'elle cherchait à respirer dorénavant. « J'suis en retard dans mes cours. Il faut que je travaille. » Elle tenta de se libérer mais elle n'avait pas assez de force, ni assez de courage pour se battre. « S'il te plaît... laisse-moi. On va finir par nous voir. »
« Si tu savais comment je m'en contre fous. » Il était rouge de rage, même ses yeux semblaient ressortir de leurs orbites quand il criait. « Parce que ta réputation est bien plus en danger que la mienne. »
Elle fronça les sourcils, soudainement confuse. Certes, tout le monde savait qu'elle s'amusait beaucoup, même un peu trop et que son duo avec Thomas faisait énormément parler. Néanmoins, elle était appréciée de tous et jamais elle n'avait entendu de mauvais mots à son sujet.
Il sortit son téléphone portable et lui montra une vidéo. Elle reconnut directement le squat puis elle-même, le dernier soir, complètement inconsciente au milieu de Julian et un de ses amis. Néanmoins, tout ce qu'elle voyait, c'était leurs mains partout sur son corps, son jeans déboutonné puis son t-shirt relevé. Elle en eut la nausée, voyant son monde s'effondrer un peu plus. Il envoya le média sur un groupe du squat et elle se laissa tomber au sol.
Mathieu faisait partie du groupe message Squat seulement parce qu'il voulait connaître les dates des plus grosses soirées afin de faire son chiffre facilement. Curieux de recevoir une vidéo, il appuya sur la notification.
Il était encore au studio, faisant écouter des sons solos à Alpha pour avoir son avis. Ça avait été une bonne écoute toute la nuit et malgré la fatigue, il était heureux de son retour. Toutefois, tout s'effaça en regardant son écran. Ses mains devinrent tremblantes pendant que son souffle s'était coupé comme si sa cage thoracique venait de se geler. Il reconnaissait son jeans et son sweater. Elle le portait le soir où il est parti, où il ne l'avait pas interpellée malgré l'envie. Il verrouilla son portable et le jeta sur son bureau comme si celui-ci le brûlait. Il cacha son visage dans ses paumes, espérant se réveiller une semaine plus tôt. L'aîné toucha son épaule pour l'interpeller.« Ça va mec ? » Il secoua la tête, certain qu'il vomirait s'il ouvrait la bouche. « Je t'avais dit de pas fumer ce dernier joint. » Il quitta la chaise, ayant soudainement besoin de marcher. « Polak ? » Il reprit son portable comme pour s'assurer qu'il n'avait pas rêvé, mais la jeune femme était bien là sur ce canapé, entourée de ces monstres.
« Ouais, ouais. J'aurai pas dû. » Il ne mentait pas, même s'il ne répondait pas vraiment à son ami. Il regrettait. « Je crois que j'ai besoin d'aller dormir. » Il chercha du regard ses affaires.
« T'es certain de pouvoir conduire ? » Il hocha la tête même s'il avait conscience de son état, tant physique que psychologique. « Fais gaffe. »
« Je suis à cinq minutes, ça va aller. »
Son ami acquiesça et le laissa partir sans un mot de plus.
Mathieu prit la route sans savoir où aller. Il roula pendant plusieurs heures dans les rues de Paris pour chasser les effets de la nuit et finalement, il rejoignit l'appartement de sa mère. Celle-ci était assise à la table de la cuisine, préparant le repas, comme toujours et cette habitude le réconforta un peu.
Il embrassa sa joue avant de se servir un café. Ces derniers temps, il passait plus souvent, se rendant compte de l'importance de la famille lorsqu'il avait manqué de la voir s'effondrer, une énième et dernière fois.« T'as un nouveau foulard ? » Elle hocha la tête, souriante. Il le toucha du bout des doigts, le réajustant au niveau de son front. « Il te va super bien maman. » Il la préférait sans, il n'y avait pas de doute, avec ou sans cheveux. Néanmoins, il savait qu'elle préférait mettre un peu de couleur pour cacher son teint pâle et malade. Il prit place face à elle. Elle avait bonne mine aujourd'hui et il en était soulagé. Lui, par contre avait les marques de sa nuit et sa mère ne put s'empêcher de s'inquiéter. « T'as l'air fatigué. »
« J'étais au studio. » Elle releva les yeux de la table pour le regarder. « Me regarde pas comme ça. »
« Comme quoi ? Une maman fière de son fils ? »
« Je me fais pas d'argent grâce à ça, tu le sais ? » Il secoua la tête, les joues roses.
« Un jour, si. J'en ai aucun doute. » Elle le vit baisser le menton, pensif. « Et comme ça, tu m'achèteras une maison. » Ça le fit rire et elle marqua un point, le préférant ainsi.
« Crois-moi, je t'offrirais bien mieux. »
VOUS LISEZ
Check on me
FanfictionJe raconte mon histoire, sans en rajouter, sans drama. PLK est un personnage fictif. Sujets traumatiques tout au long de l'histoire. TW non indiqué, à prendre en compte pour chaque lecteur et sa sensibilité. EXTRAIT « Le futur blond ne perdit pas u...