Mathieu éteignit le moteur de la voiture alors qu'ils arrivaient devant le studio. Madeline, à ses côtés, regardait le bâtiment comme si des ombres le surplombaient. Toutefois, c'était son idée alors elle ne s'en plaignit pas, sortant seulement de la voiture. Il n'en fut aucunement surpris, l'observant et prêt à intervenir si besoin. Il était effrayé qu'elle bascule de l'autre côté, comme si elle marchait sur un fil, prête à tomber. Il passa son bras au dessus de ses épaules, espérant être une carapace supplémentaire pour la protéger. Elle s'approcha alors jusqu'à ce qu'ils se frôlent à chaque pas.
« J'aime ton courage mais là, j'aurai aimé te garder enfermé dans l'appartement. » Elle passa sa main contre son torse.
« Ca va aller. C'est pas comme si ça s'était passé ici. »
Mais elle s'y était réfugiée, le corps en mille morceaux et l'esprit malade. Mathieu y avait nettoyé le sang sur le sol, son sang. Ce n'était pas la première fois qu'il en voyait, en bien plus grande quantité parfois, mais, pourtant, il n'avait jamais eu le cœur aussi broyé et, malheureusement, il en gardait des séquelles et des appréhensions. Lorsqu'ils entrèrent, ils furent surpris d'y voir déjà du monde. Ils étaient tous présents pour entendre des premiers sons encore non sortis. Il avait demandé à quelques amis de finir mais au final, d'autres personnes s'étaient invitées contre son gré.
Il serra un peu plus Madeline avant de faire le tour pour saluer. Elle put voir sa mâchoire se serrer de frustration. Elle l'embrassa en réponse avant de se délier. Néanmoins, il ne lui en laissa la possibilité, attrapant sa main.
« Tu vas où ? »
Elle haussa les épaules, souhaitant seulement lui retirer un poids. « J'vais prendre un truc à boire et toi, tu vas devoir discuter avec des gens...et j'ai pas envie de faire la potiche. »
« Mais... » Il fronça les sourcils, grimaçant légèrement. Elle avait voulu venir, le soutenir, agir comme s'il y a quelques semaines, elle n'avait pas été dans le bloc entre la vie et la mort. « J'pensais pas qu'il y aurait autant de monde, j'suis désolé. Normalement, on devait être quatre ou cinq. » Il s'enfonça les ongles dans sa nuque, nerveux. Comme si la soirée ne pouvait pas se présenter plus mal, le groupe des petites amies étaient au rendez-vous. « Mais c'est une blague ? J'ai demandé à ce qu'elles soient pas là, je te jure. »
« Je sais, c'est rien. » Elle haussa les épaules. « Si ça ne va pas, je viens te chercher...si elles font un quelconque commentaire... » Elle s'approcha pour embrasser ses lèvres. «...je les tue. »
« Au moins, ils ont acheté des trucs à manger, c'est déjà ça. » Il se pencha pour un autre baiser avant de regarder les alentours. « A toute à l'heure ? »
« J'vais voir Lisko. J'ai mon portable. »
Elle hocha la tête et il s'éloigna, regardant derrière lui avant de disparaître dans une autre pièce. Elle inspira profondément, les lèvres pincées tout en jaugeant les alentours. Il était facile de prétendre qu'elle n'était pas anxieuse face à Mathieu. Il lui suffisait de le regarder, de se conforter dans ses prunelles ou, mieux, dans ses bras. Néanmoins, seule, au milieu d'inconnus ou de personnes austères, elle ne se sentait plus à sa place. Elle se dirigea alors vers le mini frigo pour prendre un soda. Et, alors qu'elle ne l'avait pas fait les derniers jours en compagnie de Mathieu, elle se mit à la nettoyer encore et encore. Complètement dans sa tête, l'ombre de Julian au dessus d'elle, elle n'entendit pas Norvan arriver. Seulement, elle ne sursauta pas, déjà trop sous tension.
