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Mathieu ne sût exprimer sa peine à Antoine. Il raconta seulement les faits, d'un ton froid et distant. Son ami fut surpris, beat, incapable de trouver des mots adaptés. Il n'avait vu la brune qu'une ou deux fois dont celle où elle était venue, complètement ivre et absente au studio. Ses aprioris avaient diminué en comprenant les sentiments du blond mais ils en étaient restés là, devenant de simples inconnus. Alors, en apprenant les histoires de Madeline, il se détesta de ne jamais avoir demandé à Mathieu qui elle était. C'était ça, le sentiment de pitié, une vague d'empathie ridicule, seulement présente lorsque le pire arrivait.
Le blond n'en eut aucun commentaire, Madeline bien trop dans sa tête pour y penser. Il arriva rapidement dans sa chambre d'hôpital mais fut surpris de la voir recroquevillée sur elle-même, le regard dans le vide. Il n'eut besoin d'explication pour comprendre que son entrevue avait été chaotique. Il inspira profondément pour retenir une nouvelle vague d'émotions puis, retira ses chaussures avant de s'allonger contre elle, l'enveloppant grâce à sa carrure. Elle resta silencieuse, immobile, seules ses paupières se fermant à son contact fut un signe de vie.

« On ne lâchera rien. » Il murmurait contre son oreille et elle en fut réconfortée de l'entendre. C'était comme une mélodie après les mots et les questions durs des forces de l'ordre. « On se battra jusqu'à ce qu'il termine en prison, pour des années. »

« Ça n'arrivera pas. » Sa voix était faible, enrouée par l'envie de pleurer. « Ils sont contre moi. Ils...ils ont dit que je mentais. » Il fut confus, tant qu'aucune colère ne put l'envahir. Une main sur sa hanche, il l'invita d'un geste à ce qu'elle se retourne. Il avait besoin de voir ses prunelles pour affronter ces informations.

« Comment ça ? Mentir ? T'as même pas besoin de parler, ton corps dit déjà tout. »

« Selon certains témoignages, j'ai été la petite amie de Julian. Et nous étions connu pour avoir une relation...je ne sais pas comment on appelle ça mais...enfin...physique, violente entre nous mais consentie. Julian appuie cette version. Il dit que ça a peut-être dérapé cette fois mais que ça a toujours été comme ça entre nous. »

« C'est complètement ridicule putain. » Madeline put sentir la voix du blond s'affaiblir tandis que ses yeux si sombres se remplissaient de larmes. Elle passa sa main sur sa joue, toujours non rasée.

« J'suis désolée. J'ai pas su me défendre. »

« Arrête, Maddy, t'avais même pas à les convaincre. Ils auraient dû te croire dès le début et ne jamais mettre en doute ta parole, ça me rend dingue. Tu mérites d'être écoutée après tout ça. À la place, on l'écoute lui, et pourquoi ? Parce qu'il a l'air friqué ? Qu'il est bien entouré ? » Elle haussa les épaules, n'ayant aucune réelle réponse. Elle savait qu'il avait une belle voiture et de beaux vêtements, que les fêtes toutes les soirées avec alcool sans fin n'était pas un problème pour lui. Seulement, il n'avait jamais parlé de sa famille, ni même de sa vie en dehors du squat. Et de toute manière, c'était toute sa vie. Dans cette maison étudiante, il était le garçon apprécié, populaire, que les filles adoraient et que les garçons jalousaient. « J'le laisserai pas s'en tirer une énième fois. » Elle hocha la tête, priant intérieurement qu'il n'en mette son intégrité en danger. « Est-ce que tu vas en parler à ta famille ? » Elle secoua seulement la tête, refusant d'argumenter. Néanmoins, il ne put se satisfaire. « Ils devraient savoir. »

« Il y a beaucoup de choses qu'ils devraient faire ou savoir. » Elle essuya sa nouvelle vague de larmes. « T'avoir à mes côtés me suffit amplement...si ça te va. »

« Bien sûr que ça me va. » Il déposa un baiser sur son front, tendrement. « J'aimerais t'emmener loin d'ici, t'emmener sur une île déserte où il y aurait que toi et moi. Pas d'hôpital, de flics, de Julian...juste toi et moi. » Elle ferma les paupières, repensant à leurs vacances. « On aurait vu sur la mer, de notre lit, alors tous les matins, on y resterait jusqu'à avoir l'estomac qui cri famine. On cuisinerait ensemble un bon brunch avant de le manger sur la terrasse... »

« ...avec piscine mais pas de jacuzzi. » Il laissa un léger rire s'échapper, les souvenirs réchauffant sa poitrine.

« Non, plus jamais je me baigne dans un jacuzzi...sauf si on s'achète une villa un jour. »

« Pas besoin de villa, moi j'veux juste qu'on soit ensemble. Ça me suffit amplement. »

« Ça, je peux te le promettre... contrairement à l'île déserte et la villa. » Elle secoua la tête, un léger sourire sur les lèvres. « J'peux pas te promettre que tout ira bien, que cette histoire se termina facilement, comme on en a envie mais je peux te promettre d'être toujours là. »

« Mais si jamais tu n'as plus envie de moi... »

« Arrête ça n'arrivera pas. »

« Si t'ai trop malheureux tu dois partir. Promets le moi. Ne reste pas avec moi par pitié, par habitude... tu as le droit de vivre. »

« Si on ne compte pas ce que Julian a fait, depuis que t'es rentrée dans ma vie, je suis bien plus heureux qu'avant. Ça, je te le promets. »

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