« Ca va ? » Elle hocha la tête, cherchant dorénavant si sa cannette était intact. « Tu veux que j'aille chercher un soda dans le stud' de Polak ? »
Elle se tourna dans sa direction, les yeux écarquillés. « Tu connais son placard de sucreries ? »
« Bah ouais, c'est juste à côté de son écran, c'est pas une planque non plus. »
Elle pouffa face à l'absurdité, rien ne semblait être sûr, à chaque fois. Il la regarda étrangement, ne comprenant pas sa réaction. Elle sortit son téléphone de son sac, hésitant à appeler immédiatement Mathieu pour rentrer. Néanmoins, c'était sa soirée et elle refusait de la lui gâcher, pas après ce mieux, pas pour si peu. Alors, elle le verrouilla avant d'ouvrir sa canette pour en boire plusieurs gorgées.
Face au malaise, Norvan trouve une excuse pour s'éloigner, la laissant seule. Elle ne chercha pas à bouger, observant les environs jusqu'à croiser le regard de Jelila. Celle-ci était avec ses amies, discutant, présentes par invitation d'invitation. Seulement, alors qu'elle commençait à se lever, Madeline secoua la tête négativement, lui montrant son refus de la voir. Elle reprit alors sa place, se retrouvant vers autres pour ne plus la regarder une seconde fois, blessée. En réalité, elle souhaitait seulement s'excuser, discuter et peut-être même échanger sur ce qu'elles avaient vu sur le téléphone de Mathieu cet après-midi là.
Finalement, sa boisson terminée et la solitude toujours présente, elle se dirigea vers le petit studio du blond, espérant l'y trouver. Seulement, elle tomba sur Antoine, seul, le casque sur les oreilles et les yeux sur l'écran. Elle toqua contre le bois, intimidée.
« Excuse-moi ? » Il se retourna et fut surpris de la voir. Il décolla le casque d'une oreille. « Tu aurais pas vu Mathieu par hasard ? »
« Non, désolé. T'as besoin de quelque chose ? »
Elle secoua la tête, un léger sourire poli sur les lèvres. « Je cherchais seulement...Mathieu. Il y a beaucoup de monde, plus que prévu. »
Il acquiesça, lui-même était ici pour cette raison. De base, il ne voulait pas venir mais s'était forcé pour soutenir le blond dans cette première écoute. « C'est le problème avec certains, ils s'incrustent là où ils peuvent. Tu peux rester ici, si tu veux. J'étais en train de fouiller les sons de Polak, voir ce qu'il a fait ces derniers temps. » C'était le premier qui l'invitait sincèrement depuis son arrivée alors, elle accepta, prenant place à ses côtés. Elle ne manqua pas de regarder le sol, à la recherche d'une trace de son agression mais il était net, comme si rien n'était arrivé. Il la vit faire mais l'ignora, essayant plutôt de lui changer les idées. « Tu sais, il y en a beaucoup à ton sujet. »
« Il m'a dit qu'il avait été inspiré, effectivement. »
« Il t'aime vraiment. » Il le disait presque comme une menace. C'était son protégé et il refusait de le voir blesser, elle en avait conscience.
« Et je l'aime dix fois plus. »
« J'sais pas si c'est poss...»
Il ne termina pas sa phrase, bouche bée en voyant Lisko et Mathieu entrer. Face à sa réaction, Madeline se retourna. Cette fois, le sol n'était pas taché de son sang mais bien celui du blond.
Désolée pour le retard. Je déteste ce chapitre, la manière dont je l'ai écrit mais je bloque à fond. Je déteste tellement ce passage... j'espère qu'il vous a plu quand même. xx

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Check on me
FanfictionJe raconte mon histoire, sans en rajouter, sans drama. PLK est un personnage fictif. Sujets traumatiques tout au long de l'histoire. TW non indiqué, à prendre en compte pour chaque lecteur et sa sensibilité. EXTRAIT « Le futur blond ne perdit pas u...